Chapitre 3 : Tu me suis , je te fuis.

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Ses mots raisonnaient dans ma tête telles d'incessantes percussions sur un tambour d'acier. J'étais en plein cauchemar ! C'était le moment où j'étais censée me réveiller en sursaut dans mon lit.

Aller, debout !

Les secondes passaient mais j'étais toujours là, assise à quelques mètres du chef de la mafia russe. En panique, je me mis à crocheter la portière de toutes mes forces. Je m'en foutais qu'on soit en marche, il fallait que je sorte de là, que je m'éloigne de ce meurtrier ! Mais sans grande surprise, la voiture était verrouillée.

- Voilà pourquoi je ne comptais pas te le dire tout de suite (il soupira). Je comprends que tu sois effrayée mais ce que tu fais là est particulièrement inutile.

- À l'aide ! criai-je en martelant la vitre de coups.

Je n'étais plus maitre de mes mouvements, mon cerveau ne répondait tout simplement plus, je ne cessais de crier, espérant que quelqu'un, n'importe qui, vienne à ma rescousse. Il avait fallu qu'il se lève de son siège pour me faire taire. Pourquoi est-ce qu'il avait bougé ?

Non reste à ta place ! m'affolai-je intérieurement.

Il franchit les quelques mètres nous séparant et vint s'assoir à côté de moi. Je me blottis contre la vitre et me recroquevillai sur moi-même. Mon Dieu, je n'avais jamais eu aussi peur de ma vie.

- Je comptais rester correct mais ta tentative d'escapade ne m'a pas mal énervé.

Il caressa ma joue du dos de son index. Une pression intenable écrasait mes poumons, rendant ma respiration saccadée et chevrotante.

- Du calme Annadine, je ne vais pas te manger. dit-il, même si son ton malsain portait à croire tout le contraire.

- Vous...vous approchez pas de moi ! hurlai-je avant de me jeter hors du siège.

Je trébuchai sur la moquette et me retrouvai en position dorsale. Il se leva à son tour, courbant légèrement la tête au vu de la hauteur peu suffisante de la limo et s'avançait vers moi. Je reculais à chaque pas qu'il faisait, jusqu'à ce que je me heurte aux sièges du fond. Un sourire sournois se dessina sur son visage. Il s'accroupit à mon niveau et bloqua mes jambes entre les siennes.

- « Got ya ». dit-il en penchant légèrement sa tête sur le côté.

- Je...je vous en supplie...

Il posa sa grande main sur ma figure et dégagea le rideau de cheveux qui le recouvrait. Il me dévisageait avec une telle intensité qu'on aurait pu croire qu'il découvrait le sexe opposé pour la première fois.

- Ces yeux bleus tachetés de vert...murmura-t-il en les analysant assidument.

J'avais l'impression qu'il me décrivait à partir d'un souvenir et non du présent. C'était un sentiment étrange. Je me retrouvais presque hypnotisée par ses gestes. Se pouvait-il que son histoire soit vraie ? Se pouvait-il qu'on se soit vraiment connus à une époque ? Mais si c'était le cas, pourquoi n'arrivais-je pas à me souvenir de lui ?

- Ces fines lèvres...continua-t-il tout en les effleurant de son pouce.

C'en était de trop. Je détournai la tête afin d'enlever ses sales mains de mon visage. Je me sentais piégée, comme un lapin prisonnier dans le terrier d'un loup. Que son histoire soit vraie ou non, ça n'avait aucune importance, c'était un homme dangereux, un réel psychopathe qui voulait me forcer dans un mariage avec lui. Il fallait que je trouve un moyen de m'échapper mais comment ? Fausser le chef de la mafia russe relevait presque du suicide.

The mortal weddingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant