Le mardi dix-sept Mai 1981, dans une petite clinique nantaise, se voient naître deux adorables nourrissons. Le premier se prénommait Maxime, Maxime Dubel. Il avait hérité des beaux yeux verts de son père et de légers reflets roux sur ses mèches châtain, tout comme sa mère. Maxime était le premier enfant d'un couple simple d'esprit, ouvert et accueillant, qui s'est formé suite au coup de foudre entre un musicien parisien d'une vingtaine d'année et d'une sympathique libraire, assez rêveuse, dont les boucles vénitiennes cachaient un visage aux traits fins et épurés, lors d'une soirée mondaine au pied de la Tour Eifeil.
Tandis que l'infirmière tentait de faire cesser les pleurs du nourrisson, on pouvait apercevoir la petite Salaumé de l'autre côté de la pièce. Blanche comme la neige, aux cheveux noir corbeau et aux yeux ténébreux, Salaumé n'était autre que le fruit de l'amour entre un bel architecte italien et d'une ravissante iranienne au regard profond, connue pour son côté artistique atypique grâce à la boutique qu'elle tenait en ville.
Aurore et Majida, mères respectives de Maxime et Salaumé, se connaissaient depuis bien longtemps. Elles fréquentaient toutes deux le même lycée chic de la ville, quand cinq années les séparèrent, pour finalement se retrouver propriétaires de deux maisons voisines. Par la suite, une forte amitié se créa entre elles, d'autant plus par leur première grossesse qu'elle vécurent en même temps.Les deux familles habitaient près du centre-ville, dans un ancien quartier en hauteur, d'où l'on pouvait observer les douces lueurs du matin traverser les toits. Les rues y étaient étroites, les routes ascendantes et descendantes ne laissaient pas les pieds des passants indifférents. Au loin, dans une impasse assez discrète se trouvaient les futurs logis de nos petits nourrissons. Deux maisons accolées, aux façades blanc cassé et rebords détaillés, dévoilaient un gigantesque jardin commun, à l'arrière de la bâtisse. La balançoire en bois acajou, le potager et le banc de marbre allaient faire partie du quotidien de Maxime et Salaumé. Les chambres des nouveaux nés étaient déjà prêtes. Majida avait spécialement peint pour Maxime un joli tableau bleu marine, que l'on installa au dessus de la commode, représentant les flots et ses bateaux d'aventuriers. De l'autre côté du mur azur, sur lequel il était accroché, se trouvait la chambre de Salaumé. Le mélange des différents tons pastels qui y dominaient, installait une sérénité indescriptible dans la pièce. Tout comme Maxime, on lui accrocha, à elle aussi, au-dessus de sa commode, un joli tableau qui représentait cette fois-ci le splendide soleil levant qu'on observait depuis le banc du jardin. On y trouvait aussi de grands rideaux beiges à pois dorés, en façe de la porte, qui laissaient entrevoir les barreaux du balcon. Malgré le mur qui séparait les deux chambres, le balcon, lui, était commun aux deux pièces. C'était là une assez bonne nouvelle.
Les jours passèrent, les mois, les printemps puis les années. En seulement sept ans, Le jardin avait déjà vu défiler un bon nombre de ce que l'on appelle aujourd'hui des souvenirs. Entre les chutes en balançoire qui se terminent en pleurs, les éclats de rire et les pots cassés, Maxime et Salaumé avaient pris l'habitude de s'assoir sur le banc de marbre, un jus d'orange à la main et un pain au chocolat dans l'autre, pour se raconter tout ce qu'ils trouvaient de bon à dire. Venait ensuite l'heure les devoirs ; les deux enfants s'installaient sur la grande table de la salle à manger des Dubal pour réciter les leçons de grammaire, de géographie ou encore d'orthographe, que leur avait donné le professeur. Bien que ce n'était que discussion et rigolade pour la majeure partie, ils se débrouillaient plutôt bien.
Tous deux fréquentaient l'école en bas de la rue, s'y rendaient chaque matin à pied et y avaient le même groupe d'amis. Maxime et Salaumé ont toujours été dans la même classe, ce qui les rendaient encore plus complices qu'ils ne l'étaient déjà. Sur la cour de récréation, dans les rangs ou dans la salle de classe, on ne pouvait apercevoir Maxime sans Salaumé, la petite brune, vive d'esprit, aux airs de garçon manqué par sa passion pour le sport, qu'elle partageait bien évidemment avec son acolyte. Dès leur sixième anniversaire, les deux enfants se sont vus entrer dans le monde du basketball suite aux matchs qu'ils regardaient, des étoiles pleins les yeux, presque tous les samedis soirs, en compagnie de leurs pères. C'est ainsi qu'ils firent là connaissance de nouveaux coéquipiers : Mathieu, Elliot et Gabriel, avec lexquels ils s'entendaient merveilleusement bien.
L'école primaire leur aura laissé une trace : on les surnomma les inséparables, tout comme les oiseaux que l'on leur avait offert le six-sept mai 1992, pour marquer leur entrée prochaine dans le nouveau monde : le fameux collège.
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Depuis toujours et à jamais
RomanceDes amitiés en or, il en existait peu ; excepté celle de Maxime et Salaumé. A vingt ans comme à trente, ils s'amusaient encore comme des gamins. Des soirées aux éclats de rire aux jours les plus sombres et tristes, ils traversèrent ensemble toutes l...