Elegance is my first-name

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Mon réveil se mit à sonner à une heure bien trop tôt et à un volume bien trop faible pour que je sois en mesure de l'entendre. Cette mélodie, que j'avais soigneusement analysée avant de la définir comme réveil scolaire, que je n'avais plus entendue depuis deux semaines, n'était sans doute pas la plus adaptée. Il me fallait plutôt du rock, du hard-métal ou quelque chose dans le genre. Une chanson, à la base pleine de vie et de motivation a fini par se transformer en un son méprisant. Et oui le matin n'est pas mon fort, chaque petite chose anodine peut me rendre hystérique et surtout cette sonnerie stridente qui annonce le commencement d'une longue journée de cours épuisante et déprimante. Je ne devrais pas penser ça...Je vous avais prévenu, je suis doté d'un caractère maussade et plein d'amertume, il va falloir faire avec dans un premier temps.

Je ne devrais pas raisonner de cette manière... vous allez me demander « pourquoi ? »... Et bien parce que j'ai fait un choix d'étude et je dois l'assumer, mais aussi parce que ce ne sont pas des idées cafardeuses qui vont être source de réussite pour la suite. De toute façon peu importe le type d'étude, ma réaction le matin aurait été au quotidien identique. On a tous ce souci d'être de mauvaise humeur à un moment précis de la journée et bien moi, vous vous en doutez, je n'ai pas été gâtée par la nature, mon organisme a décidé d'être chagriné toute la journée en particulier la matinée. Devoir se réveiller à six heure cinq fois par semaine, c'est trop demandé et beaucoup trop brutal, j'aime faire la grasse mat, à peu près comme toutes les personnes sans responsabilités et sans but précis.

L'idée de retrouver ces tablettes minuscules qui me servent de support de prise de notes, de poser mes fesses sur les sièges en bois vétustes qui finissent par user mes vertèbres, de trouver autour de moi neuf cent intellectuels attentifs dans l'amphithéâtre, me donne déjà des vertiges et me rend raide comme un piquet. Je pense aussi à ces longues heures assises qui vont probablement provoquer chez certains, une hypercyphose thoracique. Enfin revenons à nos moutons, mon but premier n'est pas de vous donner l'impression de plonger dans une encyclopédie médicale, cela deviendrait tout de suite beaucoup moins poétique et il faut que j'entretienne mes talents « Shakespeariens ».

Quand j'y réfléchi, j'exagère lorsque je dis que neuf-cent étudiants se présenteront également dans le même auditoire afin de suivre les mêmes études que moi. Après tout, les examens de janvier auront probablement éliminé plus de la moitié d'entre eux, ce qui me rassure un peu car j'avais l'impression de m'être enfermée dans mon propre cercueil. Moi je fais partie de ces personnes qui ont réussi leurs examens à ras les pâquerettes mais cela est dû à une étude acharnée et j'ai beau me « chier » dessus, le travail finit toujours par payer.

Ces études j'en rêve depuis le jour où j'ai pris réellement conscience de mon existence sur terre, c'est-à-dire depuis l'âge de sept ans. Ma première envie était de devenir un grand chirurgien, oui j'étais plutôt spéciale, parce que s'imaginer charcuter des patients à longueur de journée, aussi jeune, pouvait paraitre inhabituel et bien stoppons les clichés, tous les enfants ne vivent pas dans un monde bordé d'arc en ciel, de manèges et de licornes, j'en suis la preuve existentielle. Enfin rassurez-vous, je n'étais pas du genre à regarder et fantasmer devant « Massacre à la tronçonneuse », d'ailleurs je refusais de regarder des films d'horreurs parce que je suis tout de même sensible sous cette étiquette de « détraquée ».

Mes idées à cette âge-là, je l'admets, étaient différentes des autres et les professeurs n'hésitaient pas à en rire, en répétant sans cesse que c'était probablement une phase, que de toute façon étant donné les difficultés que j'avais à l'école je ne serais pas capable d'exercer un tel métier. Bien-sûr je respecte ces personnes sans cervelles faisant des déductions hâtives à propos d'une gamine de huit ans. Ils disaient que j'étais probablement tombé sur un dessin animé à la télé qui rendait ce métier très accessible et idyllique. Je ne tenais pas compte de ce genre de commentaires, ce n'étaient que des phrases irréfléchies selon moi de personnes jalouses peu équilibrées qui n'avaient jamais rêvé exercer leur métier et qui sans doute enviaient le statut d'un médecin, dont le salaire, ne nous le cachons pas. Et puis d'un point de vue psychologique, à force de disputer les élèves leurs neurones en prenaient aussi un coup.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 07, 2017 ⏰

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