Il est un monde...

Stand by me

Assise sur le bord du lit, elle chantonnait une mélodie qui ne t'étais pas inconnue. Bien au contraire, c'était presque comme si tu connaissais chaque note, chaque pulsation, chaque parole de cette chanson. Tu ne comptes plus le nombre de fois où, dans un élan de nostalgie mêlée d'une infime tristesse, la jeune femme chantait à tue-tête (et pas toujours juste) l'air qui signifiait tant pour elle.
Oui, cette chanson, c'était plus qu'une simple mélodie, un simple son comme il en existe tant. Non, c'était, et ce sera toujours plus que ça.
Ces paroles, qu'une voix féminine, parfois brisée, chantait, sont les mots qu'il n'a jamais pu mettre sur ses sentiments.
Ces quelques paroles paraissant anodines, leurs sont destinées.
Ce qu'il n'a jamais pu leur dire, leur avouer aux bords du précipice de la mort, si prés de la fin. Tout y est conservé, retranscrit à la perfection. Il n'a jamais pu le faire, alors eux l'ont fait, pour lui.
Et à chaque fois, ce même discours, sortant de sa bouche enjouée. Emprunt d'une certaine fierté, elle récitait son monologue, connu sur le bout des doigts.
Dés que les notes se jouaient, ces mêmes phrases elle te racontait.
Et comme toujours, sans rechigner, tu l'écoutais...