Alice avait 12 ans quand tout à commencer. Quand sa vie a basculé.
Ça a d'abord commencé avec quelques reproches sur ses formes puis ça a continuer avec des insultes puis des coups. Elle subissait sans cesse les remarques de ses camarades.
Aujourd'hui, elle a peur de sortir de chez elle. Elle arbore sans cesse sa carapace, son sourire faux. Mais derrière son armure, ses yeux sont baignés de larmes. Elle a mal et souffre.Ce matin, elle doit aller au collège car c'est désormais la rentrée et elle a peur.
-Qu'est ce qu'il y a ma puce?
Sa mère la regarde dans le rétroviseur, son regard inquiet posé sur la chevelure blonde de sa fille. Bien sûr, Alice ne lui a jamais rien dit, elle n'a jamais été au courant et elle espère bien que ça dure.
Elle sèche aussitôt le début de larmes qui commençaient à couler sur ses joues et lui répondit froidement que tout allait bien et qu'elle devait arrêter de la couver ainsi comme un enfant de cinq ans. Au fond d'elle, elle aurait voulu tout lui avouer, la serrer dans ses bras et lui dire qu'elle l'aimait et qu'elle voulait que ça s'arrête, que les insultes cessent. Arrêter d'être la cible de toutes ces insultes et de toutes ces moqueries. Au fond d'elle, son coeur saigne, et, quand elle aperçoit les vitres de l'établissement, elle a la chaire de poule. Comme si elle s'apprêtait à retrouver son pire cauchemar. Et c'était exactement ça: elle s'apprêtait à retrouver ce collège qui l'a tant fait souffrir.A peine entre-t-elle dans la classe qu'elle aperçoit le groupe de garçons qui la harcelaient au premier rang. Elle lâcha un petit soupir de soulagement quand elle vit qu'ils ne la regardaient pas, qu'ils continuaient de discuter entre eux. Et, pendant une fraction de secondes, elle crut qu'elle allait peu être avoir la paix, que peut être ils avaient décidé d'arrêter.
Mais non, à peine s'était elle approché de sa place que la professeur arriva. Lorsqu'elle leur demanda de s'assoir, Alice s'apprêtait à poser son postérieur sur la chaise en bois quand elle tomba lourdement sur le sol. Quelques rires fusèrent et le garçon qui lui avait enlevé la chaise fit mine de s'excuser, comme s'il ne l'avait pas fait exprès. Le rouge lui monta au joue et elle s'empressa de se rasseoir sans rien dire.
Mais la fille a côté d'elle s'éloigna lentement de sa chaise pour ne pas toucher Alice, comme si elle avait la peste ou une maladie de ce genre.Malgré tout ses efforts pour s'intégrer, Alice continuait à subir les menaces et les moqueries et elle passait ses récréations entières dans les toilettes, à espérer qu'un miracle la sauverait, qu'elle n'aurait plus à subir ça. Mais ce qu'elle redoutait le plus, c'était la fin des cours. Car elle savait qu'ils allaient l'attendre dans les couloirs. Alors, lorsque le dernier cours de la journée fut passée, elle empreinta le chemin le plus long pour les éviter mais malheureusement, ils étaient plus rapide qu'elle et l'attendaient déjà. Lorsqu'ils s'approchèrent d'elle, elle eu le réflexe d'essayer de courir mais ils la retinrent par le bras en l'insultant. Son deuxième réflexe fut alors de se recroqueviller sur elle même pour éviter les coups. Bien sûr, un pied lui arriva quand même en pleine tête et une main lui tira les cheveux pour l'amener en arrière.
-Petite salope. Et t'essaye même pas de cacher ta graisse ! Espèce de conne va! Tas jamais pensé a faire un régime ? Vas y montre nous a quel point t'as des couilles pour voir.
Elle détourna le regard. Jusqu'à l'année dernière, elle n'aurait jamais cru que l'on puisse être aussi méchant. Que l'on puisse faire autant de mal. Mais maintenant, elle savait. Elle savait que le monde n'était pas un conte de fée et qu'il fallait qu'elle s'y fasse, qu'elle accepte les coups et les insultes.
Alors, elle ferma les yeux et se coupa du monde.
Un coup sur la tête.
Un coup dans les cotes.
Une insulte.
Puis, les rires s'éloignèrent et elle se retrouva seule, prête à s'évanouir, du sang dégoulinant de son nez. Elle avait la tête qui tournait et il lui fallut tout le courage du monde pour se diriger jusqu'à la voiture de sa mère.Rentrée chez elle, elle se précipita dans sa chambre sans prendre le temps de manger quoi que ce soit. Lorsqu'elle arriva dans son endroit réservée, elle plongea la tête dans son oreiller et pleura toutes les larmes de son corps. Elle était affreusement mal. Elle n'osait le dire à personne mais elle souffrait.
Et elle ne pouvait plus porter cette carapace permanente, elle n'osait plus le faire. Comme si rien que le fait de sourire était douloureux. Un coup d'oeil à travers la pièce et elle observait longuement son bureau, essayant d'apercevoir quelque chose parmi ses larmes de crocodile.
Et c'est là qu'elle le vit. Il l'appelait presque.
Ce ciseau, cet objet si coupant, si pointu. Cette objet qui pouvait peu être la faire s'échapper de sa dure réalité. Mais elle ne pouvait plus bouger. Elle était comme paralysée et le simple fait de regarder cette objet lui donnait la nausée. Ses yeux tout embrumés voyait flou et elle avait envie de crier.
Elle se leva de son lit et prit le ciseau entre ses mains. Elle savait ce qu'elle voulait faire. Elle savait ce qu'elle devait faire. Elle avait juste à ouvrir la lame, à la mettre à côté de sa main et à la planter lentement dans sa peau. Les cicatrices seraient de douces blessures. Un moyen de libération. Et si elle se laisser tenter? Et si elle essayer, tout simplement? Elle se planta la première lame dans l'avant bras et regarda le sang couler et continua encore deux fois. Mais la douleur était trop grande et elle ne pouvait continuer. Alors elle se laissa aller par terre et s'écroula. Les larmes ruisselants sur son corps. Elle poussa un gémissement et pleura jusqu'à en perdre la voix.
Des pas retentirent dans les escaliers, comme si quelqu'un courait. Et sa mère apparut sur le palier comme par magie, paniquée, affolée, se rendant compte que quelque chose de grave se passait.
Lorsqu'elle vit le ciseau dans la main de sa fille en larme sur le sol et tous les bleus qu'elle avait sur le corps et qui, durant toute la journée, avait été cachés par des vêtements amples, elle poussa un long gémissement avant de se précipiter vers sa fille et de la prendre dans ses bras. Elle crut tout d'abord qu'elle avait fait l'irréparable mais ensuite, elle sentit la respiration rapide de sa fille, qui peinait a respirer. Elle voyait le sang qui tombait de son nez et les bleus qui recouvraient sa peau. Elle cria, cria pendant des heures pour appeler son mari qui, après mainte hurlements, daignait enfin voire ce qu'il se passait. Lorsqu'il vit ce spectacle horrible, sa femme tenant dans ses bras sa fille meurtrie qui peinait a respirer, il eu les larmes aux yeux mais se retint de pleurer. Il appela les ambulances en vitesse et ceux ci arrivèrent le plus vite possible, la sirène couinait dans la ruelle et des infirmiers s'empressaient de poser la fille sur le brancard.Alice se réveilla plusieurs heures plus tard, en plein milieu des appareils respiratoires que l'on lui avait imposé. Elle avait encore les larmes qui coulait sur son visage et la douleur était encore plus vive qu'avant. Elle revoyait les lames du ciseau se planter dans sa chaire et les garçons lui donner des coups avant de l'insulter. Elle pleurait, poussait des râles de douleur et gémissait a n'en plus finir.
Depuis ce jour, Alice n'est retourné qu'une seule fois dans son collège et a porté plainte contre ses harceleurs. Eux, ont dit n'avoir jamais touché a Alice mais malheureusement, les plaies et les bleus de Alice parlaient pour eux. Elle est toujours sous le choc de cette épisode douloureux de sa vie et elle est désormais suivie psychologiquement. Alice a changé d'école et, désormais, elle ne sort plus en dehors du collège. Elle reste sans cesse cloîtrée chez elle pour essayer d'oublier les malheurs quelle a vécu auparavent.
Ses traces de mutilation n'ont toujours pas cicatriser et lui rappellent sans cesse ce quelle a fait pour que tout s'arrête.
Mais elle s'est rendue compte avec le temps quelle n'aurait jamais du faire ça. Elle n'aurait jamais du se mutiler. Elle aurait du en parler ou bien se défendre, mais c'était comme ça ,c'est le passé désormais et elle essaye de refaire sa vie calmement et guérit au fil et a mesure du temps.
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Sensibles ~Nouvelles~
Short Story""Quand elle ferma les yeux, elle savait qu'elle en avait finit, que sa misérable existence était enfin terminée et qu'elle pouvait enfin quitter ce monde injuste et puérile"" °°° "sєňsıɞʟєs" est un recueil de nouvelles pour sensibiliser les personn...