Chapitre 2

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Je souris à mon reflet, puis je partis chercher mon sac de sport, celui que j'amenais avec moi chaque fois que je le pouvais. Je m'en emparai avant de soulever le matelas de mon lit. En-dessous, j'avais fabriqué une espèce de petite cachette secrète qui ne me servait qu'à une seule chose. Cacher mon flingue. J'empoignai sa crosse froide et le sentir entre mes mains me fit un bien si immense que je ne pus m'empêcher de sourire encore plus. Je l'enfouis malheureusement dans mon sac avant de descendre pour sortir de la maison. Quand je regardai l'heure en me dirigeant vers la porte, seul obstacle à ma liberté de ce soir, l'horloge m'annonça qu'il était 8h.

- Maman, je pars pour ce soir.

Je sortis avant même d'entendre sa réponse. Je n'allais pas risquer de me faire interdire mon escapade, je n'étais pas assez folle pour ça!

À grandes enjambées, je parcourus environ trois kilomètres avant de tourner dans une ruelle sombre comme il y en avait dans chaque ville. Je me dirigeai tout au fond et là, assurée qu'il n'y avait personne aux alentours, je tapai de mon talon quatre coups sur une trappe secrète à même le sol. Je me tassai vivement quand elle s'ouvrit, laissant apparaître la tête blonde de Jared.

- Viens, on t'attendait, me dit-il froidement avant de me céder la place.

Avec mes bottes, il n'était pas facile de descendre l'échelle rouillée qui menait au repère mais j'étais assez habituée pour éviter de me casser la gueule. De plus, je ne tenais pas à donner une raison à Jared de se moquer de moi.

- Du nouveau? lui demandai-je en employant le même ton de voix qu'il avait utilisé avec moi.

- Nos gars ont complètement écrasé les Silex, m'expliqua-t-il en pointant son arme devant lui comme pour tirer des ennemis imaginaires. T'aurais dû voir ça, c'était du grand art, Milz, du grand art!

- Des prisonniers?

- Les rares qui ont survécus sont retourné chez leur mère en pleurant!

Il éclata d'un rire féroce avant de ranger son flingue alors que je souriais. Nous étions parvenus devant la porte qui nous mènerait directement au coeur de l'action et, laissant mon sac dans un coin dans l'ombre, je m'emparai de mon fusil avant d'ouvrir brusquement la porte.

- Milz! s'exclama Andrew en se levant de sa chaise.

Il était à peine plus âgé que moi, portait ses cheveux cheveux bruns courts et revêtait son habituelle tenue de bad boy, un jeans lousse avant un grand t-shirt couvert de sacres. Des percings parsemaient une grande majorité de son visage et plusieurs bleus et entailles recouvraient ses avants-bras, signe qu'il s'était battu dernièrement.

- Tu t'es encore fait battre par un de ces Silex? me moquai-je de lui pendant qu'il m'observait de la tête aux pieds.

- Tu sais bien que je devais leur laisser une chance, beauté. Quel plaisir y a-t-il a battre quelqu'un aussi facilement que je le fait?

Et il avait raison. Pas à propos du plaisir, je n'y voyais aucune différence, mais bien à propos de la facilité. Il pouvait battre quelqu'un en cinq secondes les yeux fermés et il laissait de gros dégâts. Plusieurs fois, même, la mort de son adversaire avait été l'issue du combat. C'est pour ça qu'il était notre chef et que j'étais, en quelques sortes, son bras droit.

Après ces paroles, il s'approcha de moi et m'attira contre lui. Il replaça une mèche qui me tombait sur le visage, puis il m'embrassa fougueusement avec son haleine de cigarette. Je répondis à son baiser, bien que je n'en aies pas du tout envie, et il ne me relâcha qu'après avoir fait le tour complet de ma bouche avec sa langue. C'était dégoûtant mais c'était le prix à payer pour rester éternellement dans ses bonnes grâces.

Moi l'ange, Moi le démonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant