" La douleur de l'âme pèse plus que la souffrance du corps. "- Publilius
Je me réveille encore une fois et je me sens encore vivant. Je ne veux plus de ça. Mais malgré tout, j’essaie de me sortir du lit. Mais je me sens trop lourd et je peine à bouger. Bon, et bien, je reste chez moi aujourd’hui.
Je dors pour quelque temps. Puis j’ouvre les yeux encore une fois et je suis encore en vie. Nouvelle déception. Je m’extirpe hors des couvertures et je fais au soleil depuis ma fenêtre.
Le pauvre, apparemment il était là avant que la terre n’arrive. Il en a peut-être marre lui aussi, avoir chaud constamment pendant des milliards d’années, ça doit être épuisant à la longue. Je sors un livre d’un tiroir et me mets à lire. Du Rowell. Pas mal. Un peu « rose et petits bonbon », mais c’est bien. La chambre me semble un peu désolante, je mets un peu de musique. Je ne réalise que j’ai lu pour beaucoup trop longtemps que quand je me trouve plongé dans le noir. J’ouvre la lumière, et me remet à lire. Je veux finir le livre. Je termine aux alentours de minuit. C’est extraordinaire comme livre. Je prends note d’acheter d’autres livres de Rowell.
Puis, je m’allonge et essaie de dormir. Je ne peux pas. Il y a ce trou béant en moi qui me tient en éveil. Ce genre de trou qui te garde debout jusqu’à 5 heures du matin, ce genre de trou qui te laisse penser. Il ne faut jamais me laisser penser. Quand je pense, toute ma vie passe, et je commence à culpabiliser. Toutes les choses que j’aurai pu dire ou ne pas dire, toutes les choses que j’aurai pu faire ou ne pas faire. Je regrette mes choix. C’est eux qui m’ont conduit jusqu’ici. C’est qui ont fait de moi ce que je suis en ce moment. Je n’en peux plus.
Je me change et sors. Il est 3 heures du matin et la ville est encore debout. Ma tête bourdonne et ma respiration se fait rapide. J’entends des gens ivres parler, j’entends des vérités qui éclatent, j’entends des choses que seul un verre de plus peut dévoiler. C’est si triste que les gens ont besoin de quelque chose pour les motiver à dire la vérité. On vit dans un monde où le bien est mal et le mal est bien. Le mensonge règne, la vérité est traitée comme une maladie. C’est tellement triste.
La lune est cachée par de légers nuages, le vent souffle doucement, et l’éclat des étoiles rivalise avec les lumières de la ville. C’est une nuit sans importance. Une nuit comme les autres. Une nuit qui ressemble à celle d’avant.
Je n’en peux plus.
Je veux du changement.
Un vrai changement.
Et puis pourquoi pas ?
Un changement.
C’est très tentant.
De nouvelles découvertes, un autre monde.
Oui.
Et c’est partit.