Chapitre 5 : L'île inconnue

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  Je ne suis plus dans l'eau, quelqu'un me porte et j'entends juste là, à cotée, le bruit des sabots de ce magnifique espagnol

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  Je ne suis plus dans l'eau, quelqu'un me porte et j'entends juste là, à cotée, le bruit des sabots de ce magnifique espagnol. Et mon collier où est-il ? Sûrement dans le fleuve, mais je ne dois pas m'arrêter sur ça. Qu'allons-nous devenir à présent ? Cette terre nous est inconnue avec un pont comme seul accès, qui plus tôt a été engloutis. Notre priorité est de nous éloigner de ce torrent bien trop dangereux maintenant et de nous mettre en sécurité. Évanouie dans les bras de mon porteur, pour une fois mon cauchemar, qui hante mes nuits, n'est plus au rendez-vous. C'est un souvenir lointain qui en prend alors, la place. Une époque qui n'est plus d'actualité. Plus précisément le jour de mes six ans, il y avait toute ma famille. Mes tantes, mes oncles, mes cousins, mes grands-parents, mes parents et mon frère. Ma famille était au complet et tout le monde souriait de joie de se revoir. Il y avait un grand buffet, le sol était recouvert d'une herbe verte et le ciel était radieux. Il faisait encore chaud pour un mois de novembre.


Maman était magnifique, elle rayonnait avec ses cheveux châtains ondulés qui brillaient au soleil. Elle portait une sublime robe violette et me regardait sur les épaules de Papa avec ses beaux yeux gris. Papa courait comme un fou faisant l'avion en attrapant mes mains posées sur ses cheveux bruns. Tout en imitant leurs bruits, il me faisait rire. Après s'être essoufflé il me reposait à terre et je m'étais mise à courir comme beaucoup d'enfants le font à cet âge-là. Dans un virage serré de ma petite course mon pied agrippait celui de la table du buffet, ce qui l'avait retournée, renversant le gâteau d'anniversaire au sol. J'étais assise et pleurais pour une petite égratignure à la cheville ainsi que pour la bonne pâtisserie que nous ne pouvions pas déguster par mes bêtises. Les chiens mangeaient tout ce qui était tombé sur l'herbe. Jordan plongeait son regard noisette dans le mien. Il esquisse son plus beau visage, me serrant dans ses bras pour me réconforter et cesser mes pleurs. C'était sa façon à lui de me dire qu'il n'y avait rien de grave et de me rendre le sourire peu importe les circonstances. Je ressens une chaleur inopinée sur ma peau qui me réveille.


"Pourquoi... Pourquoi je rêve d'un souvenir lointain ? Et quelle est cette chaleur derrière moi ?"


Sans ouvrir les paupières je sens que je suis allongée au sol contre quelque chose de grand, chaud et poilu dans mon dos ainsi que le corps brûlant de mon ami qui m'enlace. Je ne me doute pas l'avoir à mes côtés. Cet andalou est là, à essayer de faire remonter ma température avec l'aide de mon camarade bienveillant. Quand j'ouvre les yeux la première chose que je vois c'est Alex qui a dû s'endormir à mes côtés sûrement en me surveillant. Nous sommes étendus sur la terre. Soulagée que nous soyons saufs, je ne peux m'empêcher d'admirer son visage de bel endormi passant ma main sur sa joue. Le remord qu'il a été obligé de prendre tous ces risques par ma faute m'envahis.


"Vous êtes enfin réveillée."
- Qui est là ? Lance-je surprise.
" - Ne parlez pas si fort vous allez le sortir de son profond sommeil.
- Alors, c'était toi depuis le début. J'aurais dû m'en douter.
- Oui en effet. "
- Attend ! Tu lis dans mes pensées ? C'est impossible !
"- Disons plutôt que nous communiquons par télépathie et que cela ne fonctionne qu'avec notre propriétaire.
- Je dois vraiment devenir dingue pour faire de la télépathie avec un cheval. Et puis, je ne suis pas sa détentrice il doit sûrement se tromper de personne.
- Vous n'êtes pas folle. Vous êtes bien ma maîtresse.
- Alors, je dois encore rêver.
- Non cela est bien la réalité. Il nous a donné à vous pour vous protéger. Vous êtes donc ma bénéficiaire.
- Comment ça « nous » ça veut dire que vous êtes plusieurs ? Et qui t'a envoyé ?
- À ma connaissance nous sommes six à avoir été nommé. Mais pour le moment je suis le seul à pouvoir vous venir en aide. En ce qui concerne notre expéditeur, je ne peux vous dire qui il est pour le moment. Ayant moi-même perdu ce souvenir lorsqu'il nous a envoyés avec la seule et unique mission, de vous escorter afin de veiller à ce que vous alliez bien.
- Je vois. Mais pourquoi tu apparais dans mes rêves ?
- Vos rêves étaient prémonitoires et vous prévenez d'un danger sans issue. Je me suis alors faufilé pour vous rassurer et vous dire que je serais là afin d'assurer votre sécurité, Princesse.
- J'ai une dernière question à te poser. Pourquoi dans mon rêve mon collier disparaît et fait une apparition soudaine à sa guise et aujourd'hui ne revint plus comme par magie ?
- S'il se volatilise et l'instant d'après surgit de nulle part, c'est parce que je suis votre collier."

Cheval d'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant