Chapitre 1

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Dans le petit village de Tagon, la famille Duncan - vivant dans un somptueux et gigantesque manoir aux pierres rosies par le temps - coulait de paisibles jours. Isabella Duncan, la propriétaire de la demeure, vivait avec ses trois serviteurs et son unique petite-fille. Son cuisinier, Tachil, un gros bonhomme au crâne chauve et de petite taille régalait la maisonnée tandis que Mangus, le jardinier, se surpassait dans son domaine en créant des jardins magnifiques et odorants mêlant points d'eau, aussi bien fontaines que petits cours d'eaux naturels, ainsi que fleurs et arbres fruitiers, exotiques ou non. Deria était chargée de surveiller la petite Duncan depuis son plus jeune âge, la vieille femme ayant un travail qui lui occupait le plus clair de son temps, ne laissant malheureusement que de rares moments à son aïeule. Néanmoins, son enfant n'avait jamais manqué de rien. Elle avait toujours eu un toit pour se chauffer, des vêtements propres, de la nourriture en abondance et tout ce qui pouvait lui passer par la tête, elle l'avait eu.

Mais la jeune Tara Duncan ne se laissait pas berner par tous ces fastes. Après tout, ce n'était que du matériel. Ce que la jeune fille voulait, c'était un peu d'écoute. En effet, ses parents étant morts lors de sa deuxième année, sa grand-mère l'avait élevée comme sa propre fille et avait toujours répondu à ses besoins. Mais malheureusement pas aux bons. Elle désirait en apprendre un peu plus sur ses parents mais son aïeule refusait toute discussion sur le sujet et devenait étrangement sourde aux questions que sa petite fille lui lançait.

De plus, l'adolescente avait découvert quelque chose d'étrange en elle. Sa découverte remontait à presque neuf ans et, même si ceci pouvait être extrêmement effrayant pour une enfant de huit ans, elle avait gardé le secret là dessus jusqu'à aujourd'hui. Mais maintenant, son secret pesait beaucoup trop lourd et, si elle ne pouvait pas se confier à sa grand-mère, sa seule et unique parente, à qui pourrait-elle le faire ?


La jeune fille ouvrit ses yeux et s'étira, tel un chat après une sieste au soleil, le sourire aux lèvres. Aujourd'hui, elle allait fêter son dix-septième anniversaire. Un âge important aux yeux de ces adolescents. N'étant plus tout à fait des enfants, mais pas encore des adultes, ils se cherchaient encore. Mais ce n'était pas le cas pour Tara. Sa grand-mère lui avait trouvé sa voie. Mais la jeune fille ne le savait pas encore.

Elle se leva, enfila un fin peignoir au dessus de sa chemise de nuit en satin et pris dans sa main la tasse de chocolat chaud que Tachil posait sur son bureau chaque matin. La jeune fille ouvrit sa porte fenêtre et pénétra sur le balcon. Occupée à mélanger sa boisson matinale, elle s'assit sur le rebord sans vraiment regarder à ce qu'elle faisait. C'était une routine pour elle.

Elle leva la tête et observa la cime des pins de la forêt bordant son jardin. Son regard se perdit plus loin encore et s'attarda sur les vagues bleu de la mer. Elle ferma les yeux pour écouter le son de l'écume se fracasser sur les rochers mais, étrangement, un autre son vint se loger dans ses oreilles. C'était la voix d'un homme donnant des ordres. Elle baissa son regard et vit en effet un homme d'âge mûr. Tara lui aurait donné la trentaine. Il faisait de grands gestes et disait quelque chose dans une langue inconnue aux oreilles de l'adolescente à deux autres hommes qui devaient avoir la vingtaine à peu près.

Leur physionomie était étrange. Ils étaient tous les trois grands et musclés mais...sveltes à la fois. Elle n'aurait su expliquer vraiment ce qu'elle voyait car c'était la première fois que ces yeux étaient témoins d'un tel spectacle. Soudain, l'homme qui donnait des ordres leva ses yeux sur Tara, qui détourna rapidement le regard. Ses yeux étaient si clairs !

Gênée, la jeune fille rentra dans sa chambre, but rapidement sa boisson et alla se préparer. Une fois qu'elle eût pris sa douche et qu'elle fut présentable, elle quitta sa chambre, traversa le long corridor, où des tableaux représentants ses ascendants étaient suspendus sur les murs, qui la séparait des escaliers et les descendit rapidement. Une fois qu'elle fut dans le hall d'entrée, l'adolescente traversa un autre couloir et frappa à une grande porte en chêne. Elle se trouvait devant le bureau de sa grand-mère.

Promise [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant