Tous deux liés à la Bête

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Je patientais calmement dans ma chambre, attendant que mon heure vienne. Je n'avais pas tardé à comprendre la signification du Bannissement. J'allais être mis dehors, tout simplement. J'allais être livré à la forêt. J'allais être livré aux animaux qui y rodaient. J'allais être livré à la Bête. Mais j'avais survécu une fois, alors pourquoi pas une deuxième ? Je soupirais. A quoi bon avoir survécu pour finalement me retrouver déteste et Banni par la communauté ? On m'avait pris ma vie sur Terre, mon humanité, mes amis, et maintenant on me donnait la mort.

"Pourquoi tu pleures ?"

Je me retournais vers la personne qui m'avait posée cette question. Cheshire.

Je songeais que depuis que j'étais tombé entre les griffes de la Bête par sa faute, je ne l'avais plus revu. Je ne m'en étais d'ailleurs jamais réellement rendu compte. Pourquoi apparaissait-elle maintenant ?

"Qu'est ce que tu fou là ? demandais-je froidement.
-Pourquoi tu pleures ? répéta t-elle.
-Je ne pleures pas, répondis-je en fronçant les sourcils.
-Si, regarde, tu verses une larme."

Elle avait raison : une larme coulait le long de ma joue. Je m'empressais de l'essuyer. Je pris ma tête entre mes mains et planta mon regard dans celui de Cheshire.

"Qui es tu ?" demandais-je.

Elle sourit. Ses yeux bleus virèrent au jaune. Un frisson me parcourut.

"Qu'est ce que tu fais ? Dit moi qui tu es !" criais-je.

Elle s'approcha lentement de moi et me pris dans ses bras. Je devins incapable de bouger.

"Rappelle toi, rappelle toi de la première fois où on s'est rencontré, et tu comprendras" murmura t-elle.

Je restais un instant immobile. Je sentis une présence derrière moi et me retournais lentement.

Vendredi, et deux Sentinelles m'attendaient.

"Ton heure à sonné, Luka" dit Vendredi en souriant.

Je me levais doucement et m'approchais de Vendredi. Je ne sais pas vraiment ce que je faisais à ce moment là, mais c'était comme si je n'étais plus vraiment moi même. Je serrais les poings et je pus alors sentir ma force surhumaine se répartir dans tout mon corps. Je ne sais pas ce que je faisais à ce moment là, mais je devais le faire.

En une seconde, mon poing fut à un millimètre de la gorge de Vendredi. En une nouvelle seconde, Vendredi était à terre, poussant des cris étouffés. Les deux Sentinelles me sautèrent dessus, épées en l'air. J'en attrapais une par le col et la balançais sur l'autre. Je donnais un violent coup de pied dans la tête de chacune.

"Regarde toi ..." marmonna Vendredi.

Je regardais Vendredi se relever, incapable de comprendre comment il avait pu survivre à une attaque si puissante dans un point vital de son corps. Une fois debout, je constatais qu'il n'avait aucune égratignures, comme si il s'était regénéré.

"Qu'est ce que ..." commençais-je.

Je n'eûs pas le temps de finir ma phrase : Vendredi fonça sur moi et m'attrapa par la gorge. Il me plaqua contre la paroie de ma cabane. Je ne parvenais pas à me libérer de sa prise. Ma force une nouvelle fois me quitta. J'étais à présent un gamin de quinze ans face à un homme de vingt huit ans.

"Tu es vraiment lent à la détente ..." dit-il.

Il m'asséna un violent coup de poing dans la tête avant de me laisser tomber misérablement au sol. Il écrasa son pied sur ma tête et se pencha vers mon oreille.

"Ne te crois pas être le seul à être spécial ... Ne te crois pas être le héros de ce monde ..." poursuivit-il.

Il me fit rouler sur le dos avec son pied, et planta son regard dans le mien.

"Tu n'es qu'un monstre" cracha t-il.

