Le livre d'Abby

Chapitre 1

J'ai su à l'instant même ou j'ai mis les pieds dans cet endroit que pour une fois ma meilleure amie avait raison.
Il s'agissait bien d'un trou perdu, ou d'un "bled" comme elle l'avait si bien qualifié.

Alors que je regardais le paysage défiler devant mes yeux et que je repensais à tout ce que j'avais fait pendant ces 3 semaines de vacances, qui avaient été une douce torture mais qui m'avais permis d'enfin finir le tas de livres qui me suivaient à longueur de temps. Je savais que d'autres m'attendais bien au chaud sur l'une des nombreuses étagères, du 5ème rayon de la bibliothèque de Bibury.
Bibury qui est lui aussi un trou perdu, à sa façon, mais c'était mon trou perdu à moi.

Je m'appelle Abby Margareth Wilson,
j'ai 17 ans et ma passion c'est les livres.
Voilà une phrase qui me résume assez bien. Mais en une phrase je ne pourrais pas raconter ma vie. Il y a bien des choses que moi même j'ignore encore de ma petite existence, je sais que ma mère venait de France, en tout cas c'est là bas qu'elle a vécu, avant de venir le 12 janvier 2000 en Angleterre et puis d'être admise la nuit du 4 mars au John Radcliffe Hospital dans le service de maternité pour que je fasse mon entrée dans le monde le lendemain de son arrivée à l'hôpital.

Les infirmières qui ont assisté à mon accouchement, cette année, là ont affirmé aux services sociaux que ma mère n'avait laissé qu'un nom de famille, et qu'elle était partie le lendemain, au petit matin, sans aucun avis médical.
Puis plus rien.
Plus aucune trace d'elle.

Suite à ça, on m'a placé dans un centre d'adoption, et grâce à mon jeune âge cela n'a pas été difficile de me trouver une famille.
Et puis qui aurait pu refusé un bébé a un couple de quadragénaires qui possédait une petite ferme en plein milieu de Bibury ? Un village qui soit dit en passant ne dépasse pas le quota annuel de criminalité de 0%.

Mes parents adoptifs s'appellent Joe et Megan Walsh.
Ils avaient adopté un an auparavant, mon frère, âgé de deux ans à cette époque là. Ce gosse pourri gâté n'est autre que Damian, le grand grand frère par excellence.
Il est aussi bête qu'embêtant.
Pourtant il y a un lien fort qui nous unis.
Une épreuve que tout les deux on traverse tout les jours. L'adoption. Le fait d'admettre que jamais tu ne verras tes vrais parents, ceux qui ont été la pour te concevoir mais qui n'ont pas été foutu d'être la pour t'éduquer.

Tout d'un coup la voiture, qui pour moi, semblait rouler depuis des heures, commença à faire des bruit étranges.
Je me tourne vers Joe qui conduit la voiture depuis que Damian et lui ont échangé leur rôle, pour que mon frère puisse se reposer.

-C'est pas vrai ! S'exclame Joe

Megan se réveille et se tourne vers son mari avec un regard de « sauve toi si tu le peut et dis moi que tu as une bonne raison pour m'avoir réveillé ».

-Qu'est ce que tu fait encore, vieux grincheux !
-C'est pas moi, se justifia t'il.

Je tapote sur la jambe de mon frère pour qu'il se réveille .
Il enlève un de ses écouteurs et me regarde avec des yeux consumé par la fatigue. Je jubile à l'intérieur de moi, je lui avait pourtant bien dit de ne pas bla-blater jusqu'à l'aube avec sa copine.

-Damian, la voiture.

Mon frère conseil alors à Joe de se ranger sur le bas côté.
Damian sors de la voiture, suivi par Joe, qui, le pauvre ne comprends plus rien à sa veille caisse.
Meg ouvre la fenêtre pour écouter les conversations des garçons dehors.
J'entends parler de moteur, huile de je ne sais quoi et de réparation.
Ce qui me met la puce à l'oreille c'est lorsque Damian dit clairement:

-On doit appeler la dépanneuse.

3 semaines dans un enfer et, personne ne veut m'autoriser à retourner chez moi !
Avec mes parents adoptifs, mon frère et moi, on est parti dans ce coin perdu dans le South Wonston, à une centaine de kilomètres de Bibury.
South Wonston se trouve à une dizaine de minutes au nord de Winchester.
On est resté dans un charmant cottage loué pas une famille très accueillante.
Mais dans une semaine les cours reprennent et je n'avais qu'une seule hâte: rejoindre madame Delville, et ses rayons trop pleins de livres et de poussière.

Madame Delville est l'une des plus gentilles dame de Bibury et surtout c'était la bibliothècaire du Bibury&Books.
Elle s'occupait de moi comme sa propre fille. Elle savait bien que quand j'étais dans mon rayon il ne fallait pas venir me déranger.

En attendant, Joe et Damian reviennent dans la voiture tout mouillés.
Je regarde dehors, étonnée de ne pas avoir remarquée qu'il avait commencé à pleuvoir des cordes.
Mais une chose attira mon regard a l'extérieur. Une camionnette semblait avoir perdu le contrôle de la route et zigzaguais dans tout les sens.
La seul chose que je me souviens c'est de l'avoir vue foncer sur nous.

S.P.G.