-2-

199 23 55
                                    

(Chapitre corrigé)

Quand je revins à moi, je fus bien incapable de savoir depuis quand j'étais dans cet état, ou encore de savoir où je me trouvais. Apparemment je n'étais pas morte puisque que je parvins à me redresser avant de constater que je me trouvais dans un lit. Je ne voyais pas à deux mètres, c'était tout juste si je parvenais à distinguer mes mains. Je me mis à sonder mon corps à la recherche de blessures, parce que vu le vol plané que je m'étais pris, il y avait fort à parier qu'il me restait des séquelles. Mais en vain, pas la moindre douleur, bosse, où membre dans une position bizarre, tout me semblait parfaitement en place. Si ce n'est ce léger mal de crâne.

Je décidais donc de partir en reconnaissance, après tout j'étais censée être en territoire hostile. Je ne me rappelais plus précisément ce qui c'était passé. Mon dernier souvenir était celui de deux yeux bleu me fixant. Un regard qui m'était apparu chargé d'haine et de menace, mais surtout un regard qui n'avait rien de naturel. Son iris était d'un bleu improbable, électrique. Je n'aurais jamais pu penser qu'un tel regard pouvait exister.

Mais ensuite trou noir... la fille !! Je devais la trouver ! Est-elle encore en vie, dans un bon lit chaud comme moi ? Ça m'étonnerait beaucoup, ne l'avaient-ils pas pris pour la saigner comme un porc ? D'ailleurs, qui étaient ces fous ? Une sombre secte dédiée à Satan ? Je n'y connaissais rien à tout ça mais les sacrifices humains étaient il me semblait, remplacé par des boucs où autres animaux non ? Je devais sûrement avoir à faire à des extrémistes !

Raison de plus pour être sur mes gardes. Avant de sortir de cette pièce j'avais intérêt à m'armer, même si vu la facilité qu'ils avaient apparemment eu la dernière fois pour m'envoyer balader…, je n'étais pas sûr que ça me protègerait de quoique ce soit. Je me mis à chercher à tâtons autour de moi, j'avais énormément de mal à déterminer les proportions de l'endroit... Il n'y avait absolument rien autour de moi, partout où j'avançais mes bras je ne rencontrais que du vide !

Déjà bien dix mètres depuis que j'avais quitté le lit et toujours rien, le néant...
Je me concentrais sur mes autres sens puisque ma vue ne m'était d'aucune utilité. La fraîcheur de l'endroit contrastait avec le lit chaud que je venais de quitter. Je pouvais presque sentir ma respiration former de la vapeur au bout de mes lèvres. Où pouvais-je bien être pour qu'il fasse aussi froid par un été aussi chaud ?

Je commençais presque à croire que je me trouvais sur un lit en plein milieu d'un hangar ! Ce n'était pas normal une pièce d'une taille pareille, surtout vide de tout objets !
Doucement je descendis au sol, tâtant la matière sous mes pieds. Béton. Classique frais, ça ne m'avançais pas vraiment. Il était légèrement rugueux, ce qui m'avait permis de l'identifier, mais comme poli à certains endroits. Sûrement un lieu de passage régulier. Comme un court d’eau, il me suffisait donc de remonter le long pour en trouver la source !

Reboostée par ma découverte je me mis à avancer en crabe. Autant pour mon ego. Mais la faim justifiait les moyen et une perspective de mort imminente encore plus.

Mais rien. Le vide encore.

Frustrée de ne toujours rien trouver, je changeais de technique. Finie l'avancée prudente ! Je mis les mains bien tendues devant moi, baissais la tête (on savait jamais, s'il y avait un truc qui pendait, j'avais moyennement envie de devenir borgne) et fonçais en courant devant moi ! J'espérais seulement qu'il n'y avait aucune caméra infra-rouge, parce que j'étais sûre de ressembler à une possédée ! Manquerait plus que ces fous me prennent pour un signe envoyé par leur dieu des ténèbres !

Je courus encore pendant quelques secondes, telle la folle que je devais sembler être. Seul bruit résonnant de mes pas perçait cette noirceur.

Et je me retrouvais soudain par terre. J'avais semble-t-il rebondie sur une chose molle, mais assez tonique pour me renvoyer au sol. Je relevais la tête à la recherche de ce que pouvait être ce mystérieux solide.

la marque noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant