Chapitre 6

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La colocation avec Derek fut autant agréable que tumultueuse. De nombreuses disputes avaient éclaté entre les deux hommes, Derek insistant à plusieurs reprises pour que Stiles crache le morceau. Ce dernier refusait à chaque fois et s'isolait pendant plusieurs heures avant de ressortir de sa chambre pour s'excuser. L'inquiétude de Derek était palpable tandis que Stiles se noyait dans la culpabilité. Bien que ces accrocs furent récurrents, ils passèrent des moments agréables, complices même, apprenant à mieux se connaitre. Stiles avait réussi à briser un peu la carapace du loup et à apercevoir le côté fragile que Derek tentait de dissimuler sous ses airs insensibles. Derek, de son côté, avait vu que sous les airs hyperactifs du jeune homme se cachait quelqu'un de très intelligent, fort et loyal.

Les premiers jours avaient été consacrés à la guérison de Stiles. Derek faisait tout pour qu'il soit à l'aise le plus possible. Régulièrement il s'installait près de lui et lui prenait la main pour siffoner sa douleur. Ces contacts bien que rapide et à but presque médical ne manquaient pas de donner des palpitations à Stiles et l'impression qu'un millier de papillons volaient dans son ventre. Derek ne reparla pas de ce qui était arrivé à Stiles pendant ces premiers jours mais il n'avait pas pour autant oublié. Il n'avait pas eu de nouvelles de Chris et hésitait encore à en parler au reste de la meute. Il avait promis à Stiles un mois pour régler tout ça mais il se devait de protéger sa meute. Il ne savait pas quoi faire. Fouiller et trouver la vérité risquait de les mettre en danger mais ne pas savoir les rendait aussi vulnérables. Il se fit une raison et décida d'attendre des nouvelles de Chris avant d'en parler au reste de la meute.

Pendant sa convalescence Stiles avait reçu plein de visites de son père et de Mélissa, qui en profitait pour refaire ses bandages et ses pansements. Bien que douloureuses, Stiles préférait ces visites à celles de Scott. Ce dernier passait son temps à le regarder avec pitié ou avec ce regard de chien battu. Stiles savait très bien que Scott ne supportait pas d'ignorer ce qui lui était arrivé et encore moins de ne pas pouvoir le venger, comme s'il voulait sauver son honneur. L'humain tentait à chaque fois de changer de sujet et se braquait quand Scott insistait un peu trop.  Le jeune loup se faisait souvent reprendre par Derek, alerté par le changement des battements du coeur de Stiles. Qui dit rythme cardiaque rapide dit rythme respiratoire élevé et ce n'est pas bon pour quelqu'un qui a des côtes cassées.

 Derek était comme synchronisé à Stiles, toujours à l'écoute du moindre changement de rythme cardiaque ou d'émotion, il pouvait savoir aussi quand les analgésiques ne faisaient plus effet, intimant alors à Stiles d'en reprendre. A plus d'une reprise, il était rentré dans la chambre de Stiles un verre d'eau et une aspirine à la main, retrouvant le jeune homme recroquevillé dans le lit, submergé par la douleur. Quand c'était le cas, Derek restait assis sur le lit, plaçait sa main sur l'épaule nue de Stiles s'appropriant sa souffrance, attendant que le médicament fasse effet. Quand Stiles n'était pas emporté par l'épuisement il parvenait à souffler un doux "merci Derek" avant que ce dernier ne quitte la pièce. 

Tous les matins, Derek réveillait Stiles à 6h du matin pour lui refaire les bandages. Tout se passait dans le silence. Stiles faisait suffisamment surface pour ôter son t-shirt et se mettre sur le ventre et se rendormait aussitôt le bandage appliqué. Quand il se levait 1h30 plus tard, il trouvait toujours son petit-déjeuner sur la table de la cuisine accompagné d'un verre d'eau et de ses anti-douleurs. Jusque là, il vivait presque une colonie de vacances, pas de nuages à l'horizon. Stiles aurait dû se douter que c'était trop beau pour durer. Le premier obstacle était arrivé quand Stiles avait surpris Derek en pleine conversation téléphonique.

Stiles sortait de la douche. Alors qu'il se rendait vers la chambre pour ranger ses affaires pour le lendemain, il entendit Derek parler. Il n'avait pas entendu l'alarme se déclencher ou la voix d'une deuxième personne. Il fit quelques pas en direction du salon où Derek se tenait debout, face à l'immense baie vitrée, le téléphone à l'oreille.

No Safety in SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant