Partie 4 : " ... à coup d'adrénaline dans les veines ... "

32 0 0
                                    

<< Tu aimes ma compagnie, mais tu détestes être seule avec toi même. Tu cherches toujours l'aventure pour oublier les choses importantes. Tu vis à coup d'adrénaline dans les veines, et tu oublies qu'il doit y couler du sang, et rien d'autre . >> Paulo Coelho .

          C'était Mercredi, j'avais passé une bonne partie de mon après midi avec ma petite soeur, L'autre et son inséparable d'accolyte Yassine. Je ne sais pas comment j'ai fait pour le convaincre, mais L'autre a finit par me filer les clefs de sa caisse.

Je mets le contact et démarre la voiture. Pas de poste. Miiiiince ! Il m'a eut . Je décide de l'appeler . Il m'explique alors qu'il l'a rangé dans la boite à gant. Ouf .. j'avais vraiment pas envie de rouler sans musique. En meme temps, fallait m'y attendre avec une voiture pirate. Pas trop en bonne état le bordel.

Je dépose ma petite soeur en bas de chez moi, L'autre et Yassine étaient partit de leur côté. J'ouvre la boite à gants et en sort le poste pour le remettre à sa place.
Je branche le cable relié a mon téléphone et balance ma musique. À faible volume pour l'instant, mais déjà assez pour me mettre dans le bain .

"🎶
absorbé par une drogue absurde j'pense qu'à fuir le monde, sur les ondes, j'me réfugie j'pense qu'au fond j'ai peur d'être sobre ! Tant d'blessures, érafflures, à vive allure je vis, j'evacue, vices et vertues ...
🎶

La voiture traverse la dernière ligne avant de quitter le quartier. Le feu est vert alors je ne m'arrête pas et trace au milieux de la rocade, freine au dernier moment et finit par tourner à gauche. J'augmente le volume dans la caisse maintenant que je suis sortie de là . Une 206 accidentée depuis hier seulement, mais peu importe ! Tant qu'elle tient encore sur ses 4 roues ça me va, le reste n'a pas d'importance !
150 mètres plus loin, après le prochain feu, la limitation de vitesse sera à 70. Je me positionne sur la voie de gauche et guette avec impatience le panneau, bientôt le bonhomme rouge cèdera son tour au vert et bientôt, mon pied qui chatouille la pédale d'accélération pourra enfin l'enfoncer au plancher tandis que mon autre autre pied libèrera l'embrayage .
A peine 30 secondes plus tard, le crissement des pneus d'une 206 qui file au quart de tour se fait entendre. Au sein de la voiture, la musique résonne et l'aiguille de la vitesse se redresse pour marquer l'allure à 130 km/h ; 60 de plus que la vitesse autorisée. Je baisse complètement les vitres des deux côtés pour sentir l'air qui m'offre soudainement une sensation de liberté. Comme si je prenais en latitude et aussi, comme si mon corps se dégageait de toute ses mauvaises ondes. Plus de remous. Je ne ressens plus que les vibrations de la route sur tout mon corps et une montée d'adrénaline qui provoque en moi un certains désir d'aller plus loin, plus vite et d'en avoir plus. A l'intérieur de moi meme, je remercie L'autre de m'avoir confié sa bagnole. Bon, j'avoue, c'est plus un tacot qu'une berline, mais elle roule et jusqu'à présent le moteur est visiblement encore en très bon état. La carrosserie c'est autre chose. Mais l'apparence, moi ça m'importe peu.

Je continue de rouler sur la ligne droite ponctuée par des feu rouges tout les 300 mètres environs. Je ne calcule pas, je roule. J'avance, je continue, et de loin on peut me voire foncer et deviner que je n'ai pas l'intention de m'arrêter. Alors sans surprise, un chemin se fraye lorsque toutes les voitures qui s'apprêtaient à s'engager sur la rocade s'arretent pour laisser passer la 206.
Je la laisse m'entraîner librement dans sa pointe.
J'ignore encore que le danger qui semblait s'écartait de moi il y a tout juste un instant, reviendrait dans quelques secondes pour me faire redescendre sur terre.
À la sortie du rond point qui met fin à cette ligne droite, une blonde au volant d'une Audi Tt Rs serre à sa droite et me laisse croire que j'ai assez de marge pour passer devant elle. Sans cligno et d'un coup de volant, je me retrouve à sa hauteur. Je jette un coup d'oeil à ma droite pour examiner la conductrice du bolide. Une charmante jeune fille aux yeux bleus et aux allures de fille sage au volant d'un beau carosse, c'est vrai qu'elle a la classe. Mais il suffit d'un laps de deux secondes et demi pour que la route commence à se rétrécir. La blondasse me regarde à son tour, un air de défiance dans le regard cette fois-ci.

"À quoi tu joues ?"

Elle ne m'entends surement pas mais je suis sûre qu'elle parvient à dinstinguer de l'incompréhension à travers l'expression de mon visage. Elle gagne en confiance. La Audi Tt Rs avance et s'apprête à passer devant. Mon esprit de compétition reprend forcément le dessu alors sans froncer les sourcils j'accélère à mon tour. La route est de plus en plus étroite mais j'ai confiance en moi, encore plus qu'elle.

"Gère et laisse lui zero chance de se prendre pour une pilote. C'est Toi la pilote. "

Je la vois ouvrir grand ses yeux et un air de panique s'empare de son visage.

"Alors princesse, tu te démotives ?"

La 206 frissonne alors que l'aile gauche et le phare du bolide frôlent tout son latéral droit avant de la laisser filer comme une flèche. Un sourire se glisse entre mes lèvres. Je jette un coup d'oeil à mon rétro intérieur et je constate que la voiture aux quatres anneaux revient à la charge et me suit de très près. Pardon pour la vulgarité mais clairement, elle me collait au cul. Ce genre de provocation que je détestes recevoir.

"Tu laches pas l'affaire, hein !"

Et comme pour lui faire comprendre qu'elle n'est pas de taille sans avoir a le lui dire, je slalom entre les voitures à une vitesse folle, ce  qui me cause des regards glacials de la part des autres conducteurs. Dépassement à gauche, dépassement à droite, je disparais. Laissant la blondasse et son bolide loin bloquée derrière une dizaine de voiture que j'ai doublé.
Je secoue la tête et rigole, elle me fait marrer maintenant. Je réalises à quelle point les apparences peuvent impressionner, et à quelle point les intérieurs peuvent décevoir.

"T'es un vrai monstre pour une 206 !"

C'est vraiment ce que je pense. J'aime cette voiture.
Fière d'avoir gérer le volant mais pas seulement, j'allume la moitié du joint qui me restait et trace ma route.

Mardi 6 juin, 11 ème jour du ramadan de l'année 2017

Elle vit de moi, je meurs d'elle. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant