Il était désormais minuit, le silence de cette maison mettait froid dans le dos et ce même froid avait engourdi mon corps.
Des bruits de gouttes d'eau se faisaient entendre sur le sol, ils m'avaient recouverte de sang.
Je fus prise de panique à la vue du sang, froide et seule dans le noir complet je perdais mes repères et le peu de courage qu'il me restait se perdait peu à peu.
Ils étaient tous partis, sans doute qu'ils avaient déjà tout prévu à l'avance, et je pensais à quel point ils devaient être fière de leur blague stupide.
Je me maudissais de n'avoir rien pu faire.
Je pensais au fond : on pense se faire des amis, que notre solitude changera et que l'on accordera notre confiance de nouveau mais on finit par être déçue ou humiliée.
Mouillée et transie par le froid je me levai tremblante essayant d'attraper la poignée pour fuir cet endroit et ce qui a pu arriver.
La poignée était bloquée.
J'ai essayé à plusieurs reprises mais, mes larmes aveuglaient mes gestes.
Je finis par lâcher prise, et me laissai tomber sur le sol.
L'air sembla, plus que tout, se raréfier et me comprimer la poitrine.
J'étouffai mes pleurs, de peur d'être entendue et je relevai la tête.
Du sang coulait le long du mur.
On pouvait y voir encore clairement la phrase "dort bien, ici".
Une blague, pour eux tout ça n'était qu'une simple blague.
Je chuchotai, en pleurs :
- "vous paierez ce que vous m'avez fait..."
Je me ressaisis puis me levait afin de chercher une clé aux alentours, mais il n'y avait plus rien en bas.
-"Non pas en haut..."
Je me rappelle m'être tournée vers les escaliers le cœur gémissant de douleur par la peur qui me rongeait chaque seconde, je montais les marches une à une, lentement, jusqu'à apercevoir un couloir et plusieurs chambres.
Plusieurs trous dans le plancher humide laisser apercevoir le salon.
Je posai ma main afin de pousser lentement cette porte qui était loin de toutes les autres. "Merry", était écrit par une main d'enfant sur un dessin collé dessus.
La porte s'ouvrit dans un grincement qui fit échos dans la vieille maison.
Une chambre d'enfant où tous les objets me faisant face, étaient devenus poussiéreux.
J'étais fascinée par les objets de la chambre et je trébucha sur un jouet, une musique s'en échappa.
C'était une ancienne boîte à musique incrustée de perles nacrées. Je l'ai doucement ouverte, l'intérieur était rempli de colliers, aussi brillants les uns que les autres, parmi eux, se trouvait une photo abîmer par le temps sur laquelle, une petite fille aux cheveux longs et bruns tenait une boule à neige.
Elle souriait.
Je fis tomber une perle nacrée; le bruit se rependit sur le sol et mon cœur s'accéléra.
Je retins de nouveau ma respiration.
Une fois le bruit passé, j'avais encore cette impression de présence dans la maison qui me faisait me retourner chaque fois.
Je m'agenouillai près du lit, je tâtai de la main le sol et ma main heurta une boite énorme, qui semblait lourde.
Je tirai de toute mes forces.
Une lourde épaisseur de poussière s'accumulait depuis des années sur cette boite immense.
Je détachai les attaches de chaque côté puis l'ouvrit.
Je plaquai mes mains, subitement sur ma bouche pour retenir mon cri.
Un corps d'enfant inanimé y était allongé, elle avait la peau aussi blanche que la neige, son corps ressemblait à celui d'une poupée endormie pour l'éternité, et, ses mains tenait un objet étincelant:
-" la clé ! "Je pris la boule à neige qui contenait une petite clé rouillée par le temps
délicatement de ses mains froides et je murmurai auprès d'elle :
-"Repose en paix Merry."En me relevant un petit flacon noir tomba dans un lourd fracas malgré sa petite taille sur le sol vert moulu,
- Non! M'ecriais-je en essayant de le rattraper.
l'épais liquide sombre s'est répandu sur ma main , ont pouvait voir alors une autre scène se dessiner devant mes yeux ;Un homme avancer d'un pas rapide dans la forêt immense en portant un enfant dans les bras avec un regard désemparé , s'assurant qu'aucunes présence ne puissent faire irruption devant lui.
- Je suis désolé Merry ...
Dit-il d'une voix si basse qu'elle était dure a entendre.Leurs corps étaient tous deux amincis, la faim et le froid de l'hiver leur avaient fait perdre leurs dernières forces.
L'homme prit une dernière fois sa fille dans les bras, honteux de n'avoir pas pu changer quoi que ce soit à ce malheur et la fillette poussa une longue et dernière respiration et le silence revint de nouveau dans la vielle demeure.Un nuage noir dissipa la scène et me fit revenir à la réalité.
Tout était définitivement tellement différent, tout avait l'air réel car je ressentais la froideur du lieu mais pourtant ça semblait s'être passé des années en arrière et je m'interroger sur cette faculté à pouvoir aller dans des lieux qui appartiennent aussi bien au passé qu'a mon imaginaire.
Cette maison était chargée d'histoire et de tristesse pensais-je en dévalant les marches à toute vitesse.- je vais enfin sortir.
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ParanormalAlors qu'une jeune fille souhaite mettre fin à ses jours elle se voit dotée d'une nouvelle vie et d'un nouveau pouvoir quelle partage avec un inconnu