Je saisis son pied et lui tordis la cheville. Il poussa un petit cri et bascula sur le côté. J'en profitais pour me relever.

"Rassure toi, j'ai très bien compris, dis-je. Tu me traites de monstre, mais tu es comme moi n'est ce pas ? Je suis lié à la Bête, tout comme une autre personne. Et cette autre personne, c'est toi !"

Vendredi se releva en riant.

"Tu as enfin compris, gamin. Sauf que je ne suis pas comme toi. Tu possède la force de la Bête, et moi j'ai sa résistance. L'un complète l'autre, tu saisis ? Les plus optimistes penseraient que c'est la la clef pour vaincre la Bête, mais ils omis tous un détail."

Il marqua une petite pause. Et me regarda droit dans les yeux. Un horrible sourire déforma son visage.

"La Bête est immortelle pour la simple et bonne raison que nous avons tous participé à sa création."

Je le regardais, sans réellement saisir ses paroles.

"Pardon ? Qui ça 'nous' ?
-Tu es vraiment idiot ... Nous tous, peuple des Naufragés, Autres et Coeurs-Percés, nous avons fait grandir la Bête avec nos regrets, nos peurs, notre haine. La Bête ne mourra pas tant que nous ne serons pas des êtres purifiés. Tu saisis ?
-T'es en train de dire que la Bête existe par notre faute à tous ?
-Exactement.
-Et pourquoi nous deux on a ces pouvoirs ?
-Comment tu veux que je le sache ? On les a, c'est tout."

Je réfléchis un instant à tout ce que Vendredi venait de dire. Nous avons tous créé la Bête, et Vendredi semblait donc être quasi impossible à éliminer. Attends ... Mais pourquoi j'avais cherché à l'éliminé d'ailleurs ? Je n'étais plus moi même à ce moment là, mais qui étais-je alors ? Non, en fait la question ne se pose même pas. J'étais juste un homme qui désirait se venger. Lui aussi cherchait à m'éliminer. Dans ce monde, ce sera moi ou lui.

Je pris une grande inspiration et plantait mon regard dans celui de Vendredi. Je le tuerais, mais pour l'instant je devais fuir. Je me mis à courir le plus vite possible. Une fois suffisamment éloigné de lui, je devrais être capable d'utiliser ma force pour courir encore plus vite. J'entendis Vendredi hurler mon nom suivit de quelques injures. Je ne pus m'empêcher de sourire. Ce gars faisait le malin, mais il était nul en course à pied.

Je courrais à en perdre haleine, je descendis quelques centaines de marches et poursuivis ma fuite dans le quartier loisir. Au loin je pus apercevoir le Fantalisa. Apercevoir cette enseigne me rempli un peu plus de détermination, et je poussais un peu plus sur mes jambes pour gagner en vitesse. Soudain, la porte du Fantalisa s'ouvrit et j'aperçus Maddy et Élisa sortir accompagnées de l'Hermite. En me voyant, Élisa devint pâle. Contre toute attente elle cria mon nom :

"LUKAAA ENFUI TOII !"

M'enfuir ? Mais c'est justement ce que je faisais ! Pourquoi est ce qu'elle me disait ça comme ç- ...

Mon pied heurta un caillou, mes jambes s'emmêlèrent, ma tête se fracassa contre le sol. Ma vue était floue, je peinais à me relever. Soudain, je sentis une main m'attraper par les cheveux. Une seconde main me fit avaler quelque chose de force, puis je sombrait dans l'inconscience.

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BONSWUAARE ! Comme quoi, quand on veut on peu : J'ai écris ce chapitre d'une traite x) Bon je pense abréger un peu à partir de maintenant donc d'ici 5 ou 7 chapitres ce sera terminé x) Puis j'entrerais dans la "Réecriture" pour corriger toutes les petites incohérences ^^ Bonne nuiit

-JeSuisLeCha

Il était humain [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant