"Korean University - L'année qui a tout changé"

Chapitre 3 : Un repas sous tension

Je passai tout le cours à tenter de me concentrer, en vain. Wonwoo, assis à côté de moi, dégageait une aura calme, presque intimidante. Il ne parlait pas, ne bougeait presque pas, mais sa présence suffisait à me rendre nerveuse. Et comme si ça ne suffisait pas, Mingyu et Hoshi continuaient leur petit manège : l’un m’observait deux rangées plus loin, l’autre juste à côté de moi. J'avais l’impression d’être un objet de collection sous alarme, surveillé de tous les côtés.

Je finis par craquer.

— Hoshi, arrête de me fixer, je n’arrive pas à suivre le cours, chuchotai-je.

— Désolé, mais tu es bien plus intéressante que le programme du jour, répondit-il avec un clin d'œil.

— Toi, je vais te frapper à la fin du cours. Et toi aussi Mingyu, je t’ai vu. Vous commencez sérieusement à m’agacer tous les deux.

Éclipse de fin de cours

— À table ! cria Mingyu. J’ai tellement faim que je pourrais manger un éléphant.

— Le premier arrivé à la cantine pique le dessert de l’autre, lança Hoshi en courant déjà vers la sortie.

— Espèce de traître, grogna Mingyu en le suivant.

Je restai là, seule avec Joshua et Wonwoo. L’ambiance était bien plus calme, pour le coup.

— Alors comme ça, notre petit Joshua a une sœur ? Qui aurait cru ça ? dit Wonwoo, amusé.

— Oppa ! Tu leur as jamais dit que j’existais ? Sérieusement ?! t’es vraiment qu’un...

— Non, j’ai préféré éviter. Je savais qu’ils réagiraient comme Mingyu et Hoshi. Et j’avais raison.

— Tu sais, j’ai bientôt dix-huit ans. Je suis capable de me débrouiller toute seule.

— Peut-être, mais ça ne change rien au fait que je suis ton grand frère, même de quelques mois.

— Laisse-moi un peu d’air, Joshua. J’ai besoin d’exister en dehors de ton ombre.

Sans attendre sa réponse, je pris la direction de la cantine. Moi aussi, j’avais faim, après tout. Et évidemment, les deux idiots m’attendaient fièrement à la sortie des plateaux.

— Ah, te voilà enfin, princesse ! lança Hoshi. T’as de la chance qu’on t’ait gardé une place.

Je les suivis jusqu’à une grande table… et là, le choc.

Une, deux, trois… neuf ? Non… treize garçons.

Je vais sérieusement déjeuner avec treize garçons. Tranquillement. Comme si c’était normal.

— Alors, Mingyu, qui tu nous ramènes ? demanda un inconnu en sifflant.

— La petite sœur de Josh. Le gars nous a caché ça ! Regardez-la, elle est adorable.

— Et il a gardé ça pour lui ? C’est pas cool, mec.

Je me sentais soudain comme une proie au milieu d’une meute de loups affamés. Certains me regardaient comme s’ils allaient me sauter dessus à la première occasion. D’autres, plus discrets, semblaient simplement curieux ou un peu gênés. Un mélange étrange d’angoisse et d’amusement me gagnait.

— Bon, les gars, annonça Joshua. Comme l’a dit Mingyu, c’est ma sœur. Donc le premier qui l’approche de trop près, je le défonce. C’est clair ?

— Oh, Joshi… On va pas lui faire de mal. Un petit bizutage, peut-être ? proposa un autre avec un sourire en coin.

— Hors de question, S.Coups. T’as complètement pété les plombs.

— Allez, Josh, ce sera léger, promit Vernon en se joignant à lui.

— Non, c’est mort. Kumiko, va t’asseoir à côté de Woozi. Lui au moins, je sais qu’il ne tentera rien.

J’obéis sans broncher. Woozi était assis calmement, presque invisible dans tout ce chaos. Et dès que je posai mon plateau à côté du sien, il releva les yeux vers moi.

Et là, je faillis m’étouffer. Il était tout simplement… adorable.

— Salut, dis-je timidement.

— Salut. Alors comme ça, tu es sa sœur. En te regardant de plus près, je vois une petite ressemblance, dit-il en se penchant légèrement pour observer mon visage. Oui, vous avez les mêmes pommettes. C’est mignon.

— Tu es très observateur. Je ne l’avais jamais remarqué moi-même.

— Ton visage est doux. Il dégage quelque chose de très joyeux. C’est étrange, mais chaque fois que je te regarde, j’ai envie de sourire.

— C’est gentil… Et toi aussi, tu es... mignon...

Mon Dieu. Tu viens vraiment de lui dire qu’il est mignon ?

— Enfin je veux dire… Tu as un visage mignon. Voilà.

— Merci, répondit-il, un peu gêné, en rougissant.

Je crois que je suis en train de fondre.

Pendant tout le repas, nous avons discuté, lui et moi. Il était calme, drôle, poli… un vrai bol d’air. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de sentir un regard pesant sur moi. Tout le repas durant, quelqu’un m’observait.

Mais qui ?

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