Les mondes miroirs

Chapitre 1 - Jour 1

Alors...

Tout commence par un début de journée normale.

Du moins en apparence et pour le moment.

C'est la rentrée des classes de troisièmes.

Dalian partit donc à sept heures de chez son oncle, avec qui elle habite.

Enfin... « avec » est un bien grand mot, disons qu'elle vit dans son appartement.

Si vous vous demandez pourquoi, et bien avec un peu de mémoire vous pourrez déjà vous rappelez que sa mère a disparue. Pour ce qui est de son père, il était parti à la recherche de quelqu'un ou de quelque chose peu avant sa naissance. Du moins c'est ce que les autres membres de sa famille lui ont dit.

Bon, pour revenir à cette matinée :

Dalian se rendit à son arrêt de bus et commença à attendre le sien. Comme il arriverait sûrement dans pas moins de dix minutes, comme à son habitude, pour patienter, elle se mit à regarder le ciel et à décrire en murmurant ce qu'elle voyait :

« Aujourd'hui, ciel bleu-gris, limpide, parsemé de petits moutons blancs... »

Sauf que contrairement à d'habitude, quelqu'un lui répondit.

Elle entendit une voix étrange lui dire : « Oui... Un beau ciel limpide... C'est ce qu'il nous faut pour t'amener à nous... ».

Surprise, elle chercha l'origine de la voix mais ne vit personne aux alentours.

Cette phrase résonnait encore à ses oreilles, prononcée doucement, comme un murmure, mais qu'elle avait pourtant entendue aussi clairement que si elle avait été hurlée. Cette même phrase se fit de nouveau entendre, dite par une voix qui semblait venir de partout et de nulle part.

Une brise agita les feuilles des arbres au bout de la rue.

Il n'y avait pourtant pas de vent.

La brise, si cela en était une, semblait se rapprochait de Dalian , faisant voleter des feuilles tombées au sol.

À six mètres... Cinq mètres...

Plus « cela » se rapprochait d'elle, plus Dalian sentait naître en elle la peur, une peur viscérale. Sans qu'elle put l'expliquer, l'approche de cette chose, ressemblant pourtant à une simple brise, l'angoissait et la terrifiait.                             

Quatre mètres...

Elle songeait sérieusement à s'éloigner d'ici en courant, quand son bus arriva enfin. Dès que les portes s'ouvrirent, elle sauta à l'intérieur, acheta et composta son billet puis alla s'asseoir au fond. À son grand soulagement, comme elle était la seule à cet arrêt, le bus repartit vite.

Pendant qu'ils s'éloignaient de l'arrêt de bus, elle jeta un coup d'œil en arrière par la fenêtre.

Son cœur rata un battement et elle eu soudainement la nausée.

Un tourbillon de vent et de feuilles se trouvait à l'endroit où elle se tenait quelques instants plus tôt.

Pour la première fois de sa vie, elle était pressée d'arriver au collège, pour ne pas se retrouver seule face à cet espèce de tourbillon.

Car, elle en était sûr, le tourbillon, la brise, ou quelle que soit cette chose, allait la suivre.

Et en effet, ce n'était que le début de la journée...