~ Quatrième Partie ~

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    « Cette couronne de fleurs te va merveilleusement bien, tu es très belle ! disait Abi avec une voix remplie de gaieté.

- Oh, merci, mais non, c'est juste la couronne de fleurs que tu m'as confectionnée qui est belle. » répondait timidement Alice.

    Un bruit sourd provenant d'un arbre voisin attira l'attention des jeunes filles, elles se levèrent et s'y dirigèrent. Un moineau, inconscient et secoué par des convulsions, se trouvait à terre ; il s'était violemment cogné contre l'arbre. Abi ramassa une pierre et la tendit vers Alice. « Tiens, tue-le avec ça. » L'adolescente était choquée par les mots de son amie. « C-Comment ? N-Non ! Je ne peux pas faire ça ! Et puis on peut encore le sauver !

- Non, on ne peut pas, il est trop tard, tue-le, tu abrégeras ainsi ses souffrances. » Le regard glacial d'Abi transperça le coeur d'Alice, pourquoi voulait-elle l'obliger à faire ça ? La jeune fille secoua vivement la tête, « Non, je ne peux pas...

-Fais-le.

- Non ! » Le regard d'Abi s'embrasa, elle jeta la pierre sur l'animal, du sang gicla et atterrit sur sa robe blanche. « Regarde ce que tu as fait ! la blonde gifla Alice, qui tomba au sol. Demande-moi de te pardonner. » L'adolescente à terre se tut quelques instants en regrettant de ne pas l'avoir écouté ; elle souffrait tellement d'avoir énervé son amie ! Elle risquait de la perdre ! Qu'allait-elle devenir sans elle ?

« J-Je suis désolée...balbutia-t-elle, les yeux baissés.

- Comment ? Je n'entends rien, articule. lança Abi avec un air méprisant.

- Je suis désolée ! J'aurais dû t'écouter, je suis désolée. Reste mon amie... S'il te plaît... »

Un lourd silence s'installa quelques instants, brisé par un petit rire étouffé.

« Très bien. Maintenant, lèche les gouttes de sang sur ma robe, c'est à cause de toi si elles sont arrivées là. » disait-elle avec calme.

Alice hésita, puis elle prit le bas de la robe et l'avança vers sa bouche, elle était prête à tout pour rester son amie. Abi s'esclaffa soudainement, arrêtant ainsi l'adolescente. « Alice, tu as vraiment cru que tu allais lécher ma robe ? ricanait-t-elle sans dissimuler la pitié qu'elle éprouvait. Lève-toi. » Une fois levée, la jolie blonde s'avança vers elle, « La prochaine fois, tu m'écouteras. » murmura-t-elle.

L'AraignéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant