-Le lycée

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Mon lycée était très ordinaire, pas comme tout ces lycées parfaits qu'on ne voit que dans des films hollywoodiens, c'était un lieu pour étudier par excellence, mais rien d'autre. Je voyais les mêmes visages chaque jour depuis que j'ai intégré l'école, cela n'était pas bizarre car les écoles de qualité a Grenville étaient comptées sur les bouts des doigts. Tout ces visages m'étaient familiers, j'avais sympathisé avec plusieurs d'entres eux, mais certes le courant ne passait pas toujours avec d'autres. L'être humain n'a jamais été ma passion et ne le sera jamais, pas a Grenville de toutes façons. Ici, tout le monde est pareil, mêmes pensées, mêmes rêves et mêmes buts. Étudier, avoir un travail puis un foyer, une femme, des enfants et peut-être une voiture et puis mourir et demeurer paisiblement dans un trou sous la terre. Les gens avaient une vision très limitée, ce genre de personnes à qui tu raconte tes rêves, et qui te démotive, se moque de toi, te démoralise... "Tu es folle, tu n'arriverais jamais, tu rêves beaucoup trop..." les phrases de ce genre j'en avais entendu assez. Mais sincèrement, ça n'avait pas un impact grave sur moi, je savais qu'un jour j'allais faire quelque chose de grandiose, j'ignorais encore ce que c'était, mais j'étais sûre que ça arriverai et qu'un jour je pourrais leur dire avec fierté que je ne suis pas folle et que j'y suis arrivé. J'avais envie de les voir encore ici à Grenville entrain de crever. Revenons à nos propos, j'étais en seconde, l'année d'après était la terminale, j'allais en fin avoir mon bac et mes 18ans, être majeure. C'était un espoir pour moi, et cet espoir me faisait vivre, encore un an et j'allais devenir libre, pouvoir voler de mes propres ailes. Je me débrouillais assez bien à l'école, je ne fournissais pas assez d'efforts, en classe je dormais pour pouvoir récupérer les heures de sommeil du soir que je passais sur mon téléphone à ouvrir et fermer des applications inutiles sans savoir exactement quoi faire, et à la maison, je dormais encore pour me préparer à cette nuit blanche qui s'apprêtait à venir. Mais tout de même, ma mère était fière de mes résultats, j'arrivais toujours à m'en sortir pendant les examens, ma façon d'analyser les choses et trouver des solutions éblouissait les professeurs. Mes journées d'école étaient comme suit: réveil à 7h, direction le lycée pour quatre heures le matin, retour au foyer, puis quatre heures le soir et ainsi de suite, les jours s'écoulaient ... Cette routine me rongeait les os au fur et à mesure mais ce qui me redonnait le sourire, c'était Onika. Je n'ignore de quoi la qualifier, cette fille représente le monde pour moi, mon monde en miniature, dans une seule personne. Je la connaissais depuis mes 3ans, c'est la plus belle chose que l'école a pu m'offrir. Onika, je l'aimais pour son sens d'humour, on pouvait se comprendre , s'échanger des idées et en rire même et cela juste par quelques regards. Je l'aimais encore plus parce qu'on vivait les mêmes galères et nous deux n'étions pas satisfaites de ce mode de vie. Onika était plutôt quelqu'un de discret, préférait passer inaperçue, elle ne permettait pas a qui que ce soit de sympathiser avec elle, elle avait son cocon à elle seule et moi uniquement pouvait y accéder.

Les yeux plus gros que le monde.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant