Chapitre 1

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21 mars 2011                                                                                                                                                                         Paris

Aujourd'hui il fait froid par ce temps hivernale. Cela doit faire plus d'une heure que je marche dans les rues de Paris, sans but précis. Marcher me fait du bien, cela m'aide en quelque sorte à évacuer mon stresse, mes pensées douteuses et sombres. Il doit être aux alentours de vingt et une heure, il fait presque nuit. J'arrive sur le  pont de la Concorde. Je m'approche des rebords en pierre pour contempler la Seine. J'adore Paris, je m'y suis installée il y a quelques mois seulement mais j'ai l'impression de connaître cette ville depuis toujours, à force de l'explorer de long en large et en travers... J'ai tout quitté pour venir m'installer ici, mes études, le peu d'amis que j'avais et ma famille... Mais je ne regrette rien! C'était un besoin vitale pour moi de fuir ma maison, mon entourage, mes amis qui chaque jours me rappellent ces cicatrices sur mon corps, ces rendez vous dans ce cabinet sombre où l'homme en face de moi attendait que j'ouvre la bouche, mon lit dans lequel je pleurais et attendais le sommeil qui ne venait qu'à l'aube. J'avais vraiment besoin de quitter cette noirceur étouffante. Au début ma mère l'a très mal pris, elle s'est senti abandonnée par sa fille chérie puis elle a compris ma détresse et elle a su que si elle voulait me voir heureuse il fallait qu'elle me laisse partir. Quant à mon père, c'est un homme qui ne montre pas ce qui l'atteint. Et de parler de ses sentiments est une sacré étape pour lui alors il m'a juste dit: « Prend soin de toi ma grande, je t'aime vie et profite à fond de ta vie mais n'oublie pas de revenir nous voir de temps en temps ». Le jour de mon départ a été très dur pour chacun de nous et c'est alors qu'une fois assise sur mon siège en les regardant à travers la vitre, ma mère pleine de larmes dans les bras de mon père j'ai su que j'avais pris la bonne décision, j'étais fière d'eux et je les aimais.
C'est assez paradoxal de ce confier comme ça mais peut être que c'est parce que je ne te connais pas que c'est plus facile.

Je sens un regard sur moi depuis un bon moment, un regard plutôt insistant mais bon on est à Paris alors le regard des gens sur ta personne tu t'y habitue, te faire dévisager, scruter. Mais cette fois ci, c'est bien plus que ça, c'est désagréable et je commence à prendre peur alors je me retourne pour voir qui me regarde depuis bien trop longtemps à mon goût, je suis curieuse de voir quel individu tordu fixe une femme dos à lui depuis plus de cinq minutes. En me retournant mes doutes se confirment, c'est bien un homme. Ses yeux noisette me fixent, un regard perçant, déstabilisant et à la limite effrayant. Il porte une casquette au dessus de ses cheuveux mi-long, un nez assez fin, et une bouche rosé. Il est ni trop grand, ni trop petit. Il me fixe toujours, son regard toujours en direction de ma personne ça en devient limite flippant. Seulement une partie de son visage est éclairé par un lampadaire, je ne déchiffre aucune expression sur son visage, son regard sur moi me transperce, j'ai l'impression qu'il essaie de me cerner tout comme j'essaie de faire pareil. Pour moi c'est dur de rester impartiale, de ne pas montrer mon trouble face à son comportement.

C'est alors qu'il s'approche de moi, se pose à ma droite, s'appuie contre les pierres froides. Aucun de nous deux bougent, chacun regarde l'horizon. Pour ma part je ne sais pas quoi dire, quoi faire alors j'attend qu'il ne daigne à dire quelque chose.

Si je peux le faire, t'en es capable, nan je ne suis pas un mec à part, nan je ne vie pas dans un bête d'appart, ne te fis pas à ma tête à claque.

Il avait dit cela en chantonnant. Il me regarde une dernière fois et part. Je reste là troubler par ses paroles et par son attitude. Que voulait-il dire ? Je n'en sais rien mais c'est très troublant. Que venait-il d'arriver ? Je n'en sais absolument rien. Encore une âme errante dans cette ville lumière. Peut être était il bourré ? Beaucoup de questions face à cet individu aux yeux noisette.

Etant donné l'heure qu'il est et l'heure à laquelle je me lève demain, je prend la sage décision d'appeler un Uber pour rentrer chez moi. Deux minutes après mon appel, il est arrivé. Il a fait vite.

Après vingt minutes de trajet dans un silence absolue, j'arrive enfin chez moi. Je rentre la clé dans la serrure de ma porte et tourne la clé. Je me débarrasse vite de mon manteau d'hiver, de mes baskets dans l'entrée et me dirige dans ma chambre. Je troque mon jean et mon pull par un legging et un long tee-shirt et m'allonge dans mon lit .

Après avoir tchéqué mes messages, mes mails et mes réseaux sociaux sur mon téléphone je décide de l'éteindre et de bien m'allonger dans mon lit. Je ferme les yeux en pensant à cette curieuse rencontre, avec cet inconnu. Et c'est sur ces notes, avec un esprit bien troublé j'ai alors rejoint les bras de Morphée.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 23, 2020 ⏰

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