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s e p t / quelques pas sur la glace

s e p t / quelques pas sur la glace

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✶.⓻.✶

Je t'ai attendue pendant une bonne heure.

Mais j'avais la certitude que tu viendrais, et tu l'as fait. Ton regard était fuyant tandis que tu t'approchais de moi, hésitante. Moi, je suis descendue du muret sur lequel j'étais assise. Mes jambes m'ont remercié. Je t'ai sourit, tu m'as regardé, et j'ai pris la parole :

— Merci d'avoir lu mon message.

— Je n'allais pas te laisser poireauter là toute seule, Ella.

J'ai laissé échapper un rire nerveux, mon regard descendant sur le sol. Tu as continué :

— Ecoute... ce n'est pas toi, le problème. Tu es géniale, okay ? Tu es vraiment... tu es... une bonne personne. Mais je ne peux pas.

— A cause de ton ex ? Nolan ? Je sais que tu n'es plus avec lui.

J'ai haussé un sourcil et attendu que tu m'assènes le contraire. Mais tu ne l'as pas fait - tu t'es contentée de me fixer à ton tour. Je n'aimais pas l'ambiance de notre rencontre, alors, j'ai désigné le bâtiment derrière moi de la main. Ton regard s'est porté dessus.

—Tu veux entrer ?

— Je n'ai jamais essayé. 

— C'est un oui ?

Elle haussa les épaules. 

— Alors je vais t'apprendre. 

Je t'ai sourit et je n'ai pas attendu de réponse avant de monter les marches qui nous séparaient de la patinoire. Ici, j'y venais toutes les semaines - dans un sens, c'était mon havre de paix. C'était un morceau de moi. Un morceau que je voulais te donner. Je voulais de tout mon cœur te prouver que j'étais signe de confiance.

Après avoir chaussé nos patins, je suis entrée sur la glace. Tu as regardé le sol avec un air sceptique. Alors, une nouvelle fois, je t'ai tendu la main. 

— Je te tiens, j'ai lâché pendant que tu me rejoignais.

La piste était peu bondée, ce jour-là. Personne ne nous regardait. Peut-être que c'est pour cela que tu ne sentais pas de pression sur tes épaules, et que tu as simplement essayé. Ou peut-être que c'était moi qui te réconfortais. J'aime mieux cette seconde supposition.

Tu te tenais là, stable sur la glace, un joli sourire fleurissant sur ton visage.

— Montre moi une figure. 

Je me suis mordu la lèvre et j'ai répondu à ton sourire avec entrain. Puis je me suis effectuée - je t'ai montré quelques mouvements simples. Ensuite, tu m'as applaudi, et je t'ai montré ce que je savais faire de plus impressionnant. T'impressionner, c'était ce que j'avais envie de faire.

Tu riais. 

Je t'ai attrapé la main et je t'ai entraînée avec moi. Tu étais réticente au début - mais très vite, tu as vu que c'était facile et tu as suivi mes mouvements. Lorsque nous nous sommes arrêtées, tes mains accrochées à mes bras, nous étions aussi proches que sur le toit de la vieille grange. 

— Juliette, j'ai commencé. 

Tu m'as regardé et tu as ouvert la bouche. Mais cette fois, j'étais bien décidé à parler la première.

— Vis le moment.

Tes traits se sont relâché en entendant mes paroles. Est-ce que tu t'attendais à un long discours sur pourquoi nous étions bien ensemble ?

— Je peux faire ça, tu as murmuré.

Tu t'es approchée un peu plus près. Et cette fois, c'est toi qui m'a embrassée. Et cette fois, notre baiser a duré plus longtemps. J'ai passé mon bras autour de toi pour te rapprocher encore un peu. Tu as reculé doucement ton visage, ouvert les yeux, attrapé une mèche de mes cheveux. Tu l'as dégagé de mon visage d'une geste doux.

Ton sourire illuminait la patinoire tout entière. Tu m'as embrassée de nouveau - plus fort cette fois. 

— Je suis désolée, tu as lâché en reprenant ton souffle.

Ta voix brisée m'est allée droit au cœur. Là, juste nous deux - les autres sur la pistd  n'existaient plus - tu semblais plus vulnérable que jamais. Indécise.

— Je ne sais pas... je ne sais pas si nous pouvons marcher. Nous sommes différentes. Je ne suis pas comme toi.

— Chut, je t'ai intimé, vis le moment. 

Tu m'as serré contre toi. Et pas seulement pour ne pas perdre l'équilibre à cause du sol gelé. J'ai murmuré :

— Depuis la première fois où tu m'as adressé la parole, dans ce restaurant, je...

—Chut, m'as-tu imitée. Et moi aussi. Moi aussi. 

J'ai pris le soin de croiser ton regard. Et là, dans tes iris, j'ai vu que tu le pensais vraiment.

IridescentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant