Je me rappelle, quand je vivais encore au village. Ses deux parents étaient noirs, lui était blanc comme la neige et avait les yeux rouges comme le sang. Ses parents étaient fiers, ils aimaient la différence. C'était le premier albinos du village. Moi, j'étais intriguée, deux noirs ne peuvent pas avoir d'enfant blanc, alors un albinos, comment était-ce possible ? J'avais alors dans les 4 ans. Aujourd'hui, j'ai 27 ans. Je suis partie de l'Afrique pour venir vivre à Genève.
Ici aussi, la plupart des gens aiment la différence. Ça n'a pas toujours été comme ça. Certaines personnes pensent encore que les personnes de couleur devraient rester chez elle, elles n'ont pas évolué. Ces personnes-là, qui n'ont pas évolué, sont racistes. Ma meilleure amie, Adriana, adore la différence, elle est blanche mais rêve de devenir métisse ou noire. Elle ne pourra pas changer, mais au moins, je sais que certaines personnes ont évolué au point de nous envier.
Ce jour-là, c'était la fête des mères. Je devais aujourd'hui me rendre en Afrique afin de voir ma maman, qui était retournée au pays il y a quelques mois. J'avais décidé d'amener Adriana avec moi. Ma mère et elle se sont toujours très bien entendues, en plus, son père se trouvait là-bas. Son père, c'était le mari de ma mère depuis 10 mois. Adriana était donc ma demi-sœur. Nous avons toujours été amies, depuis nos 9 ans. Elle rêvait déjà de me ressembler.
Nous avons pris l'avion et quelques heures plus tard, nous étions en Afrique. Un taxi nous a amené au village où nous attendait tous les habitants de celui-ci. Ma mère nous regardait, incroyablement souriante. Dave, son mari, la tenait par la main, lui aussi, était joyeux. Il y avait mes amis, mon ennemie, des nouveaux nés, des anciens et des adultes. Parmi eux, un bel albinos. Il était seul, et souriait, il m'avait reconnue. Le village m'avait incroyablement manqué, ça faisait déjà 2 ans que je n'étais pas venue. L'albinos n'était alors pas là, ça devait facilement faire 10 ans que nous nous n'étions pas vu. J'avais oublié son prénom, tout ce que je savais était qu'il avait 23 ans. Je suis descendue du taxi avec Adriana, nous avons salué, câliné et embrasser tout le monde. Puis, Adriana et moi sommes allées poser nos affaires dans la maison de nos parents.
Nous sommes ressorties et il s'est approché.
"Votre mère vous attend, elle doit vous parler" dit l'albinos.
Je ne savais toujours pas son nom, alors, je lui ai fait un signe de la tête et nous sommes allées rejoindre notre mère.
Nous nous sommes assises au coin du feu, c'était déjà le soir. Maman avait l'air bien sérieuse. Elle s'exprima, tout d'un coup.
"Tu te souviens, Chelsea, quand tu as rencontré Adriana pour la première fois ? Tu étais si joyeuse..."
Les souvenirs défilaient, les uns après les autres. Elle avait été ma première amie Genevoise. Ma première meilleure amie Européenne. Ma première partenaire à l'université. Ma première demi-sœur.
"Et toi, Adriana, tu te souviens ? Quand tu as rencontré Chelsea, quand tu as découvert qu'elle serait ta demi-sœur ?"
Adriana souriait, pensive.
"Vous vous rappelez, quand vous me disiez qu'un jour vous redonneriez foi aux gens délaissés ?"
Bien sur qu'on s'en souvenait, c'était sûrement l'une des promesses les plus débiles qu'on est faite.
"Eh bien aujourd'hui, je vous laisse redonner foi au monde entier."
"Pardon ?" répondit poliment, d'un air perdu, Adriana.
"Vous m'avez bien entendue, je veux que vous redonniez foi au monde en accomplissant la prophétie d'Omnipotentis."
"Omnipota-quoi ?" essayais-je de répéter.
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La Prophétie d'Omnipotentis
Ficción GeneralL'histoire d'une amité entre un albinos, une blanche, un métisse et une noire. Tous réunis par la Prophétie d'Omnipotentis, ils doivent découvrir les secrets de l'Humanité. Pendant cette aventure, ils feront face à de nombreux mystères et découvrir...