Ne me laisse pas.

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Harry, ne me laisse pas... Je t'en supplie... me disait le brun en me rattrapant, saisissant ainsi mon bras avec pression.

C'est trop tard Louis ! J'en ai assez !

Laisse-moi seulement un petit peu de temps... me supplia-t-il, aussi bien par les paroles que par le regard.

Je laissais échapper un long soupire, passant une main dans ma chevelure bouclée. J'en avais assez de l'attendre, du temps, toujours du temps. Et moi pendant ce temps-là ? Je fais quoi, je deviens quoi ? Ça faisait des semaines et des semaines qu'il me menait en bateau comme ça. Tellement de semaines que maintenant, je pouvais les compter en mois. Je ne savais plus quoi faire. Je voulais tout plaquer, partir loin d'ici, loin de toute cette histoire, loin de lui afin de mettre les chances de mon côté, peut être que loin de lui, j'arriverais enfin à l'oublier. Vous savez ce que ça fait d'être totalement dépendant de quelqu'un, de penser à cette personne chaque minute, de chaque heure, de chaque jour, et ça depuis six mois ? C'est comme si je n'avais plus le contrôle de moi-même, comme si son visage, sa voix et son parfum m'envahissaient à longueur de journée, comme s'il était à mes côtés à chaque chose que je faisais. C'est étouffant, ça empêche de dormir la nuit, ça empêche de s'amuser en soirée, ça empêche de vivre comme bon nous semble.

Je lui lançais un dernier regard. Un regard rapide, je savais pertinemment que si mon regard se plongeait dans le sien, je craquerais. Ces yeux bleu-vert étaient humides, remplis de larmes. Ses joues étaient rougies et son menton tremblotait, ne demandant qu'à céder à la tentation de craquer.

Je retirais sa main de mon bras en inspirant un grand coup avec discrétion.

C'est fini Louis, je ne veux plus entendre parler de toi. N'essaie plus de t'initier dans ma vie, murmurais-je avec persuasion.

 

Je voyais son visage se décomposer suite à mes paroles, avant de voir une larme rouler le long de sa joue. Je tournais aussitôt les talons, le voir ainsi me brisait le cœur. J'avais moi-même les larmes qui coulaient sur mes joues, ma vue était totalement trouble par celles-ci, je tentais de rejoindre ma voiture tant bien que mal. Une fois celle-ci rejoint, j'y montais. Je ne cherchais plus à me retenir, je pleurais à chaudes larmes, croisant mes bras sur mon volant et cachant ma tête dedans. Qu'est-ce que j'allais faire sans lui ? Un seul jour sans le voir me paraissait déjà une éternité... Je ne pouvais pas imaginer une vie sans entendre son rire moqueur, sans voir son sourire attendrissant et entendre sa voix qui me murmure qu'il m'aime. Je ne pouvais pas m'imaginer qu'il ne me serrerait plus dans ses bras, qu'il ne m'embrasserait plus, qu'il ne me murmurerait plus de mot doux lorsque je doute. C'est vrai qu'il me fait du mal, mais une vie sans lui n'est pas imaginable, malgré lui, il rendait mes jours plus beaux, plus joyeux. Seulement, je ne pouvais pas fermer les yeux sur ce que je venais de voir... On ne plus continuer comme ça.

~ Flash-back, quelques heures auparavant. ~

                Je venais de recevoir un message de Louis qui me demandait de le rejoindre. Il avait une surprise et m'avait demandé de m'apprêter pour l'occasion. J'avais cherché à en savoir plus, mais avec Lou' c'était peine perdu, il était impossible de lui soutirer des informations quelles qu'elles soient, de n'importe quelle façon qu'il soit. Qu'importe, je me prêtais au jeu. J'allais prendre une douche rapidement, je prenais soin de mettre un jean serré et une chemise claire, comme il aimait tant. Je me parfumais du parfum qu'il m'avait offert il y a quelques semaines de ça pour mon anniversaire. Je coiffais mes cheveux avec soin, y passant du gel. J'étais surexcité à l'idée qu'il avait une surprise, tel un enfant la veille de noël. Je n'avais pas la moindre idée de ce que cela pouvait être, mais je savais que ce serait quelque chose de bien. Louis débordait toujours d'idées pour surprendre, il était vraiment doué. Moi, je ne trouvais jamais de chose originale, chaque fois que j'organisais quelque chose, je me sentais ridicule comparé à ce que lui organisait. Il disait aimer ça et que ça ne l'empêchait pas de passer une bonne journée, mais tout de même, moi je n'aimais pas.

Recueil de One Shot. (1D)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant