Famous Despite Me ( Célèbre Malgré Moi )

III - Aurevoirs

Dans la voiture en direction de l'aéroport, j'actualise une bonne dizaine de fois mes mails pour éviter de croiser le regard inquisiteur de Bastian au volant. Malgré nos explications de la veille, une atmosphère tendu règne dans l'habitacle. Atmosphère que nos amis à l'arrière n'ont pas manqué de remarquer.

— Tu m'appelles dès que t'arrives surtout! me rappelle Ashlee dans le but de détendre l'atmosphère.
— Oui Ashlee, j'avais compris au bout de la quatrième fois, soupiré-je en rangeant mon téléphone dans mon sac.

Elle grimace avant de s'enfoncer dans son siège, gardant le silence. Marcello lui, se contente de lâcher quelques commentaires du genre "Eh, tourne ici, c'est plus rapide" ou bien "Fais gaffe au radar!". Rien d'extra, mais je ne peux les blâmer, c'est vrai que pour une rentrée à l'université, j'ai une mine déconfite, je semble au bout du rouleau. On dirait plutôt que je vais faire ma rentrée dans un pénitencier. Pareil pour mon adorable copain qui se continue de me jeter quelques regards en coin par ci par là.
Je colle ma tête à la vitre et observe le paysage défiler sous mes yeux, et plus l'on s'approche de l'aéroport, plus mon cœur se serre. Je déteste les aurevoirs. Enfin, personne n'aime vraiment ça, pas vrai?
Je sors de mes pensées lorsque je sens la voiture s'arrêter. Nous y voilà. Le moment tant attendu mais tant redouté.
Il ne fallut que quelques secondes avant que nous soyons aveuglés par les flashs et une cohue qui nous empêche presque de descendre du véhicule. Marcello et Bastian sortent les premiers afin de sortir les bagages du coffre alors que je tente me frayer un chemin à travers la foule.

—Tara, Tara, n'avez vous pas peur de laisser un jeune homme comme Bastian derrière vous?
— N'avez vous pas peur qu'on vous le vole?
—Est-il vrai que Bastian vous a trompé avec un mannequin? Est-ce pour cela que vous voulez mettre de la distance entre vous?
  —Tara, que pensez vous du rapprochement entre Joelle et Bastian? Êtes-vous sereine au point de le laisser faire une tournée entière avec?

Je soupire et essaie de me montrer impassible face aux absurdités de certains lorsqu'une main agrippe mon poignet. Pendant une seconde, je pense que cette main appartient à un des paparazzis et je vois déjà rouge, mais cette même main me tire en avant, me faisant tomber dans les bras de Bastian. Ah. Il enroule ses bras au tour de mes épaules et me couvre les yeux de sa main, me protégeant ainsi des flashs.

—Bastian, que pensez vous du départ de votre copine? Êtes-vous  content de la voir partir?
—Oh mon dieu, Bastian, je pourrais avoir un autographe??
— Bastian, j'adore ton travail mec, continue comme ça.
—T'es trop beau, on peut prendre une photo s'il te plait? J'arrive pas à y croire, Bastian Mester devant moi!

Je l'entends lâcher quelques jurons en essayant de nous dégager un chemin, et je suis plusieurs fois bousculée, mais bien vite, nous rentrons dans l'aéroport, laissant les paparazzis et les fans derrière nous. Ces bains de foule, c'est les côtés négatifs de ma relation avec Bastian. Je ne peux pas le blâmer pour ça, mais dès que l'on met un pied dehors, on se retrouve assailli par les photographes. Et pour ne rien arranger, j'ai quelques tendances agoraphobiques, pour mon plus grand plaisir.
J'enregistre mes bagages et retourne rejoindre le groupe qui m'attend devant la porte de mon terminal.

  —Faut vraiment que tu m'appelles dès que t'arrives hein, répète Ash en attrapant ma main, je veux tout savoir ok? Tout! Désolée, j'arrête de parler.... Mais tu vas tellement me manquer, comment je vais faire?! T'oublies pas hein! Et tu viens nous rendre visite pendant tes vacances aussi! Et je te préviens, t'as pas intérêt a me remplacer!

Je souris et l'enlace avant de me mettre à pleurer.

  —Toi aussi, tu vas me manquer Ashlee.

Elle resserre son étreinte et on reste dans cette position quelques secondes avant que je n'entende Marcello tousser derrière moi.

  — Bah ça va, chacun son tour, s'exclame ma meilleure amie en essuyant ses larmes.
Je rigole et sers Marcello dans mes bras, lui demandant de faire attention à lui et à Bastian. Je remarque par la même occasion que les paparazzis ne ratent rien à notre échange, même si ils sont derrière la vitre.
  — T'inquiètes, je le surveilles, me rassure-t-il en se détachant. Prends soin de toi Carpenter!