Chapitre 2 - Jour 1

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Bien, pour continuer l'histoire et avancer vers le moment qui nous intéresse, raccourcissons le trajet en bus.

Il dura vingt minutes, qui parurent très longues à Dalian et durant lesquelles elle regarda régulièrement derrière elle .

Et nous savons pourquoi.

Il ne se passa rien de particulier donc vous n'avez pas besoin d'en savoir plus.

Quand elle arriva au collège, elle vérifia encore une fois que « la  brise », comme elle l'avait appelée, ne l'avait pas suivie.

Cela fait, reprenant un peu son quotidien de collégienne qui l'avait quittée quelques instants plus tôt, elle alla voir les fiches d'informations pour connaître sa classe. Elle ne trouva pas son nom sur la première fiche, ni sur la deuxième et ainsi de suite jusqu'à la sixième. Dalian y trouva enfin son nom et regarda la classe dans laquelle on l'avait mise. Elle soupira :

« Troisième F... S'ils nous appellent par ordre alphabétique on sera toujours les derniers... »

Effectivement, dans le collège Claire Dageant, les élèves n'étaient repartis qu'en six classes : la A, la B, la C, la D, la E et enfin, la F.

Dalian se rendit dans la salle 03, comme indiqué, pour prendre connaissance de son emploi du temps, de ses professeurs et de ses camarades de classe. Quand elle entra dans la salle, il n'y avait pas grand monde.

« En même temps, il est à peine sept heure quarante, j'arrive toujours en avance... » pensa-t-elle.

Elle alla s'asseoir à une place au fond, du côté des fenêtres. Comme il restait un bon moment avant que tous les élèves, ainsi que le professeur, soient là, elle détailla ceux déjà présents :

Un groupe de trois filles, des commères, qui discutaient déjà de leurs nouveaux bijoux et accessoires. Ainsi que deux garçons qui se lançaient des boulettes de papiers d'un bout à l'autre de la classe. Les filles s'appelaient Ambre, Léa et Marie. Et les garçons Théo et Raphaël.

Elle les connaissaient tous pour les avoir déjà eu dans sa classe ou pour les avoir vus dans la cour.

En même temps, les changements de collèges étaient peu fréquents donc tous le monde se connaissaient, ou du moins, c'étaient déjà vu.

Ce qui rendit la suite des choses encore plus intéressante.

Avançons un peu dans le temps.

La plupart des élèves devaient être arrivés puisqu'il ne restait presque plus de places libres, sauf une tout devant, une près de la porte, et une à côté de Dalian.

Un professeur c'était assis au bureau : Mr Chaprain, professeur de math. Une personne très désagréable qu'il valait mieux ne pas se mettre à dos.

Il se leva et réclama le silence, puis dit de sa voix nasillarde et au bout de quelques minutes  insupportable  :

« Bonjour, je ne me présente pas puisque vous me connaissez tous. Contrairement à ce que vous pensez, je ne suis pas votre professeur principal de cette année... »

Il n'eut pas le temps d'aller plus loin, qu'un mouvement de joie agita la classe, ouvrant les conversations. Bien que Dalian n'y pris pas part, elle était contente elle aussi.

« Taisez-vous ! » aboya Mr Chaprain, pris d'un soudain élan d'autorité.

Les élèves se turent et l'écoutèrent poursuivre :

« Votre professeur principal sera Mme Elmanria, elle est nouvelle dans l'établissement et ne pourra arriver que demain. De ce fait, elle n'est pas là aujourd'hui, mais assurera vos cours de français dès demain. »

Des murmures s'élevèrent de nouveau dans la classe. Comme le reste de ses camarades, Dalian se demandait à quoi pouvait bien ressembler Mme Elmanria avec un nom aussi exotique.

« Silence ! Silence ! » hurla Mr Chaprain avec moins d'autorité et plus de colère que la première fois.

Le silence se fit.

« Cette année, en plus d'un nouveau professeur, nous accueillons un nouvel élève. Je vous présente Daaril Irmadan. »

Un garçon de leur âge entra alors.

Avec son nom, ils s'attendaient à quelqu'un de surprenant.

Ils ne furent pas déçus.

Daaril avait des yeux vert émeraude, des cheveux blancs et une peau mate et bronzée. Il était beau.

J'avais déjà parler du taux d'exposition au soleil des enfants de famille modeste. Et bien là, selon la logique, pour avoir la peau aussi bronzée, il devait être riche.

Ou étranger, vu son nom.

C'est ce qu'ont pensé les élèves.

Mr Chaprain lui demanda de s'asseoir à une place et d'écouter. Il ferait connaissance avec les autres plus tard.

Des trois places disponibles, il choisit celle qui arrangeait le moins Dalian. À coté d'elle.

Dès qu'il s'assit, suivi par tous les regards, elle eu l'étrange impression de l'avoir déjà vu.

Cette pensée la tiraillait tellement qu'elle ne put rien écouter de ce que dit Mr Chaprain.

Plongée dans ses pensées, elle ne remarqua même pas que Daaril l'observait et la détaillait.

Qu'elles étaient les pensées de Dalian ? Vous demandez vous.

Et bien très exactement celles-ci, quoiqu'en plus embrouillé :

« Je suis sûr de le connaître, de l'avoir déjà vu... Et cette Mme Elmanria... J'ai déjà entendu parler d'elle... Daaril Irmadan et Mme Elmanria... Qui sont-ils vraiment ? »

Tandis que Dalian pensait à eux, elle sentait croître en elle un malaise... La même sensation qu'elle avait éprouvée face à  «  la  brise ».

Oui...

Qui sont-ils vraiment ?

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