La disparition

Chapitre 1 : SLG

Je me posais enfin après avoir passé, des heures entières sur le montage de l'épisode 96 d'slg. 

Voyant l'heure tardive sur l'écran de mon portable (21h30), je me levais de mon fauteuil et j'attrapai au passage mon mug, traînant sur mon bureau. Une petite tisane puis un bon gros dodo, parce que cet épisode m'avais littéralement crevé. 

Mes différentes personnalités étaient depuis longtemps reparties à leurs activités respectives. Le Geek jouait aux jeux vidéos dans sa chambre, Maître Panda planifiait un plan diabolique, tout en composant une de ses nouvelles chansons. Le Hippie restait affalé dans un coin du salon, entouré de cadavres de bouteilles et fumant joint sur joint. Le Patron, lui, restait dans sa chambre à regarder un porno, armé d'une boite de mouchoirs.

Dans l'ensemble, on cohabitait plutôt bien et on formait une drôle de famille. Seul le jeu du Patron envers le petit Geek innocent, avait le don de m'agacer profondément. Car à chaque fois, le gamin courait se réfugier dans mes jambes, choqué, pleurant, et même parfois victime, des choses perverses que le Patron lui racontait. Il me fallait à chaque fois rassurer le petit et calmer ses tourments. C'était épuisant.

Je m'affalais sur le canapé, dégustant ma tisane, ressassant mes sombres idées. Je fus vite tirer de mes pensées en entendant quelqu'un descendre les escaliers.

Je levai la tête et je vis le Panda, qui semblait inquiet. Il traversa rapidement le salon, muni d'un sac à dos et me passa devant, sans me voir. Il s'apprêtait à ouvrir la porte d'entrée. 

- "Panda, tu vas où ?"lui dis-je.

Il sursauta violemment, et fit tomber son sac par terre. Il se retourna vers moi, hésitant.

- "Euh, je..je voulais, euhm..."

- "Tu voulais quoi ?" dis-je insistant.

- " Ben en fait, j'ai trouvé un plan pour sauver mon espèce et je voulais..." reprit-t-il.

- "Et tu voulais le mettre à exécution c'est ça ?"finis-je en le coupant.

- "Oui, c'est ça. Je peux y aller ?"

- "Oui, vas-y."

- "Merci Mathieu !!" fit le Panda, visiblement heureux de mon accord.

- "Rentre pas tard hein?" lui criais-je alors qu'il était sur le seuil d'entrée.

Il ne me répondit pas et ferma la porte.

Son air inquiet me dérangeait et un mauvais pressentiment m'assaillit. Mais après tout, le Panda était grand et pouvait bien faire se qu'il voulait.

Fatigué, je m'étendis sur le divan et je m'endormis.