Comme la plupart de mes journées, je me lève doucement du lit pour ne pas réveiller la jeune fille à côté de moi et presse le pas jusqu'à ma cuisine. Arrivée ici, je ne peux m'empêcher de défouler ma colère sur la porte du frigo que je referme d'un coup ; la fille qui a dormi à côté de moi n'est autre que ma « sex-friend » dont je suis malgré moi, folle amoureuse. Alors que je m'apprête à aller m'installer dans mon canapé, j'entends les pas de cette fameuse demoiselle se dirigeant vers moi, elle m'enlace puis fini par observer chacune des marques qu'elle a pu déposé sur ma peau : suçons, griffures et même morsures. Elle finit par sourire pleinement et s'étire, élevant ses deux petits bras vers le ciel ; je ne peux cesser de constater la beauté que possède Camille. Mes yeux se posent sur chaque parcelle de son corps que la modeste lampe de la pièce veut bien éclairer et je me rappelle de la nuit que l'on vient de passer. Comme d'habitude rien n'était prévu, elle a débarqué presque saoule d'un de ces bars, criant à la concierge du bâtiment qu'elle cherchait et voulait seulement « Alice ». Forcément, vous vous doutez bien qu'Alice... c'est moi. Je l'avais déjà entendu crier dans les escaliers et je m'étais donc décidée à l'attendre, le dos posé contre l'encadrement de ma porte d'entrée, une cigarette allumée à la main. Quelle ne fut pas ma surprise quand son regard croisa le mien et qu'elle courut le plus vite qu'elle put vers moi, se jetant dans mes bras pour me chuchoter la même phrase qu'à chaque soir où je recevais sa visite et qui me fit pourtant encore une fois l'effet d'une bombe :
« Alice, j'ai envie de toi. »
Nous nous sommes donc embrassées pendant de longues minutes sur le pas de la porte puis j'ai fini par nous faire rentrer dans l'appartement, tout en continuant nos langoureux échanges. Camille s'est ensuite décidée à aller dans ma chambre, semant chacun de ses vêtements sur le chemin. Je l'ai suivi, soupirant devant son immaturité mais lorsque je suis arrivée à l'intérieur de la pièce et que ses yeux brillants ont croisés les miens je n'ai pas hésité une seconde et me suis précipitée à ses côtés.
Bien sûr cette nuit était formidable, comme toutes les autres, mais aucune d'elles ne représentait rien pour Camille. Alors que moi, depuis la première fois, je ne peux plus m'empêcher d'entendre sa voix appelant mon nom, de me remémorer la sensation de son souffle sur mon cou ou de ses lèvres contre les miennes. Mon corps ne répond et ne veut que Camille.
Pourtant, depuis quelques semaines, je vois quelqu'un; rien d'officiel, seulement ma voisine d'en face. Elle est très mignonne, nous nous entendons très bien et j'aimerai pouvoir concrétiser un de ces quatre; d'une part pour commencer à prendre réellement ma vie en main mais surtout pour enfin oublier la fille dont je suis amoureuse depuis maintenant plus de quatre ans. J'étais censée revoir cette nouvelle conquête aujourd'hui à quatorze heures mais il est midi et ma « sex friend » n'a pas l'air de vouloir partir.
« - Camille, j'attends quelqu'un d'important, j'aimerai que tu t'en ailles pour treize heures.
Elle se retourne le temps de quelques secondes puis reprend son activité de base : regarder la télé sur mon canapé, elle ne s'en sortira pas comme ça aujourd'hui.
- Camille, je veux que tu...
Elle soupire puis me lance :
- Si c'est ta mère l'homophobe je m'en irai mais si c'est encore ce facteur je me ferai passer pour ta copine, t'inquiète.
Elle n'en fait vraiment qu'à sa tête elle aussi, je poursuis :
- Non. Je veux vraiment que tu partes. Je dois voir quelqu'un qui m'intéresse si tu vois ce dont je veux parler et j'aimerai pouvoir utiliser ma chambre sans tous tes vêtements qui traîne autour et surtout sans ta présence. »
Elle se relève, sourit de façon malsaine puis va ramasser chacun de ses vêtements. Sans dire un mot, elle se dirige ensuite vers moi, toujours nue et s'habille doucement en me regardant avec son air provocateur l'air de dire « même pas cap ». Lorsque qu'elle est enfin couverte, je m'approche pour lui offrir un dernier baiser mais elle éloigne sa tête, passe sa main dans la poche arrière de mon jean et me vole une cigarette.
« - Alice, offre moi un briquet.
Je cherche dans mes poches mais n'en trouve pas. Je me souviens alors d'un briquet offert par ma mère rangé dans un des tiroirs de la cuisine et m'en vais le trouver. J'allume donc sa cigarette puis lui tend mon briquet :
- Tu en prends soin n'est ce pas ?
Elle me sourit, le prend de ma main puis le range dans sa poche. Je la vois ensuite aller à la porte puis s'arrêter. Elle se retourne alors et toujours en souriant me dit :
- Je le jetterai quand tu n'auras plus aucun sentiment pour moi. Promis. Jusque là il sera toujours avec moi. »
Camille s'en va finalement, en fermant doucement la porte puis courant, comme à son habitude, dans les escaliers.
Je n'arrive toujours pas à comprendre, que vient-il de se passer ?
/ J'espère que mon premier chapitre vous a enchanté, n'allons pas jusque là.
A la prochaine !
Ana/
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Le Briquet
RomanceUn briquet et une histoire d'amour non sans embûches : celle d'Alice et Camille.