Chapitre 3: Requête

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Malgré sa découverte, Mei comptait bien rester chez le jeune homme. Tout d'abord car elle n'avait aucun autre endroit où aller malheureusement, et après tout, il ne l'avait pas tué ce jour là, il avait tout de même un semblant d'humanité. Elle aurait pu se croire masochiste à rester chez un tueur de son envergure, mais c'était la seule personne avec laquelle elle se sentait en sécurité. Et cela n'était pas arrivé depuis de nombreuses années. Etait-elle folle ou simplement stupide ? Elle ne parvenait pas à mettre des mots dessus, tout simplement car elle non plus ne comprenait pas pourquoi elle s'attachait tant à lui. Elle avait une sorte d'admiration pour lui, aussi fascinant qu'il était, elle avait comme l'impression qu'il était impossible à atteindre.

Les jours se succédèrent dans une routine incessante pour la jeune fille, qui ne sortait que très rarement de l'appartement. Elle en avait le droit uniquement pour aller à l'épicerie du coin, car la nourriture n'apparaissait malheureusement pas comme par magie. Et c'était avec enthousiasme qu'elle s'était proposée pour aller faire les courses, cela lui permettait de prendre l'air.

Deux semaines s'étaient donc écoulées depuis que M.Aomine l'avait recueillie chez lui, et la jeune femme faisait en sorte de se faire toute petite, s'occupant de toutes les tâches ménagères. Mais elle était de plus en plus dépitée de ne pas trouver davantage d'informations sur son hôte. Elle ne faisait que choux blanc depuis le premier jour, lors de sa découverte dans le bureau du basané.

Il était dix heure du matin, le jeune homme dormait toujours, tandis que Mei était réveillée depuis un moment déjà. Affairée dans la cuisine, elle lui préparait le petit déjeuner, un geste généreux pour le remercier des nombreux repas qu'il lui avait permis de manger, et surtout pour tout ce qu'il a fait pour elle. Un grand sourire aux lèvres, elle lui préparait un bon petit déjeuner japonais. Elle disposait ensuite le tout joliment sur la table, quand soudain, une sonnerie retentit. Elle tendit l'oreille afin de savoir d'où elle provenait, jusqu'à trouver un téléphone portable dans la veste de l'azuré, à l'entrée. Elle regardait en direction du couloir, mais il ne semblait pas se réveiller. Peut-être qu'il ne l'entendait pas, se disait-t-elle. Soudain, la sonnerie cessa, laissant de nouveau l'appartement dans le silence. Alors qu'elle s'apprêtait à retourner dans la cuisine, l'appareil refit des siennes, crachant la mélodie de plus belle. Le jeune homme ne daignait sortir de sa chambre, puis après un moment d'hésitation, Mei finit par saisir le téléphone avant d'y répondre, pensant que cela devait être important et qu'elle transmettrait le message à M. Aomine.

-Allô, bonjour. M.Aomine n'est pas disponible pour le moment, puis-je prendre le message ? Dit-elle d'une voix douce et légèrement timide.

Aucune réponse ne lui parvenu pendant plusieurs secondes, et à ce moment là, la jeune femme se souvenue qu'il lui avait interdit de répondre à la porte ainsi qu'à l'interphone, alors cela devait être de même pour le téléphone. Elle regretta aussitôt d'y avoir répondu. Elle allait raccrocher quand subitement, une voix masculine se fit entendre dans le combiné.

- Tu dois sûrement être Okazaki Mei. Voudrais-tu me passer Daiki, j'ai à lui parler, disait-il d'une voix calme et apathique.

Elle lui répondit de façon affirmative, sans rien ajouter, sa voix lui ayant fait froid dans le dos. Elle s'empressa alors de longer le grand couloir jusqu'à arriver devant la porte de la chambre du jeune homme. Elle frappa doucement, pas assez fort pour le réveiller, donc elle finit par entrer sur la pointe des pieds. A peine arrivée dans la pièce, les yeux du jeune homme s'ouvrirent instantanément puis il fixa le téléphone dans les mains de la jeune femme avec colère. Mei s'empressa alors de s'approcher de lui avec le combiné, avant de se prononcer d'une voix tendue.

- M.Aomine, un appel pour vous...

Une fois qu'il eu le téléphone en main, elle sortit immédiatement de la pièce sans le regarder. Elle retourna ensuite rapidement dans la cuisine, sentant son coeur battre à cent à l'heure. D'une part, la voix de l'homme au bout du fil lui avait glacé le sang, mais en plus de cela, elle angoissait à l'idée que son hôte puisse s'énerver contre elle, car elle avait désobéis. Elle laissa donc le petit déjeuner préparé et disposé sur la table, avant de se rendre dans la chambre qui lui avait été attribuée d'un pas rapide. Une fois la porte fermée, elle se rongea les ongles, complètement angoissée. Elle ne voulait pas le froisser, car il était devenu sa bouée de sauvetage, et sans lui elle serait dans la rue à cette heure-ci. Il avait été tellement généreux avec elle, que rien que de l'avoir vu en colère contre elle la mettait au plus mal.

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