Mardi 7 avril

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Hier, je me suis encore endormie avec la même tristesse et la même douleur lancinante au cœur, comme depuis son départ. Mais mon rêve, lui, n'était pas habituel.

J'étais au bord du lac où j'aimais aller étant petite: tout était beau, l'air embaumait la fleur, les rayons du soleil se reflétaient sur l'eau donnant au lac une apparence somptueuse, l'herbe était plus verte que n'importe quelle herbe ne l'a jamais été, aux arbres chantaient les oiseaux... J'étais bien. Je me suis assise sur le banc se trouvant devant le lac et j'ai regardé, écouté et senti. C'est à peine si lorsque quelqu'un s'est assis à côté de moi je le remarquai, seulement les bruissements de ses vêtements m'ont tirée de ma contemplation. J'ai tourné la tête vers l'inconnu et je l'ai vue, elle. Elle m'a souri et je l'ai prise immédiatement dans mes bras, pleurant de la revoir. Quand elle rompit notre étreinte, elle sécha mes larmes et me dit:

"Pourquoi pleures-tu ? Ne t'avais-je pas prévenue que nous n'étions tous que de passage, qu'il fallait un jour se dire adieu ? Ne t'avais-je pas dit de sourire au lieu de ressasser le passé ? As-tu donc oublié ? Ne passe pas ta vie à pleurer la mienne: l'histoire est écrite et rien ne peut la changer. Vis ta vie comme si rien n'avait changé. Et si un jour tu me croises sur une photo: que mon souvenir te fasse sourire et non pleurer. Je ne t'abandonne pas, je suis toujours là, jamais bien loin."

Je me suis alors réveillée et pour la première fois depuis longtemps, j'ai souri.

Le LacOù les histoires vivent. Découvrez maintenant