Je demeurais dans un petit village au Canada, Grenville. À première vue on dirait que ce bout de terre n'appartenait vraiment pas au Canada, les gens étaient introvertis à un point inimaginable, ce qui a fait de moi d'ailleurs ce que je suis Aujourd'hui. Kimberly, mais appelez-moi Kim. Une brunette au grands yeux marrons foncés, grande de taille à la silhouette fine dont les longs cheveux noirs et lisses sont visibles de loin. J'étais plutôt pas mal, différente des blondes aux yeux bleus et peau d'ivoire qu'on trouve a chaque coin de rue ici. Je ne fréquentais quasiment pas de garçons, ce n'était pas mon truc, depuis mon très jeune âge ma mère m'avait fait incruster quelques stéréotypes sur le sexe masculin, créature vide de l'intérieur qui ne pense qu'à satisfaire ses plaisirs sexuels, profiteuse et ingrate. Je n'étais pas totalement d'accord avec elle, je me disais toujours que c'était à cause de son divorce avec Papa qui l'avait vraiment marqué. Mais malgré ça, elle était forte, capable de gérer tout sans demander rien à personne, responsable et ne compte que sur elle même. Grâce à elle, j'ai appris à mettre toujours ma fierté en premier lieu, être reconnaissante et à me contenter de ce que j'ai, sans me plaindre pour autant de mon sort .Quant à mon père , je ne le connaissais pas assez, je ne me rappelle pas avoir eu une réelle discussion ou quelconque moment intime avec lui. Je le voyais un dimanche sur deux, parfois il annulait notre rencontre a la dernière minute et par appel téléphonique, sous prétexte qu'il avait du travail. Des excuses bidons que je ne croyais pas, mais ça ne me faisait ni chaud ni froid, je ne voulais pas le voir non plus . Grâce à lui, j'ai appris à ne plus croire aux excuses. Depuis ma naissance jusqu'à ce jour, ma vie n'a était que de simples journées répétitives qui font des semaines, puis des années.. rien de spécial, la crèche puis l'école puis le lycée. Ma peur la plus intense était de vivre dans ce cycle jusqu'à l'extinction de ma flamme de vie. Vous la connaissez, cette monotonie qui tue, qui ronge les os petit par petit, je ne voulais pas de ça. Je ne voulais pas une vie qu'on m'a déjà planifié de A à Z, un scénario dont je n'étais que actrice. J'avais cet esprit vagabond qui voulait tout essayé et tout voir. Pour moi, la barre n'est jamais assez haute, rien n'est impossible et ma limite sera ma mort .Ces idées me parcouraient l'esprit à chaque instant, comme une tempête orageuse qui s'intensifiait de jour en jour. Mais j'avais l'impression qu'elles resteront inachevées à jamais, oui, ceci était ma plus grande peur.
Il n'y avait pas grand chose à faire, ici, a Grenville. C'était la ville atypique où tu ne pouvais rien faire a part étudier, sinon glander à la maison jusqu'à mourir. Étudier n'était pas vraiment mon truc, mais j'étais bonne quand même, j'avais cette lueur d'espoir qu'un jour le savoir me mènerait à mes rêves, cette idée qu'on nous fait incruster dans la cervelle tels des moutons,dès notre premier cri, nos premiers mots , l'école avant tout. Je me contentais d'affirmer ce qu'on me dit sans rien remettre en question, j'étais vraiment tres sage et je passais inaperçue, pas par peur ou manque de personnalité mais plutôt par sagesse, je savais très bien qu'il n'y avait rien à faire ici et que si je n'étudie pas ma mère allait me mettre à la porte sans pitié, et d'un autre côté j'aimais bien maman, elle avait fournis tant d'efforts pour me faire grandir et la moindre des choses à lui faire en contrepartie était de la rendre fière de sa fille, et lui faire sentir que ses efforts ont aboutit a quelque chose.