Retrouvaille

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Une fois sortie de la voiture mes parents vont se présenter à chaque personne présentent jusqu'à arriver jusqu'au jeune homme et sa famille. Ils sont tellement beaux qu'ils semblent irréels. Je les détailles longuement et m'attarde sur un garçon de mon âge. Il est grand, il doit facilement atteindre les un mètre quatre-vingt dix, ses cheveux sont noir de jais et ses yeux vert émeraude. Je sais qu'il a remarqué que je le fixe et qu'il fait de même mais je n'arrive pas à me détourner de son regard. Il y a quelque chose qui me perturbe chez lui. Je ne saurais dire quoi mais je compte bien le découvrir.

-Salut...

Sa voix est grave et profonde, je suis comme envoûtée. Je me demande depuis combien de temps il est arrivé à ma hauteur. En guise de réponse à sa salutation je lui adresse un léger sourire qu'il me rend. Dieu qu'il est beau avec sa petite fossette! Nous nous fixons un moment sans rien dire et à ce moment la un phrase de chanson me revient en tête, "Je m'élance et puis je recule devant une phrase ridicule, qui briserait l'instant fragile d'une rencontre".
Je suis tellement obnubilée par le jeune homme qui se tient devant moi que je n'entends pas le bruit des talons de ma mère et ne sens pas sa main qui se pose sur mon épaule. Du moins je ne la sentait pas avant qu'elle décide d'appuyer assez fort sur cette dernière. Je retient un gémissement de douleur ayant totalement conscience de ce que cela apporterait. Je romps, à contre cœur le silencieux contact qui s'était installé entre le jeune garçon et moi, et je me tourne vers ma mère, revêtant sur mon visage, un parfait masque, froid et impassible.

- Je vois que tu as fais connaissance avec Daryl! 

Alors voilà son prénom, il lui correspond parfaitement. Mais je me demande comment ma mère le connait.

-Tu te souviens de nous?

Cette fois c'est la voie de mon père qui raisonne. J'attends avec impatience la réponse du jeune homme pour savoir comment mes parents peuvent bien le connaitre.

-Oui! Comment j'aurais pu oublier!  Mais Kate n'est pas avec vous?

A l'allusion de cette dernière mon cœur semble s'arrêter de battre. J'ai soudain du mal à respirer et ma gorge se sèche, ma tête est prise d'un violent vertige et un gout âcre s'infiltre dans ma bouche. Je dois me concentrer fortement sur mes jambes, qui se sont misent à trembler, pour ne pas tomber. Je garde les yeux rivés au sol et écoute attentivement la réponse qui va être donnée. J'entends ma mère renifler comme si elle était sur le point de pleurer.

- Kate, elle... Elle est tombée de notre yacht... En plein milieu de l'océan pacifique...

Elle éclate soudain en sanglot et je me rends compte pour la première fois de son talent d'actrice. Personne ne pourrait se douter de la vérité. Mon père renchérit après elle:

- Depuis cette époque Aïka n'a plus jamais parlé... Pourtant nous avons tout fait pour l'aider...

Et voilà, l'habituel numéro du père de famille éploré. Je baisse les yeux  énervée par tant de mensonges.

-Oh je vous demande pardon... Toutes mes condoléances... 

Je sens son regard rivé sur moi, comme s'il cherchait la peine ou la tristesse en moi, mais si seulement il savait que toutes ses émotions ont disparu en même temps que ma sœur. Au bout de quelques longues secondes il finit par rompre le silence :

-Excusez moi de vous demandez sa monsieur, dit-il en s'adressant à mon père, je sais que ma demande est très impolie mais es ce que je pourrais inviter Aïka à dormir à la maison, en l'honneur de nos retrouvailles?

La terrifiante personne qui me sert de père  jauge le jeune homme ,dont je ne connais toujours pas le nom, et je me surprends à espérer, priant presque pour être libéré de mes parents ne serais ce qu'une soirée! Même quit à me retrouver livrer à un inconnu. Mais je vois au sourire  de mon géniteur qu'il va refuser. Il me jette un coup d'œil aussi discret que malsain et s'empresse de répondre.

-Je suis désolée mon petit Daryl, mais Aïka va devoir certaines choses si elle veut pouvoir passer une bonne rentrée! D'ailleurs ou son tes parents?

Daryl... J'aime ce nom. Il tourne en boucle dans ma tête, comme si mon cerveau cherchait à se souvenir, mais se souvenir de quoi? Je perds le fil de la conversation, trop occupée à rassembler les bribes de mon passé pour pouvoir écouter. Me voilà en train de mordre férocement une mèche de cheveux. Il y a quelque chose qui m'échappe j'en suis certaine... Je soupire fortement, laissant entendre mon mécontentement. Je décide de me réintégrer à la conversation mais, quand je lève les yeux j'aperçois une magnifique  femme d'une quarantaine d'année qui me détourne de mon objectif premier. Elle a la peau hâlée et de long cheveux blond aux reflets roux encadre son visage souriant. Soudain tout me revient en mémoire, c'est elle, la femme qui m'a traité comme sa fille, celle qui m'a donné un enfance. Hélène. Je m'approche d'elle lentement sous le regard étonnés de mes parents et de Daryl et je me jette dans ses bras. J'entends son rire et je me sens soulagée. Elle me caresse doucement les cheveux en me disant qu'elle m'aime. Au bout de plusieurs minutes qui m'ont pourtant parues bien courtes, je finis par la lâcher à regret, sous les toussotements de ma génitrice qui se font de plus en plus pressant. 

-Hélène ma belle, nous allons devoir te laisser! Dis bien à Hervé qu'il faut qu'il vienne boire un coup à la maison! Daryl et toi êtes aussi les bienvenus.

Comme je ne bouge pas, mon père agrippe mon bras assez fort pour que je comprenne qu'il faut que l'on parte. J'adresse un dernier regard à Daryl et Hélène puis je me mets en marche en direction de la voiture.

Le prix du silence.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant