Petit poème tout chaud comme un gâteau

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(dédicace à ma Fleur de papaye ♥)


Je peux être une souffleuse de vers

Je peux brandir à la face du monde

chaque pépite que je trouve

parmi les poètes

et les pages des cookies.


Mais je peux aussi suivre mes propres recettes

Je peux faire des rimes comme on croque des biscuits secs

Je peux parsemer mes vers

de sucre glace

Je peux remplir chaque carré de miel

et d'audace

comme une gaufre dorée

un vers de cinq pieds.


Je veux goûter à chaque mot

qui loukoume

les laisser fondre sur la langue

et leurs assonances pétillantes.

Je veux peser mes mots, chaque grain de lettre

ou joyeusement les remuer

en faire une salade de fruits

ajouter le sirop

déguster

- ou bien un clafoutis.


J'ai pour toi et pour moi et pour le monde

des polysyndètes tièdes

(cœur café-chocolat)

pour le monde et pour moi et pour toi

j'ai, qui moussent et qui croustillent,

comme des pailles d'or blondes

des oxymores.


Et s'il faut filer la métaphore comme du sucre

j'y passerai la nuit entre insomnie et farine d'amour,

je ferai pulser les anaphores avec le feu ambré du rhum

et flamber toutes les strophes

dans un milkshake polaire.

J'ai des odes qui se boivent

comme du

lait à

la fleur d'oranger.

J'ai des anacoluthes qui sur le bord de la fenêtre tiédissent elles sont violettes et jaunes

c'est en fait une tarte aux prunes et mirabelles


J'ai des tartelettes de mots et de lettres

en ribambelles

Des hypallages - non, des madeleines

qui bronzent électriques dans le four à la vanille.

J'ai des tartines papillons dans des poêles alexandrines

où les syllabes mêlent sel et cannelle

de la fleur et du beurre.


J'ai des petits mots tous chauds

comme des gâteaux

Je bois prose et poésie

comme du sirop.

Salves d'avenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant