Seize Années

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Cette semaine est la mienne.

Seize ans. Seize année à apprendre. Seize année à patienter, pour ce jour.

J'ai seize depuis trois jours. Je me sens bien. Le couché de soleil envoyé ses rayons dans mes cheveux brun leurs donnant des reflets cuivrés. Je contemplais les toits des chaumières dans mon angle de vue. Le soleil s'éteignant entre ces montagnes lointaines. Ce tableau me coupait le souffle. J'attendais patiemment de ne plus pouvoir voir un seul éclat orangés. Encore un peu, un petit dernier. L'obscurité. Les haut-parleurs accrochés aux lampadaires diffusèrents le son d'alarme strident. Ma mère ouvrit la porte de ma petite pièce sans un regard pour moi. Je ne pris pas la peine de la regarder, je savais ce qu'elle venait faire. Je fermais lentement ma fenêtre en déscendant de son appui. Elle me regardait du haut des quelques centimètres qu'elle avait de plus sur moi. Un regard méprisant. Je relevais la tête en faisant mine de la détaillé adroitement. Non. Je la détaillé vraiment. Ce petit bout de fil dépassant du bout de sa ceinture, ses bigoudis paraissant parfaitement mit, son peignoir mal enfilé. Je planta mes yeux dans les siens en lui disant d'une voix sec :

- Neuf.

Ma mère rectifia chaque petit détail dans sa tenue. Elle n'en avait relevé que huit. Je m'approcha d'elle et vient jouer de mon index avec la petite mèche de cheveux se révoltant sur son front. Elle me sourit et m'embrassa tendrement sur le front, puis sortît calepin et stylo.

- Fenêtre ?

- Fermée.

- Intérupteur ?

- Off.

- Lampe de chevet ?

- Allumée.

- Couette de secours ?

- J'ai.

- Veilleuse, gâteau, eau ?

- Oui.

Je me glissa dans mon lit et elle m'embrassa sur le front en souhaitant bonne nuit. Elle s'approchait de la sortie quand je lui dis :

- Mère. J'ai seize ans.

- Oui, je le sais. Et ?

- Je pense pouvoir me passer de ce rituel absurde pour mon âge.

- Je le ferais jusqu'à ce que quelqu'un d'autre s'occupe de Toi et que tu ne sois plus sous mon toit. Dors bien.

 Je lui grognais un "Toi aussi" avant de m'enfouir sous la couette. Demain sera un grand jour. Nous serons dimanche. Je m'apprêterais de manière posée, sans précipitation pour éviter les neuf erreurs que ma mère avait fait. D'où la petite scène de ma mère que j'exerce depuis deux ans sous son ordre. L'alarme à l'extérieur commençait à s'atennuer. Tant de précaution pour éviter que notre monde ne rechute. Je pria doucement pour que la chance m'accompagne lors de la cérémonie. Une fois cela finit, je me coucha en regardant le plafond jouant impatiemment avec mes doigts. 21 heure. 21 heure 1 minute. Je ferma les yeux. Un bruit de porte se fermant je sauta sur mes jambes me tenant debout sur mon lit et pris mon casque dans le tiroir de ma table de chevet. Je glissa précautionesement le disque de jeu dans le lecteur et le referma délicatement. Je fermai tranquillement mes yeux sur cette vitre en plastique, me laissant entrer dans un autre monde. 

Un cube apparut devant moi. Il m'interpella d'une voix douce :

- Veuillez entrer un pseudo.

Mes doigts glissèrent sur le clavier transparent.

- Bienvenue Eden ! Ce pseudo vous convient - il ?

Mmmh... Oui !

- Créez vous un personnage avec quelques traits de ressemblance à votre apparence si vous voulez être reconnue par des personnes de votre entourage.

Justement... Je préfèrerais éviter cela. Mon personnage sera brune comme moi. Je ne lui laisse que ça. Ah ! Et des yeux d'acier lui iront parfaitement ! Bien. Un arc dans le dos, caché par ses belles boucles brunes. Un sabre sur sa hanche. Voilà !

- Appuyez sur le bouton "Start" lorsque vous êtes prêt.

Commençons ! Oui. Commençons cette journée de nuit enthousiaste ! Peut être rencontrerais - je d'autre fille comme moi ? Je l'espère !

Ouaah ! J'ouvre les yeux. M'assoies. Me masse le crâne.

- C'était une belle chute.

Je relève les yeux vers cette voix. Un garçon est assis sur un rocher le menton sur son genou et la jambe droite tombant le long de la pierre.

- Que... que me voulez - vous ? !

- T'inquiète, je ... Attends... Tu m'as vouvoyiez ? !

- Euuh... Je ne vous connais pas.

- J'ai bien fait de venir je crois.

Il souffla déconcerté. Cela m'agaça.

- Qui êtes - vous ? !

- Aucun stress' voyons. Quel âge as-tu ?

Je mis main à mon sabre. Il reprit :

- Je te le répète no stress' de toute manière tu peux toujours essayé de m'attaquer avec ton sabre en bois tu auras du mal à m'avoir.

Ce disant il brandit un magnifique sabre éblouissant. Il avait été forgé et n'était pas celui d'un débutant apparemment.

- Calmé la Miss ?

Je ne répondis rien.

- Je prends ça pour un oui. Je me présente, je m'appelle Guillaume, 16 ans, section 3. Je suis un voleur.

- Tu oses m'avoué que tu voles les gens ? !

- Mais non ! C'est une classe dans le jeux ! C'est pas ton premier jeux en ligne quand même, si oui, tu as tapé fort !

- Non ! Et ce n'est pas mon premier personnage non plus. Je n'ai juste jamais eu de contact avec les autres joueurs.

- Tu viens d'avoir 16 ans ?

Il regarda le vent soufflé à sa droite remuant les feuilles de chênes d'une brise légère et chaude. Je lui répondis gênée.

- Oui. Je m'appelle Eden.

- Ravie de te rencontrer.

Il me sourit en me tendant sa main. J'hésita avant de lui tendre la mienne. Il l'a prit délicatement et les effleura de ses lèvres. Je suppose qu'il avait baissé le bandeau recouvrant le bas de son visage en s'abaissant gracieusement. Je me sentie confuse. Un baise-main d'un inconnu. Dans un jeu ? C'est impensable !

- Etonnée ?

Il avait relevé les yeux et me regardait. Un magnifique regard marin m'envouta. Sublime. Je rougis en souriant. Il rit légèrement en se redressant. Je ne vis rien de plus de son visage. Son masque montait jusqu'à son nez. Je regarda lentement l'heure.

- Il faut que je te laisse.

- Tu vas à la cérémonie demain matin ?

J' acquiescais.

- Quand pourras-tu de nouveau te connecter ?

Je le regarda surprise.

- Je ne sais pas.

- J'aimerais te revoir pour t'aider dans tes débuts et te faire rentrer dans ma guilde.

Je reçu alors dans mes paramètres une demande d'ami de sa part. Il me sourit.

- Bon à demain matin alors !

Et disparu dans l'ombre des arbres m'entourant. C'est alors que je prie conscience que le lieux où je me trouvais était effrayant. Un cri lugubre se fit entendre. Dans un élan de panique je me déconnectais en quatrième vitesse.

Ma tête tomba mollement sur le coussin moelleux. Qui était ce garçon ? Ses derniers mots me revinrent en mémoire. " A demain alors" Il a 16 ans. Ne me dites pas que... non. Je ne vais quand même pas le voir demain, en réalité ? ! Le souvenir de ce baise-main me revint en mémoire. Je prie ma main et la serra près de mon cœur. Que vais-je faire ?


Ma première.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant