Charlie #freeyourbody

Chapitre 23

15 février 2018,

Cher journal,

Hier, c'était la St-Valentin. La fête des amoureux, comme on dit. Sauf qu'il s'est passé un gros imprévu qui a fait que la journée a été particulièrement difficile pour moi et donc pour Liam. Je vais t'expliquer.

Le matin, tout était normal. Nous sommes embrassés en guise de salutation et on s'est offert nos présents : une montre pour moi et pour lui, une peluche de Simba ( parce qu'il adore le Roi Lion ). Il était très heureux de ce cadeau et m'a donné un bisou de remerciement. Puis nous sommes partis en cours, en Français.

Et là, ça a dégénéré.

Je discutais avec Amélie qui parlait de m'inviter pendant les vacances. Puis soudain, j'entendis quelqu'un hurler. Je me suis tourné vers la source du bruit, mais j'entendis des rires. Au début, je pensais que c'était pour plaisanter. Puis, les bruits continuèrent. Et d'un seul coup, j'entendis Liam balancé sa chaise dans un vacarme assourdissant. Il criait des mots incompréhensifs dans sa colère - et les autres se moquaient de lui -  puis j'entendis soudain le bruit d'un poing dans la figure. J'ai eu peur que ce soit Liam qui soit frappé. Alors, j'ai tenté tant bien que mal à m'interposer entre eux. Je n'ai jamais senti Liam si furax et j'imaginais qu'il avait des éclairs sortant de ses yeux. La prof m'aidait mais elle eut du mal à calmer Liam. Il reçu une colle et il partit furibond de la classe en claquant fortement la porte derrière lui.

" 'Tain, ce débile qui entend que dalle vient de péter nez ! "

C'était la voix de Kévin, le fouteur de merde de la classe. Ça ne m'étonne pas que Liam et lui se soit battu : ils se détestent.

" De te péter le nez, pauvre con ! Apprends déjà à bien parler parce que même Liam qui n'entend pas parle mieux que toi ! "

Puis je sortis précipitamment de la classe. 

J'ai retrouvé Liam dans le coin du couloir par le bruit de ses sanglots. Je me suis donc rapproché de lui mais il s'éloigna. Je fus plutôt offensée sur le moment : Qu'est ce que j'avais fait de mal ?

J'ai parlé en morse la première :

" Liam, je suis désolé... "

" Tu as intérêt à être désolé " me coupa t-il.

" Mais, qu'est ce que j'ai fait pour que tu t'énerves ainsi ? "

Je le sentis se tourner vers moi.

" Pour que je m'énerve ? Bon sang, Charlie ?! Les autres étaient en train de se foutre de moi et toi, tu ne disais rien... "

" Mais qu'est ce que je pouvais faire ?! Tu sais très bien que je ne vois pas ! Je pensais au début que c'était quelqu'un qui faisait juste le pitre... "

" Et il le faisait très bien d'ailleurs. "

Je soupirai.

" Liam, je t'en prie, laisse moi t'expliquer... Je pensais pas que ça t'était destiné mais quand je l'ai su en entendant le coup de poing, j'ai cru que c'était toi qui était frappé. Et j'ai eu peur alors du coup, je me suis interposé entre vous deux. Mais je te jure, jamais je me suis moqué de toi et je ne ferai pas une chose pareille par respect pour toi... Tu comprends ? "

Je pris son visage entre mes mains et il ne s'en dégagea pas.

" Je t'aime " lui chuchotais-je.

" Je t'aime... Aussi " murmura Liam avant de m'embrasser.

Nous nous séparâmes que quand nous entendîmes un raclement de gorge : c'était le proviseur, Mr Blumec.

" Liam Le Breton, c'est bien ça ? "

" Ou... Oui " répondit l'intéressé.

" Suivez-moi jeune homme, j'ai une interprète en language des signes qui viendra sous peu nous rejoindre dans mon bureau. " 

Liam fit ce qu'on lui dit de faire sans oublier d'embrasser ma main.

" Désolé d'avoir mal interprété les faits " tapa t-il en morse rapidement contre le mur.

Je hochai la tête pour lui faire comprendre que je ne lui en voulais pas. Puis je suis retournée en classe et le reste de la journée s'est assez bien passé contrairement au Français.

Bref, en rentrant du bus le soir venu, mes parents étaient à la porte, un papier du lycée dans la main et ils attendaient clairement une réponse. Oups.

Je leur donc expliqué la situation et ils ne m'ont étrangement pas gronder. Ils m'ont juste dit de ne pas recommencer, sinon la prochaine fois, la sentence sera plus dure.

En tout cas, avec tous ces événements, j'étais épuisée. Je te laisse, il est largement l'heure de me coucher car demain, shopping !

Bien à toi,

Charlie.