Après deux heures du matin

OS.

« Putain, t'as vraiment aucun sens pour moi. »

Rien de bon n'arrive jamais après 2 heures du matin. Mickey a lu ça quelque part. Ou l'a entendu. C'est plus probable, pour être honnête. Putain, quoi qu'il en soit. Peu importe d'où vient la phrase. Parce que c'est vrai.

« Qu'est-ce que ça veut dire ? »

Et ça n'avait jamais été plus vrai qu'en ce moment, allongé sur le dos, sur l'herbe humide d'un terrain de baseball pendant une chaude nuit de juillet. Mais Mickey ne regardait pas le ciel. Il avait la tête tournée vers les yeux très verts et très grands d'Ian putain de Gallagher.

Ils étaient tellement bourrés, arrachés et défoncés qu'aucun des deux garçons ne pouvait faire autre chose que s'allonger et se regarder.

Ils étaient arrivés il y a des heures, excités et prêts à prendre tout ce que la nuit leur offrait.

Mais il s'avère qu'ils n'étaient pas prêts pour ça.

Ian avait parlé en premier parce qu'évidement, il parlait toujours en premier. Parce que si Mickey s'écoutait il n'ouvrirait jamais la bouche avec ce gamin dans les parages. Même pas pour lui dire de fermer sa gueule. Chaque syllabe qui glissait sur sa langue était comme un accident imminent.  Un accident dont il pourrais ne jamais se remettre.

Et il se ferait vraiment baiser. Et pas dans le bon sens.

« J'aime bien quand t'as une barbe, » dit Ian, brisant le silence.

Mickey sentit ses beaux yeux lui brûler le dos. Il a refusé de regarder Ian au début. Il a refusé de regarder les étoiles aussi, parce que putain non. Il a simplement fermé les yeux en attendant de retrouver la force dans ses jambes afin de pouvoir se lever et sortir de là.

Mais l'herbe humide faisait du bien à son dos en sueur, son cul avait une douleur agréable et à quelques mètres de lui, Ian Gallagher lui disait qu'il aimait sa putain de barbe.

« Pourquoi ? » Demanda Mickey sans pouvoir se contrôler. La question l'a maintenu toute la nuit. POURQUOI, POURQUOI...

« Je... J'aime tout de toi, Mick, » lui dit Ian.

C'est à ce moment que Mickey a ouvert les yeux et qu'il a tourné la tête pour le regarder. Il ne sait pas combien de minutes se sont écoulées avant qu'il ne parle.

« Putain, t'as vraiment aucun sens pour moi. »

Son ton n'avait rien de provocateur ni de taquin. Mickey était vraiment honnête et digne de vérité, quelque chose qu'il n'avait jamais fait auparavant. Surtout pas avec Ian. Parce que rien de bon n'arrive jamais après deux heures du matin et qu'il était presque sûr qu'on s'approchait des 3 heures.

« Qu'est-ce que ça veut dire ? » A demandé Ian.

Parce que tout est tellement clair, parfait et agréable dans ce cerveau de ce rouquin. Parfois, Mickey l'enviait. D'autres fois, il avait envie de me réduire en purée.

Ian était la définition d'une contradiction.

D'un côté, il était ce dur à cuir, l'armée, les armes, un soldat en formation avec un corps musclé et qui savait baiser comme une star du porno.

De l'autre côté, il était juste ce gosse mignon  avec des grands yeux de chien battu et un grand cœur en guimauve.