En poussant la porte de cette pièce, je sais ce qu'il m'attend. Des hurlements et des reproches tomberont sans cesse sur ma personne. Je ne veux pas entrer et j'aimerais faire demi-tour mais où allez ? Je ne sais pas. Je soupire un bon coup puis m'exécute.

Je marche tête baisser et me rends jusqu'à dans ma chambre sans même prononcer un seul mot. Le silence règne mais je connais cette routine, c'est le calme plat avant la tempête dévastatrice. Je pose mon sac dans ma chambre lorsque commence la tempête.

-Viens là toi !

Je savais que j'allais me faire engueuler, tout simplement car c'était un rituelle pour ma mère. Elle cria et en me reprochant tout ce qui se passait à la maison. Mais je n'y suis pour rien moi, je suis chez moi dix heure maximum et c'est lors du repas du soir et je me couche de suite après. Que dire ? Ma vie n'est pas celle que j'avais imaginé petite. Loin de là. En même temps qui aurait pu imaginer que du haut de mes dix-huit ans j'aurai multiplier les tentatives de suicides ? Personne je pense.

-Tu m'écoute au moins ?!

-Oui.

-Répond moi bien !

-Mais je n'ai rien dit...

Une gifle atterrissait sur mon visage. Ma joue gauche était devenue rouge écarlates. Je retenue mes larmes, comme à mon habitude. Elle me poussa et m'ordonna d'aller dans ma chambre.

-Je ne veux plus te voir avant demain !

Je sais très bien ce que cette phrase veut dire, je ne vais encore pas manger ce soir. Je ferme la porte de ma chambre derrière moi puis m'assois sur la chaise de mon bureau. Je ne suis pas au bout de ma forme, je suis au bord du gouffre mais bon, je fais avec. Le bras droit poser sur mon bureau, paume vers l'extérieur, je ne peux m'empêcher de fixer la cicatrice énorme que je me suis faite une semaine avant. Les larmes me montent aux yeux.

-Les filles fortes ne pleurent pas ! Pensais-je pour ne pas pleurer.

Je m'allongeais sur mon lit puis ouvris mon ordinateur pour démarrer un film.

-J'avais oublié, donne-moi ton ordinateur et ton téléphone ! M'ordonna ma mère en déboulant dans ma chambre telle une sauvage.

Je me retrouvais donc dans ma chambre avec comme seule occupation, me regarder dans un miroir. Ma mère m'avait confisqué tout ce qui aurait pu me remonter le moral, à croire qu'elle voulait que je recommence à m'ouvrir.

Pourquoi je fais cela ? Tout simplement car je me sens seule et que je n'ai personne à qui me confier. Ma meilleure amie est partie vivre loin de moi, ma famille ne me soutient pas et mes potes ne comprendrait pas car ils ne savent pas ce qui se passe chez moi et que si je leur explique il ne comprendrait pas.

Allongée sur mon lit, je pleurs. Recroqueviller comme un fœtus, mes mains sur ma bouche pour étouffer mes pleurs. Pleurer en cachette, voilà ce qu'en ai réduit ma vie. Alors oui des fois je ne vais vraiment pas bien et alors là je ne peux pas le cacher. Alors les personnes de mon entourage, hors ma famille bien-sûr, s'inquiète et me questionne. Je préfère ne pas leurs répondre ou alors leur dire que ça va se qui est absurde puisque je pleure mais que voulez-vous ? Je suis comme ça. Peut-être parce qu'il est plus facile de mentir que d'expliquer pourquoi. Et oui car comme tout le monde, je suis un être fragile. Je suis un petit être fragile qui n'aimerait plus porter le poids du monde sur ses épaules...

Comme je vous l'ai déjà dit, je n'ai pas envie de rentrer chez moi. Chaque jour le même scénario se produit. Une fois chez moi je serais l'esclave de la maison.

" Fait ci ! Fait ça ! Fait à manger ! Lave la vaisselle ! Fait le ménage ! N'oublie pas le repassage ! Demain c'est le jour des lessives ! "

Dix-huit ans et ma vie c'est toujours résumer à cela, faire la Cendrillon de la maison. Alors oui, je craque. Oui je m'effondre. Oui je pleurs. Je me répète je suis un être à bout. Alors pour me libéré, j'étends mon bras et utilise ma lame dessinant chaque trait, les uns après les autres.

I'm Fine..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant