le problème de la dette en Afrique

8.7K 283 36
                                    

Thomas Sankara
Avec un tel discours, le Président Sankara devenait pour les Financiers un scandale qui devait être éliminé. Il fut assassiné le 15 octobre 1987 par un coup d’État mené par Blaise Compaoré, qui se hâta de retourner dans le giron du FMI et de rejeter les réformes de Sankara, ce qui fait que le Burkina Faso compte aujourd’hui parmi les trois pays les plus pauvres au monde. Une semaine avant de mourir, Sankara déclarait:
«Les individus peuvent être assassinés, mais vous ne pouvez pas tuer les idées. »
La solution est donc d’éduquer non seulement une seule personne — le chef d’État ou président de la nation — mais toute la population, sur l’escroquerie du système actuel d’argent-dette, et d’informer les gens sur la façon dont un pays peut créer sa propre monnaie sans dette, et garantir la sécurité économique de tous ses citoyens.

 »La solution est donc d’éduquer non seulement une seule personne — le chef d’État ou président de la nation — mais toute la population, sur l’escroquerie du système actuel d’argent-dette, et d’informer les gens sur la façon dont un pays peut crée...

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Pour un front uni contre la dette
par le Président Thomas Sankara
Nous estimons que la dette s’analyse d’abord de par ses origines.
Les origines de la dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui nous ont prêté de l’argent, ce sont ceux-là qui nous ont colonisés, ce sont les mêmes qui géraient nos États et nos économies, ce sont les colonisateurs qui endettaient l’Afrique auprès des bailleurs de fonds, leurs frères et cousins.
Nous étions étrangers à cette dette, nous ne pouvons donc pas la payer.
La dette, c’est encore le néo-colonialisme où les colonisateurs se sont transformés en assistants techniques; en fait, nous devrions dire qu’ils se sont transformés en assassins techniques; et ce sont eux qui nous ont proposé des sources de financement.
Des bailleurs de fonds, un terme que l’on emploie chaque jour comme s’il y avait des hommes dont le bâillement suffisait à créer le développement chez les autres. Ces bailleurs de fonds nous ont été conseillés, recommandés; on nous a présenté des montages financiers alléchants, des dossiers; nous nous sommes endettés pour cinquante ans, soixante ans, même plus c’est-à-dire que l’on nous a amenés à compromettre nos peuples pendant cinquante ans et plus.
Mais la dette, c’est sa forme actuelle, contrôlée, dominée par l’impérialisme, une reconquête savamment organisée pour que l’Afrique, sa croissance, son développement obéisse à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangères, faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier c’est-à-dire l’esclave tout court de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer les fonds chez nous avec l’obligation de rembourser.
On nous dit de rembourser la dette: ce n’est pas une question morale, ce n’est point une question de ce prétendu honneur de rembourser ou de ne pas rembourser. Monsieur le président, nous avons écouté et applaudi le premier ministre de Norvège lorsqu’elle est intervenue ici même, elle a dit, elle qui est Européenne, que toute la dette ne peut pas être remboursée.
La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre, si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Soyons en sûrs également.
Ceux qui nous ont conduits à l’endettement ont joué comme dans un casino; quand ils gagnaient, il n’y avait point de débat, maintenant qu’ils ont perdu au jeu, ils nous exigent le remboursement, et l’on parle de crise. Non! Monsieur le Président, ils ont joué, ils ont perdu, c’est la règle du jeu, la vie continue!
Nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous n’avons pas de quoi payer; nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous ne sommes pas responsables de la dette; nous ne pouvons pas payer la dette parce que, au contraire, les autres nous doivent ce que les plus grandes richesses ne pourront jamais payer c’est-à-dire la dette de sang. C’est notre sang qui a été versé!
On parle du plan Marshall qui a refait l’Europe économique mais on ne parle jamais du plan africain qui a permis à l’Europe de faire face aux hordes hitlériennes lorsque leur économie était menacée, leur stabilité était menacée.
Qui a sauvé l’Europe? C’est l’Afrique!

#Karballa la

#Karballa la

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Thomas sankaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant