Chapitre premier

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Comme si le déménagement n'était pas assez dur pour moi, je devais aussi me taper la rentrer, le nouveau lycée et tout ce qui va avec. Autrement dis, l'année s'annonçait particulièrement longue et négative. Serte, je n'avais plus vraiment le choix, en fait, je ne l'avais jamais eu, mais de toute manière, c'était ainsi et pas autrement. Même si j'aurais tout donné pour me retrouver une année de plus dans mon ancien lycée accompagné de mes amis quelque fois bizarre. Si ce "terrible" accident comme le disait ma mère ne s'était pas produit, je n'en serais sûrement pas là. Ainsi, je ferais donc avec le restant de ma pauvre existence, avec aucune autre échappatoire de survie. Paris, beaucoup de gens auraient envié ma nouvelle ville. Pourquoi ? Allez savoir, ce n'était rien d'autre qu'une ville, ancienne qui plus est, avec un patrimoine historique garni et un "passé" mémorable. À part ça, Paris restait donc une grande ville banale, luxueuse et agitée.
Demain, je ferais donc mon premier jour au lycée Buffon. Je n'avais en aucun cas participé au choix de mon école étant donné que mes parents et moi nous nous sommes pris légèrement, voir beaucoup, trop tard pour les inscriptions. Ce qui était fort désavantageux pour le peu d'avenir que je m'étais imaginé. J'avais actuellement dix sept ans et je rentrais en terminale. Quelle filière ? Je n'en savais rien actuellement, sûrement qu'une personne comme moi n'en aurait pas vraiment besoin dans le futur. L'heure se faisait tardives, environ vingt-deux heures, je préférerais monter me doucher, histoire de ne pas être en retard dès le premier jour, chose qui s'avérerait fortement embarrassante. Je me voyais mal courir à toutes jambes à travers la ville, dégoulinante de sueur, escalader le portail de l'établissement, ou bien sonner, tout déprendrait des circonstances, et déambuler dans les couloirs à la recherche d'un jeune élève perdu au fin fond d'une pile de livres poussiéreux pouvant m'indiquer ma salle et ma classe. Non-non, les aventures de ce style ne faisaient pas partie de mes hobbies pour le moment, elles n'en feraient sans doute jamais parti d'ailleurs. Je me suis finalement exécutée. L'odeur du savon propre stimulé, mon côté positif, note à ne jamais négliger sous peine de se prendre une gentille tarte.
J'avais ouvert le pommeau de douche dans un léger bruit de métal rouillé depuis longtemps. L'eau chaude a ruisselé sur ma peau en fines gouttelettes chaudes. Je préparais des scénarios ahurissants dans ma tête qui pourraient se produire sur le chemin de l'aller ou du retour, ainsi donc je serais prête si un fou allier me sautait dessus.

Trois quarts d'heure plus tard, je faisais apparition dans notre "nouvelle" et spacieuse salle à manger. La peinture blanche était encore fraîche alors les murs demeuraient vide de décoration pour le moment.
Ma mère apportait un plat rempli à ras bord sur la table à manger. Elle avait soigneusement préparé mon plat préféré : des pâtes au fromage, un autre stimulant à ma bonne humeur. Je mangeais gracieusement mon plat, avant que la catastrophe n'arrive ; une tâche sur mon pyjama ! Je ne supportais en aucun cas les tâches qu'elles quelle soient. Je trouvais cela, tellement déstabilisant !
Mon père riait bêtement, tandis que je hurlais intérieurement. Quoi de drôle ? Hein ! Une réponse monsieur ! Mais je restais calme, essayant tant bien que mal de me contrôler rapidement avant un second meurtre. Second ? Voilà donc mon terrible "secret". Mes yeux viraient lentement au rouge. J'avais une légère tendance à m'emporter a une vitesse monstre. Alors ma mère s'empressait de changer de discussion.
- Alors Lucy, prête pour demain ?
- on dirait bien que non.
Le choix de conversation ne m'enchantait pas vraiment, mais je faisais avec.
- aucune appréhension, ma chérie, souviens-toi bien de cela. Disait-elle rationnellement.
- bien sûr aucune, ce n'est pas comme si j'avais tué une personne ahah qu'elle idée.
Là-dessus, j'ai préféré me retirer dans ma chambre, espérant trouver rapidement le sommeil pour éviter les doléances de mes chers parents, incompris de tous.

Avant de m'endormir, j'ai laissé mes pensées vagabonder. Mon esprit s'échappait en même temps que le vent contre les arbres dehors. Les derniers mois avaient étés atroces, accumulant horreur, peur et incompréhension. Il m'était impossible de clore mes yeux sans revoir, tapis dans l'ombre mes peurs les plus grandes. Je m'étais mise à trembler de tout mon être. Cette simple vision me pétrifiait. J'étais, aussi, sujet à de violents cauchemars persistants. Une chose est sûre, mon passé ne me quitterait jamais plus.

Versailles sous mes yeux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant