V. | Névrosée |

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Aujourd'hui, je me suis mangé une claque dans la gueule. Puis deux. Puis trois. Puis d'autres. Tellement que je ne les compte plus. Je ne me sens pas bien. J'ai mal. C'est de ma faute, je l'ai cherché. Pourquoi ai-je fais ces stupides recherches. Je me déchaîne sur ces mots pour me calmer. Et peut importe le degré de violence de ces mots que je tape, j'ai cette putain d'impression qui me dit qu'aucun de ces mots ne sera assez fort pour résonner dans mon crâne à la lecture et me détendre.

J'ai découvert que je suis malade aujourd'hui. Je n'ai pas de cancer ou quoi que ce soit non. Je suis névrosée. Une névrosée obsessionnelle pour être exact. J'arrive pas à me dire que je suis malade. ça me fait bien trop mal. J'ai envie de le crier sur tout les toits, mais de le garder pour moi. J'ai envie de me confier à quelqu'un. J'ai pas envie qu'on me prenne de haut.

Je continue la paire de gifle incessante. Je me rends compte que mes putains de textes aimés de "mon apprentie" ne sont que ma vision du monde, mon journal de malade. J'ai envie de chialer, d'hurler, de gueuler ma rage à ce monde, de claquer violamment des portes, de tout exploser. Mais je viens de faire pire que ça : Je viens de me détruire moi même.

Non, je ne vais pas me suicider. Ça va aller. La mort ne me fait aucunement peur mais je n'irai pas jusqu'à me suicider. Je suis raisonnée non ? Non. Je suis malade. J'ai mal.

Je suis perdue. Perdue dans les ténèbres. Incapable de remonter mais toujours capable de couler, de me ramasser plus bas. Ce que j'ai fait c'est ouvrir un putain de trou là où j'étais installée. Mon ignorance je l'aimais bien finalement. Rendez-la moi. Je vous en prie. Je suis pas bien. Je souffre. Je tremble, j'ai envie de trembler. Je sens mon démon hésiter, va-t-il manger sa ration comme toujours ? Ce démon, est-ce ma maladie ? Je sais pas putain. J'vais avoir mal au crâne. Je m'énerve. Je me rends dingue. J'arrive pas à me calmer. J'y arriverai pas. Les claques continuent. Mon démon essaie de bouffer ça, ou alors il se détruit à petit feux. Putain, quand je pense que parfois je l'appelai pour me soulager, je l'aimais moi. Je lui ai dit. Pourquoi veut-il me quitter ? Partir ? Je souhaite vraiment guérir, c'est ça ? Non, je doute. Tout le temps. Je me questionne. Je me hais. J'y pense tout le temps. Je possède la quasi-totalité de ses putains de symptômes. J'ai envie de m'évanouir et d'oublier mais rien de tout cela se passera. Non, je vais juste faire mes devoirs, vaquer à mes occupations puis dormir, retourner en cours complètement déconcentrée par mes pensées obscures qui vont plus que me détruire. Elles vont me tuer. Je m'en fous. Je veux juste changer la situation actuelle dans laquelle je me trouve bordel. Retourner comme avant.

Voilà que je doute de mon dieu. Non ! Arrête ! Connard de cerveau ! Arrête ! Je t'en supplie ! Quand je pense à ce que je fais, à ce que j'ai fait. Putain, je doute de tout.Je veux chialer. Je doute. Encore et toujours. Je veux tout arrêter. Je veux redémarrer ma vie. Je veux descendre du train. Je veux retourner au terminus du départ. D'où je viens. Mais j'en suis incapable. Je sais plus quoi faire.

Je me pose trop de questions. Ça ne s'arrête pas. J'ai des traces à mes yeux. Je vois plus vraiment les touches. Comme si tout devenait flou. Les traces n'empêchent de voir. Ces putain de tâches de couleurs me saoulent. J'ai mal au dos, j'ai comme l'impression de mon dos me fait comprendre que mon démon s'en va, et va bien me faire souffrir pour ces instants là. Je réfléchis. Depuis quand suis-je malade ? Je me perds putain. Mon rejet de l'amour. Mais quand suis-je tombée dans ce cercle vicieux ? Ces fantasmes hein comme disent les recherches. Je viens de m'en souvenir. Cet amour de merde. Ce refoulement. Je me comprends. ça fait mal. ça creuse en moi et ça pourrit tout, tout est pris, tout se croise, et tout s'explique à moi. Ce cœur battrait-il trop vite suite à ce rejet ? A cette névrose. Putain de merde. La gifle est énorme. Je veux pas aller en cours. Je veux m'éloigner des gens, m'éloigner de ma vie, prendre du recul sur tout, mais je ne peux pas.

Suis je calmée ? Pour l'instant, juste le dos qui me lance. Mon écriture devient plus lente, plus réfléchie. Je pense. Je soupire. J'espère que ça va aller demain.

Débordements ÉmotionnelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant