Chapitre 2

765 61 54
                                    




Shizuo reprit enfin son souffle. Cela faisait dix bonnes minutes qu'il parlait sans s'arrêter, expliquant aux gens présents la situation dans laquelle se trouvait Izaya.

Il n'a pas levé les yeux du sol depuis le début de son récit. Quand il redressa la tête, sa surprise fut à son comble alors qu'il aperçut les expressions des personnes qui l'entouraient. Il s'attendait à des visages neutres ou dégoûtés... mais pourtant, tout le monde semblait vraiment affligé par ce que l'ancien barman venait de dire.

Finalement, c'est Kadota qui prit la parole en premier:

'Je n'aime pas particulièrement Izaya... Comme j'imagine un peu tout le monde ici... Mais ça... Faire ça à quelqu'un, Shizuo a raison, c'est inhumain. Même un connard comme Izaya ne mérite pas ça...'

Shinra hocha pensivement la tête puis il se tourna vers l'ancien barman et demanda: 'Tu peux appeler Izaya non ? Tu voudrais bien me le passer ? Je vais tenter de lui faire économiser de l'air et voir son état physique actuel.'

Le blond hocha la tête et donna son téléphone au médecin clandestin.

Ce dernier appela le numéro inconnu dans les contacts du collecteur de dettes. L'informateur décrocha directement.

'Sh-Shizu-chan ?' demanda une voix rauque et fatiguée

'Izaya, c'est Shinra ! Ecoute-moi attentivement : il ne faut surtout pas que tu paniques. Le stress te fera prendre plus de respirations et diminuera ton temps d'oxygène.

-...facile à d-dire...

- Tu es blessé ? le coupa le médecin, Tu te sens dans un état particulier ?

- J'ai t-toujours l'horrible chose que la petite amie de Shizu-chan m-m'a planté dans le ventre...

C'est pas ma petite amie, grogna mentalement la brute qui entendait très bien la discussion

... Et j-je ne sens pas mes jambes, je c-crois qu'elles sont cassées, mes bras me font mal mais je peux les b-bouger et j'ai v-vraiment froid...'

Shinra sembla réfléchir un instant et hocha la tête :

'Tes agresseurs ont bien pensés leur coup. Le corps à besoin de plus d'oxygène pour se réchauffer quand il est exposé au froid et encore plus quand il est dans un état critique.' Il s'arrêta et marmonna pour lui-même 'il a encore moins de temps que je ne le pensais'

Walker, à l'autre bout de la pièce lança soudain : 'Eh ! Le frigo doit être alimenté en électricité pour marcher non ? On pourrait d'abord trouver une carte de tous les courants électriques de la ville, il y en a beaucoup je sais mais ça peut déjà éliminer une partie !'

Kadota sourit d'un air satisfait tandis qu'Erika embrassa fougueusement la joue de son petit ami, même le noiraud au bout du téléphone semblait soulagé. Shinra repassa le téléphone à Shizuo et commença à s'activer avec Celty pour dégoter une carte.

'Izaya ?' demanda finalement Shizuo au téléphone 'Tu es toujours là ?'

Il y eut un instant de silence puis il entendit un murmure :

'O-oui je suis là.

- He ! Tu vas bien ?

Shizuo fronça les sourcils, la voix de la vermine semblait bizarre, sans compter la fatigue, le froid la souffrance et le manque d'oxygène, elle était étrange il ne saurait dire pourquoi

Il y eut de nouveau un blanc, puis Izaya répondit.

'J'ai peur Shizuo.'

L'ancien barman gela. Jamais. Oh grand jamais Izaya ne l'avait appelé par son prénom, et encore moins admis sa peur. Izaya n'avait jamais peur.

Enterré - ShizayaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant