Chronique d'Alice

Chapitre 5

Mehdi (les yeux baissés) : Je vais plus me laver. Sérieux, ça sert à quoi alors que mes fringues sont sales hein ?

Ok, alors celle là, je ne m'y attendais vraiment pas. Je m'en suis d'ailleurs à moitié étouffé avec mon chocolat chaud. J'ai envie de dire, « non mais allo quoi ? ». 
Bon d'un coté c'est vrai, il portait toujours son pantalon et il avait un t-shirt noir un peu petit que je lui avais prêté le premier jour. Mais après ça je n'ai plus du tout pensé à lui trouver de nouveaux habits, ça ne m'a jamais traversé l'esprit ! Il aurait du me le demander.. 
Enfin, en voyant ma réaction il a explosait de rire..

Mehdi : Mdr, tu t'attendais à quoi ?

Moi : Ben à tout sauf ça je pense. Je suis désolée je n'y avais pas du tout pensé..

Mehdi : Mdr t'inquiètes, juste faudrait m'en acheter d'autres t'as vu.

Moi : Oui oui non mais pas de problèmes ! Tu me diras ta taille je verrai ce que je peux trouver.

Mehdi : J'veux venir avec toi.

Moi : Je ne suis pas sure que tu sois en état de sortir, surtout que vu ta tête et la manière dont tu es habillé tu risques d'attirer un peu les regards..

Mehdi : La faute à qui ? J'suis sur t'as des goûts merdiques en plus. Alors je veux venir !

Moi : Ah oui ? D'accord très bien, je te remercie. Ben trouves quelqu'un qui voudra bien te sauver la vie la prochaine fois hein !

Mehdi : Mdr, me sauver. C'est pas parce que tu m'as aidé que j'suis pas mort, j't'ai déjà dit que j'étais un warrior, j'aurai survécu de toute manière.

Moi : Ça t’arrive de ne pas te prendre pour le big boss invincible parfois ?

Mehdi : Soit pas jalouse.

Moi : Oula, loin de moi cette idée ! Si tu veux venir avec moi tu peux, mais ne te plains pas si après tu ne te sens pas bien. Faut que tu te reposes pas que tu ailles faire du shopping !

Mehdi : J't'ai demandé ton avis même ?

Moi : Ici, c'est moi l'boss, ok ?

Mehdi : Mdrrr putain sur qui j'suis tombé sérieux ? T'es tarée comme meuf !

Moi : On me le dit parfois. Non mais t'es vraiment sur ? Parce que au pire j'y vais toute seule cette fois pour t'acheter le plus urgent et quand tu iras mieux tu pourras y aller.. ? C'est un bon compromis non ?

Mehdi : Non. C'que je veux, je l'obtiens, que tu le veuilles ou non.

Moi : Mais dis moi que me vaut l'utilisation d'une phrase aussi bien construite ?

Mehdi : Ta gueule j'ai envie de te frapper là.

S'en est suivi un jeu de regards interminable. Je suis trop forte à ça, fixer quelqu'un sans bouger d'un cil c'est mon plus grand talent ( bon faut avouer que c'est pas très utile dans la vie courante, mais c'est déjà ça). En gros c'était, je le regarde, il me regarde, je le regarde, il me regarde toujours, alors je le regarde, bref on s'est regardé. 
Et ça a duré comme ça pendant je sais combien d'années (au moins), jusqu'à ce que mon portable nous dérange en plein combat. J'ai hésité à répondre puis je me suis dis qu'il n'en valait pas la peine et que ça devait être mes parents, j'ai donc répondu en lâchant son regard, il a eu un sourire triomphant, tout ce que je déteste ! Je me suis un peu éloignée et ai répondu.

Moi : Maman ?

Moi : Oui oui tout va bien !

… : …

Moi : Ah bon ? Mais je croyais qu'il devait attendre deux semaines ! Du coup ça change tout..

… : …

Moi : Non bien sur que ça ne me dérange pas, mais bon, il faut que je m'organise.. J'avais pas du tout prévu ça..

… : …

Moi : D'accord super, je t'appelle bientôt, bisous maman, embrasse papa de ma part !

Après ce coup de fil, j'étais un peu perdu dans mes pensées. Ma mère venait de m'annoncer que mon père allait me rendre visite la semaine prochaine parce qu'il avait quelque chose à faire à Paris. Bon forcement j'étais contente, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu mais ce posé le problème de Mehdi. Enfin je m'occuperai de ça plus tard.

Mehdi : C'était ta mère ?

Moi : Ouep, elle prenait des nouvelles et elle m'a dit que mon père allait venir me voir bientôt !

Mehdi : Pourquoi tu lui as rien dit sur moi ? Si ton père vient il va forcement me voir, ça te dérange pas ?

Moi : Je suis pas sure que lui dire que j'ai accueilli quelqu'un qui a faillit se faire tuer la rassure, donc bon on s'organisera en temps et en heure !

Mehdi : Comme tu l'sens, c'toi le boss comme tu l'as dit hein. (;

Moi : Eh c'est bien ! Tu as tout compris j'adore ça. Bon, t'as personne à prévenir toi ? Personne ne va s'inquiéter de ton absence ?

Mehdi : Si j'espère bien ! Mais vaut mieux attendre un peu, faire croire que j'suis mort comme ça ils vont me laisser tranquille quelque temps. 

A ce moment là, il regardait dans le vide, j'avais plus l'impression qu'il se parlait à lui même qu'à moi, comme si il réfléchissait à voix haute, et il continuait en marmonnant : J'vais peut-être prévenir Amine quand même...

Moi : C'est qui Amine ?

Mehdi : On t'a jamais dit que c'était malpoli d'écouter les conversations des autres ?

Moi : Tu t'fous de moi ? Tu te parlais à toi même, si tu voulais vraiment que je t'entende pas, tu n'avais qu'à penser dans ta tête, non mais.

Mehdi : Range tes griffes, j'déconne.

Là je lui ai fait les yeux de la mort qui tuent. Bah oui non mais faut pas croire que j'ai pas d'humour non plus ( « humour » est un grand mot pour cette situation mais tout de même). 
Il n'a pas su déceler l'ironie de ma remarque apparemment... Tant pis ! La flemme de partir dans des explications, donc j'ai préféré couper court à cette discussion qui ne mènerait à rien.

Moi : Si tu savais ce que je peux faire avec mes griffes tu ferrais moins le malin ! T'as fini de manger ? Il va être 11h que le temps passe vite quand on s'amuse hein? J'pense que si on veut aller faire les magasins pour t'acheter des habits c'est maintenant ou jamais, de un parce que tu risques franchement de te déplacer lentement et de deux parce que à cette heure ci il y a moins de monde ! Je vais me laver et j'arrive tout de suite !

Mehdi : Bah alors, qu'est ce que tu me presses, si tu vas te laver je peux finir de manger tranquillement non ?

Moi : Et, parle meilleur, je te fais part du planning c'est tout ! J'me dépêche !

Sans lui laisser de le temps de répondre, j'ai filé dans la salle de bain me laver et m'habiller, j'ai mis un jean, des bottines et un pull trop grand et sans formes que j'adore. Après ça j'ai rejoint monsieur qui attendait devant la télé. Il n'avaiT bien sur pas débarrassé la table, plus feignant tu crèves.

Moi : Tu crois que la table se débarrasse toute seule ou bien ?

Mehdi : Pas du tout, mais j'étais sur que t'allais le faire alors j'ai préféré te laisser ce plaisir, pour te rendre heureuse tu vois.

Ok, il se fou réellement de ma gueule là.

Moi : Trop gentil, la prochaine fois tu pourras le faire, ne t'en fais pas pour moi. Je trouverai autre chose pour me rendre heureuse hein.

Il n'a pas répondu et m'a fait un clin d’œil. Bon, pas le temps de parlementer et de faire ma féministe, alors j'ai rangé et nettoyé vite fait, et on était parti. En route pour de nouvelles aventures !

Voila pour se nouveau chapitre j'espere que vous aimez ! Kiss Kiss