Murders

Chapitre 1 : Lee

Je suis réveillée depuis maintenant une bonne dizaine de minutes, mais j'ai toujours les yeux fermés. Je ne sais ni où je suis, ni pourquoi j'ai été droguée avant qu'on m'y emmène. Mais s'il y a bien une chose dont je suis sûre à cet instant, c'est que je ne suis pas chez moi.

Je m'explique, même si je ne vois pas, j'ai encore mon odorat. Et dans cet endroit, quel qu'il soit, flotte une odeur très désagréable, même âcre, un peu comme une odeur de... cadavre. Avec mon expérience, je peux vous certifier que cet endroit sent le mort. Après c'est peut être simplement un rat, mort.

Après un bref instant, j'ouvre doucement les yeux et remarque que je ne vois toujours rien. Il n'y a donc pas de lumière, ou alors elle est simplement éteinte.

Je me mets alors à essayer de comprendre où je suis, en tâtant tout autour de moi. Je peux donc dire que je suis sur un lit, pour le moins inconfortable. Je m'assois ensuite sur le bord de ce lit avant de me lever et je chancelle jusqu'à ce que je me prenne un coin de je ne sais quel meuble dans le petit doigt de pied. Vous savez vous même très bien la douleur que mon orteil doit supporter à cet instant. Je me retiens de ne pas pousser un cri, parce qu'après tout, je ne suis peut être pas seule et entre nous, je n'ai aucune envie qu'on revienne me droguer.

Une fois ce moment de torture terminé, je continue tant bien que mal d'essayer de comprendre où je suis et si possible, de trouver un interrupteur. A peine ai-je fais deux pas que je me prend une espèce de barre dans les tibias. Je me baisse alors et comprend rapidement que je viens de me cogner contre un autre de ces lits miteux. Mais quand je tente de poser ma main sur la chose qui sert de matelas, je touche plutôt quelque chose de chaud, de la peau je dirais. J'ai alors un mouvement de recul, parce que je n'ai aucune idée de la personne que je viens de toucher. Mais ne vous inquiétez pas, cette personne n'est pas morte, sinon sa peau serait aussi froide que le sol de cet endroit.

Je recule encore jusqu'à ce que je me cogne contre un mur et que, sans le faire exprès, j'appuis sur l'interrupteur. La lumière s'allume alors, me rendant aveugle au passage.

Une fois que ma vision s'est rétablie, je peux enfin voir la personne, ou plutôt la femme que je viens de toucher par inadvertance. Elle n'est pas bien grande avec ses longs cheveux et sa petite tête d'ange. A cause de la lumière que je viens d'allumer, elle est actuellement en train de se battre pour ouvrir ses yeux, mais est sans doute aveuglée, tout comme moi, il y a quelques secondes.

Quand elle y parvient enfin, elle me regarde avec méfiance avant de me dévisager et de finir par dire :

"Qui êtes-vous ? Et surtout, qu'est-ce que vous me voulez ?"

"Je ne sais pas qui vous êtes, mais je suis de votre côté. Pour répondre à vos questions, je m'appelle Lee, Lee Zhāng et je ne sais pas du tout ce qu'on nous veux."

"Comment je pourrais vous croire ?" renchérit-elle, toujours sur la défensive.

"Déjà, tout comme vous, j'ai été frappée au crâne pour que je tombe dans les pommes. Et ensuite, quand je me suis réveillée, j'étais allongée sur ce lit extrêmement inconfortable, exactement comme vous. Ça vous suffit ou vous ne me croyez toujours pas ?"

"Bon, d'accord, vous êtes de mon côté, mais qu'est-ce qu'on fout là ? Enfin ce que je veux dire par là, c'est pourquoi on nous a choisis nous et pas quelqu'un d'autre ?"

"Excuse moi mais je n'ai pas de réponse à cette question. Peut-être que si on attend un peu quelqu'un va venir. Mais sinon on peut peut-être finir les présentations." proposais-je.

"Ah, oui, excuse moi. Je m'appelle Nina Evans, j'ai 18 ans et j'habite à New York. Et toi ?"

"Moi, j'habite aussi à New York mais j'ai 20 ans."