CLANDESTINE

Chapitre 3

- Ha ha ha ! C'est pas possible ! J'arrive même plus à parler ! Réda, s'il te plait, tais-toi ! j'arrive à articuler entre deux fous rires, manquant de m'étouffer.

- Bah quoi ? me répond le jeune homme en face de moi, riant lui aussi. C'est vrai, non ?

Je souris, pensant à ce qui s'est passé ce matin, et tous les événements qui m'ont finalement emmenée vers lui.

Ah, Réda !

Ce matin, après la petite colère de M.Kaboul et sa copie conforme, Réda est passé pour se faire le plein d'essence, sans savoir que je travaillais à cette station...

[...]

Une belle voiture noire se gare devant les pompes à essence. La vitre du conducteur se baisse, laissant apercevoir un visage familier.

- Réda ? je m'écris, ahurie.

Le bel homme à la carrure avantageuse et aux prunelles chocolat sort de sa voiture.

- Eh bien, je ne savais pas que les jolies filles travaillaient dans un garage ?

Je rougis, attendrie par son compliment.

- Non, sérieusement, Tasha, tu bosses vraiment ici ?! s'étonne-t-il.

- Eh bien, oui, il faut croire. Même si j'aimerais bien un autre poste que celui-ci ! je ris.

- Alors, je vais venir faire le plein d'essence tous les jours, rien que pour te voir... dit-il malicieusement, un sourire en coin.

Son sourire me fait fondre, mais comme une gourde, je ne trouve autre chose à faire que sourire bêtement, en bafouillant un " merci " pas crédible.

- Et sinon, Tasha... Ça te dirait de venir prendre un petit café avec moi, vers 14h30 ?murmure-t-il sur le ton de la confidence, remarquant probablement mon embarras.

Si ça me dirait ? Évidemment !

- Ouais, pourquoi pas, je réponds, ravalant ma joie.

Je suis tellement heureuse! Non seulement je vais passer un peu de temps avec Réda, mais en plus, je vais être épargnée de l'immonde et repoussante vue des dirigeants de la station. Oh non, je n'avais pas pensé à ce détail !

- C'est que... Je me reprends, déçue, j'aimerais beaucoup mais je ne crois pas que mon employeur me laisserait venir...

Réda s'approche de moi, aussi déçu que moi.

Ses beaux yeux se posent sur les miens. Je les baisse rapidement, embarrassée. Il pose sa main sur ma joue. Je me mords les lèvres, m'empêchant ainsi de gémir à son contact rassurant. Sa main est douce et chaude, je me sens tellement bien lorsque celle-ci caresse ma joue...

- T'avais une tache, sur ta joue, dit-il gêné, en retirant sa main.

Je peux noter le silence ridicule et terriblement gênant qui se place entre nous. Pas la moindre mouche ne vient faire vibrer ses ailes.

- Tu sais, pour ce qui est de ton patron, commence Réda, brisant enfin ( enfin ! ) l'horrible blanc, j'ai mes méthodes pour le persuader de te laisser partir.

Et après m'avoir glissé un charmant sourire, il part négocier avec l'infâme M.Kaboul, pendant que je remplis son réservoir.

[...]

Et voilà comment je me retrouve ici, assise sur une chaise d'un charmant café, avec en face de moi, un des hommes les plus géniaux de la Terre.

- Tasha ? Tasha, tu m'écoutes ?

La voix de Réda me ramène sur ma chaise.

- Oui, oui. Excuse-moi, je marmonne, avec le plus de conviction possible.

- Donc, je te disais que c'est à ce moment là que Félix est grimpé sur le canapé pour attraper sa balle sur l'armoire ! s'exclame Réda, tout sourire.

Après une gorgée de mon smoothie framboise, je mime un fou rire.

En vérité, je dévisage l'homme en face de moi.

Cheveux lissés de couleur brune, grands yeux charmeurs de la même couleur, belle bouche pulpeuse et grain de beauté sur le menton, voilà à quoi il ressemble.

Il a un physique incroyable et pourtant, je ne l'ai jamais vu avec une autre fille que moi, ce qui me gonfle d'orgueil.

Chaque fois qu'il ouvre la bouche, je suis pendue à ses lèvres. Il choisit tellement bien ses mots pour s'exprimer !

Intelligent, drôle, charmant ( même charmeur ! ), attentionné, audacieux et sincère ; ces quelques qualités parmis les millions qu'il possède le définissent parfaitement au niveau moral.

Je souris, attendrie.

- Dis-moi, Tasha... Ça fait longtemps qu'on parle de moi, mais tu n'a toujours rien dit, commence-t-il. Tu es comme un livre avec une bonne centaine de cadenas ! Ouvre-en au moins quelques uns ! continue-il, malicieux.

Sa métaphore est très jolie, il pourrait devenir un grand poète !

Une seconde... Mais il parle de moi, là ?!

Oh non... Je ne veux pas qu'il découvre mon secret !

- Tu sais, je suis une fille très banale ! je réponds, d'un air très nerveux en riant jaune.

Réda saisit ma main posée sur la table.

- À mes yeux, tu es tout sauf banale, Tasha.

Je rougis. Je ne fais décidément que ça, ç'est plus fort que moi.

- Alors dis-moi ! Comment s'appellent tes parents ? As-tu des frères et sœurs ? Où habitent-ils ? insiste-t-il.

Mes parents ? Mes parents s'appellent Alejandro et Katia. J'ai une sœur, Alba, de quinze ans ainsi qu'un petit frère de dix ans, Joacim. Après-demain, il soufflera sa onzième bougie. J'espère qu'ils le lui fêteront ! Avant, nous étions heureux et habitions tous ensemble dans une jolie maison au Mexique.

Papa y Mamà...
Pardonnez-moi de vous avoir fait prendre ma place...

Mi bonita Alba...
Pardonne-moi de t'avoir embarquée dans cette galère.

Mi pequiño Joacim...
Pardonne-moi d'avoir été impuissante et de ne pas t'être venue en aide...

J'essuie discrètement la larme qui perle à mon œil.

Désolé, Réda, mais même à toi, je ne peux pas te le dire.

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Note des auteurs :

Troisième chapitre de CLANDESTINE, on en apprend enfin un peu plus sur Tasha !

Dites-nous ce que vous pensez de l'histoire, vos avis sont très importants !

Je vous rappelle que cette histoire est écrite ne collaboration avec Leylou2004 et que l'idée ne vient pas entièrement de moi ( même si j'y ai énormément contribué )

J'aimerais également savoir ce que vous pensez de notre projet de collaboration. Lorsque l'on aura un peu plus de vues et de lecteurs, on pensait faire un sondage... Vos avis ?

Comme d'habitude :

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