Chapitre 4: Si seulement...

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Je crois bien que j'ai passée mon après midi à regarder des films d'horreur et d'action, affalée sur mon lit. Ça change de Titanic ou Twilight rediffusés à longueur de journée pour faire la fille romantique... que je n'ai jamais été. J'entends sonner à la porte. Je regarde l'horloge au dessus de mon lit et vois presque dix neuf heures. ''Oh non, j'avais complètement zappée Julia.'' dis-je intérieurement. Je saute de mon lit et rentre dans la salle de bain à toute vitesse. Je me recoiffe vite fait avec mes mains, me passe de l'anti cernes avec une touche de gloss devant le miroir et descend ouvrir. Elle me saute au coup et ne me lâche plus:ma meilleure amie ''glue''. Je me détache d'elle et nous montons dans ma chambre. Elle pose sur mon lit un sac de supermarché que je n'avais pas encore remarquée. Elle ouvre la terrasse et commence déjà à se dorer au soleil.

-Qu'est-ce que c'est ? L'interrogeais-je en regardant curieusement dans le sac.

-C'est pour toi. Je sais que c'est pas grand chose mais avec ça on va pas s'ennuyer cette nuit.

-Merci... Dis-je d'un léger sourire, en regardant mon ombre sur le sol.

Ce sac renferme des trésors de soirées pyjama comme une boîte d'action ou vérité, des jeux sociétés ou encore les célèbres histoires d'horreur.

-Pourquoi me fuis-tu du regard Emmy ?

A ce moment là, je lève la tête et la fixe droit dans les yeux. Elle me regarde de son sourire inquiet mais rassurant à la fois. J'ai jamais été comme ça alors c'est normal qu'elle ne comprenne pas.

Les gens tristes, je les fuyaient comme la peste, je ne les calculaient pas. Je croyais que le malheur n'était qu'une vision de l'esprit, rien d'existentiel. Mais je me rends compte que j'avais tord et que le malheur est beaucoup plus commun que le bonheur. Et que le bonheur est rare. Une citation de Victor Hugo que j'avais laissé tombé me revient maintenant comme une évidence :'' Le bonheur est vide, le malheur est plein.''

-Parce que je ne veux pas que tu te rappelles de cette Emmy quand je serais morte.

-Mais qu'elle cruche tu fais ! Sérieux Emmy je peux pas comprendre si tu ne me dis pas ce qui c'est passé. Assura t-elle les bras croisés avec cet air de ''DIT MOI''.

Je ferme la porte de ma chambre ainsi que toutes les fenêtres. Je sors le toit repliable de la terrasse pour nous protéger de toute personne trop à l'écoute de la discutions. Je donne un de mes nombreux maillots de bain à Julia, un bleu pastel qu'elle met tout le temps lorsqu'elle vient se baigner. Moi je met un noir simple, le genre qui va bien avec mon humeur.

Depuis que l'ont est toute petite, le jacuzzi nous sert d'endroit à raconter les secrets car l'eau nous détendait toutes les deux. Sauf que là, ce secret ne parle pas de garçons comme au collège. Julia saute dans le jacuzzi comme une gamine de huit ans alors que moi je m'y installe lentement,les bras cachés dans l'eau pour qu'elle n'aperçoive pas mes mutilations. Mais qu'elle s'en rende compte cinq secondes après ne m'étonne vraiment pas. Elle sait que je n'aurais jamais fait ça si je n'avais pas souffert. Elle sort de l'eau et m'apporte un crayon et un bout de papier déchiré. Elle me le tend et j'écris tout, du début jusqu'à la fin en essayant de ne pas le tremper dans l'eau.Je pensais pas que ça la ferait pleuré, elle aussi. Lorsque je lui parle des réseaux sociaux, elle sort du jacuzzi, s'enroule dans une serviette et s'assoit sur mon lit, l'ordinateur sur ses genoux. Sa bonne humeur et sa langue qui pend sur le côté me fait sourire. Je vais la rejoindre et regarde ce qu'elle fait. Julia sait que je ne la contredirais pas et que je ne lui arracherais pas des mains le pc même si elle effaçait tous mes comptes de tous les réseaux sociaux. C'est exactement ce qu'elle est en train de faire.

Pendant que Julia fait sa pro de l'informatique, je descend cherché des glaces chocolat-menthe dans le frigo. J'en entame une et m'aperçois que je tremble de froid. Je rejoins ma meilleure amie et lui donne la deuxième glace. Elle se jette dessus comme une affamée alors que j'enfile un sweat-shirt troué. Je grince des dents quand le tissu rappe mes bras. Julia le voit et fronce des sourcils. Elle se lève et ouvre un des tiroirs du bureau en sortant une bande médicale. Julia relève mes manches et me bande mes mutilations. Elle se frotte les mains de satisfactions et retourne à son occupation précédente.

Garce réveillée [ EN PAUSE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant