Chapitre 9

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Mais alors qu'elle poussait les lourds battants, un long frisson désagréable à souhait la parcourut de tout son long. Les paroles de sa grand-mère se répercutèrent alors dans son crâne: "Et tu ne pourras jamais revenir en arrière..."

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Il entendit des bruits de pas qui se rapprochaient rapidement de la bibliothèque qui, pour l'occasion, avait été réaménagée en grande salle de réception. Il tendit l'oreille. Une femme, à en juger par le son bien distinct des talons. C'était un pas décidé. Mais qui cela pouvait-il bien être ? Toutes les invitées étaient présentes, à part, bien sûre, l'invitée d'honneur, qu'il devait d'ailleurs aller chercher dans quelques minutes... Les lourds battants de la porte s'ouvrirent dangereusement. Tara apparut et Robin la détailla de haut en bas, manquant de lâcher son verre tellement elle était sublime dans sa robe rosée qui lui arrivait au dessus des genoux et qui se terminait en une longue traîne derrière elle. Ses longs cheveux blond étaient tressés en une natte, piquée par ci par là de petites fleurs, qui reposait sur son épaule. Quelques mèches folles qui n'avaient pas voulu tenir dans sa coiffure encadraient son visage fin. Un léger trait noir soulignait ses yeux divins, si semblables à ceux de son aïeule. Mais que faisait-elle là ? Elle était sensée l'attendre dans sa chambre !

Elle regardait autour d'elle, un peu craintive devant tous ces gens qui lui étaient étrangers et qui la dévisageaient sans vergogne. Il la vit déglutir, mal à l'aise.

- Bonsoir, lança-t-elle timidement.

Voulant venir à son secours, il avança d'un pas. Mais Isabella le devança et la prit par le bras, lui chuchotant à l'oreille:

- Tu étais sensée attendre vingt-et-une heure.

Robin tendit de nouveau l'oreille, son ouïe d'elfe lui permettant d'écouter leur conversation.

- Mais il est vingt et une heure, répondit-elle en reprenant son bras.

- Oui mais tu devais surtout attendre le prince ! lui reprocha sa grand-mère.

- Il était en retard. Je n'ai pas voulu faire encore plus attendre les invités.

- En retard ? Mais il n'est pas encore l'heure !

- Tu oublies que l'horloge de la bibliothèque retarde...

Isabella inspira profondément, tentant de contenir son énervant naissant.

- Tara... S'il-te-plait... Ce n'est vraiment pas le jour pour...

- Tu m'as dit que si j'entrais ici à son bras, je ne pourrais rien changer. J'ai pris le contrôle. Je suis venue sans lui. Comme ça, si quelque chose ne me plait pas, je pourrais toujours revenir à mon point de départ..., la coupa-t-elle, triomphante.

Isabella sourit. Sa petite-fille n'allait pas se laisser faire aussi facilement. Et elle aimait ça. Les femmes de caractère étaient toujours celles qui avaient le plus de pouvoir. Elle se tourna vers ses convives et dit d'une voix claire:

- Mesdames, messieurs ! Laissez-moi vous présenter ma petite-fille: Tara Duncan !

Des chuchotements fusèrent. Tout le monde parlait à l'oreille de l'autre. Certains cachaient leur bouche de leur main, d'autres ne prenaient même pas cette peine et parlaient haut et fort afin que tout le monde puisse entendre ce qu'ils pensaient. Les uns jasaient tandis que les autres essayaient juste de comprendre les raisons de cette conduite qui leur paressait inappropriée. Danviou et Séléna s'avancèrent près d'elles. La jeune femme ne put s'empêcher de serrer Tara dans ses bras. Celle-ci, surprise, lui rendit froidement son étreinte, un demi sourire sur les lèvres.

- Bon anniversaire ! Tu es absolument sublime ! Mais...tu t'es changée ?

Tara rougit quelque peu. Comment expliquer son revirement sans la vexer ?

- Votre robe était magnifique, je vous assure. Mais...le fait qu'elle soit toute blanche me faisait trop penser à une robe de mariée...

Un sourire se dessina sur ses lèvres puis elle la rassura:

Promise [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant