Textes fictifs

On verra

"J'aimerais que tu réfléchisses à ce qui s'est passé dans la voiture sinon je ne t'amène pas demain."

Oui, c'est ça. Profites de cette occasion pour te débarrasser de moi. Pour éviter de m'amener, parce que ça te fout les boules.
Ce tais-toi est sorti tout seul, je n'y peux rien, comme un gros mot. En même temps, susceptibilité est toujours là, et je n'ai pas aimé que tu dises que je n'avais pas de culture générale.
"Tu n'en as pas."
D'abord tu te la fermes. Merci.
J'en ai quand même un peu.
J'ai pas de confiance en moi mais dieu merci je sais quand même me dire que je connais quelques bribes de culture.
Et puis, tu ne me connais pas. Toi, ma mère, tu ne me connais pas. Les parents sont les premières personnes à qui on cache notre véritable nature. Par peur, pas protection.
C'est parti comme ça en plus, j'ai juste dit qu'une autre personne avait plus de culture que moi. Je n'ai pas dit que j'avais des connaissances hors normes.
Bordel tu es ma mère tu sais pourtant que ce genre de choses m'affecte ?
Non, il a fallut que t'ouvres ta gueule et que tu viennes m'emmerder après une putain de journée d'école hyper chiante.
Chu pas cool en ce moment dans ma tête tu comprends ça ?
Nan, bien sûr que non, puisque tu ne me connais pas. Je le répète. Donc les gens qui ne nous connaissent pas s'arrêtent à ce qu'ils voient. Si ils voient un sourire, ils n'iront pas plus loin.
Les vraies personnes proches et chères verront que ce sourire est un faux.
De plus, ces personnes vont déceler dans un silence un message.
Tous vos silences sont pour eux un message d'alerte ou d'inquiétude.
Et toi, maman, tu profites du fait que j'ai laissé échappé un "tais toi" dans la voiture parce que j'étais vexée.
Tu ne m'amèneras pas ? Tu vas m'emmener t'as intérêt.
Je vais faire ta sois disant "réflexion" à propos de ce qui s'est passé, car derrière réflexion, tu entends juste un "pardon." Un putain de mot qui ne sera même pas sincère.
On verra, maman, qui de nous deux gagnera.