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u n / l'odeur du chocolat chaud

u n / l'odeur du chocolat chaud

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Il pleuvait lorsqu'on s'est rencontré pour la première fois. 

Et, en vérité, je ne t'ai pas remarqué tout de suite. Je n'étais pas au meilleur de ma forme ce jour-ci - tout ce que j'avais l'envie de faire était de rentrer chez moi et me glisser sur le canapé pour regarder un film correct. Avec un chocolat bien chaud. 

C'était ma meilleure amie qui m'avait obligée à sortir pour me présenter ses amis du club de théâtre. Tu comprends, c'était bientôt votre représentation, et elle passait ses journées avec vous... elle ne voulait pas que je me sente mise de côté. 

Alors elle m'a emmenée dans ce petit restaurant un coin d'une rue perdue. On vous a attendu pendant assez longtemps pour que j'ai le temps de jeter un œil sur le menu et sur l'ambiance qui régnait dans la salle étroite. Ce n'était même pas un vrai restaurant si tu veux mon avis. Plutôt un café qui espérait attirer une plus large clientèle en proclamant servir de la nourriture décente - mais rien qu'à regarder la tête des plats servis aux autres tables, l'arnaque était révélée.

Et puis vous êtes arrivés, bruyants, joyeux, vos éclats de rire gênants les clients. A ce moment, ma journée s'est annoncée pire que je ne l'avais prévu.

Certes, je me doutais que les amis de Hazel ne pouvaient pas être si méchants - vous deviez probablement être même très agréables... mais trop nombreux. Trop bruyants, et trop joyeux. Trop pour moi. Je ne suis pas à l'aise en présence d'inconnus et Hazel le savait. 

Tu t'es assise en face de moi après avoir salué chaleureusement ma meilleure amie.

- Salut, tu dois être Ella. Moi c'est Juliette, tu as lâché avec un sourire pour te présenter.

J'ai hoché la tête. Mais avant que je ne puisse répondre ou même mieux te regarder, les autres membres du club de théâtre me saluaient déjà. J'espérais que le sourire collé à mes lèvres était assez avenant - je voulais vous mettre plus à l'aise avec moi que je ne l'étais avec vous.

Vous avez parlé de votre représentation, et Hazel me lançait des regards pour me faire signe de participer. J'ai posé une question sans vraiment vous regarder avec attention :

— Alors, tout est prêt pour la première ? Vous avez la répétition générale demain... c'est ça ?

Mon regard glissait sur vos visages : Hazel m'avait parlé de plusieurs d'entre vous. J'ai réussi a placer un nom sur vos visages lorsque vous vous êtes présenté. Isaac, qui avait les mêmes cheveux roux que moi. Peut-être un peu plus foncés. Sa peau était parsemée de jolies taches de rousseur et il semblait être l'un des garçons les plus extravertis que je n'avais jamais rencontrés. Pas étonnant qu'Hazel semble bien l'aimer - lui aussi, il avait définitivement un truc pour elle. 

Puis il y avait Eliza - des cheveux roses, un petit nez retroussé. Jonathan, aux sourcils épais et un sourire accroché à ses lèvres. Et toi. Mon attention ne s'est portée sur toi que lorsque tu as répondu à ma question. 

— Tu rigoles ? Avec ceux-là, on ne serait jamais prêts. Il nous faudrait encore des centaines de répét' avant que personne ne loupe une réplique, tu as plaisanté.

Ta voix était plus grave que ce que je n'aurais imaginée. L'un de tes sourcils s'était soulevé lorsque tu avais parlé - ton visage exprimait à la fois l'amusement et un autre air que j'avais eu du mal à comprendre à ce moment-là. Aujourd'hui, je sais ce que c'était. Ce regard qui ne te quitte jamais - cet air qui fait penser à ceux qui t'entourent que tu n'en as pas grand-chose à faire de tout. Tu sembles toujours distante.

— Eh ! Jte rappelle que toi aussi, miss parfaite, tu dis n'importe quoi parfois, s'est exclamé Isaac.

— Ouais. Tu te souviens de la fois avec le chapeau ?, a renchérit la fille aux cheveux colorés.

Ce souvenir devait être hilarant, parce que tout le monde est parti dans un grand éclat de rire. Hazel ne pouvait plus s'arrêter. Mais toi - toi et moi, on est resté silencieuses. Un sourire était accroché à tes lèvres. Moi, je ne savais simplement pas ce qui était drôle. Nos regards se sont croisé.

Une mèche de tes cheveux s'était invitée sur ton visage, mais ça ne semblait pas te gêner. Ils arrivaient à tes épaules - tes cheveux. Ils étaient bruns. Mais pas d'un simple marron comme la plupart des gens. Non, les tiens, ils me rappelaient la couleur du chocolat chaud que j'aurais bien voulu avoir entre les mains en ce moment. Cette comparaison m'a fait sourire un peu plus. 

Et depuis cet instant, pour moi, ta présence était liée à la douce odeur du chocolat. 

IridescentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant