Une vie de sacrifices (Livai x OC)

Chapitre 7 : Ferme les yeux...

Cela faisait six jours qu'elle était dans ce lit. A dormir. Personne ne savait si elle allait se réveiller un jour. Elle avait perdu énormément de sang et son état était critique. Malgré tous les soins et l'attention qu'elle recevait rien n'améliorait son état. Elle avait survécu à son accouchement forcé, à l'utilisation de l'équipement de manœuvre tridimensionnel dans un état de choc émotionnel et de nombreuses blessures... Pas étonnant qu'elle était entre la vie et la mort...

Le mur Maria était tombé mais c'était la dernière chose qui importait pour Livai. Quand il l'avait vue, évanouie, sanglante, dans ce lit, il s'était senti brisé. Depuis ce jour là il n'avait pas pu dormir. Il ne mangeait plus, il ne parlait plus, il criait sur tout ceux qui s'approchaient de Catherine, exceptés le personnel soignant, Hanji et Erwin, il avait maigri énormément... Il espérait voir ses yeux noisettes s'ouvrir. Il la regardait mourir à petit feu. L'infirmière s'inquiétait pour sa santé à lui aussi mais il n'en avait que faire. L'attention de Livai était rivée sur une seule personne. Sa Catherine. Il lui ordonnait de se réveiller, la suppliait à sa manière. Il lui criait dessus parfois. Mais elle ne réagissait pas. Il venait de perdre son enfant sans même l'avoir rencontré. Il ne l'avait jamais vu, il ne l'avait jamais touché, il n'avait jamais entendu son cris ou ses pleurs, il n'avait pas pu être le père qu'il voulait être, il n'avait pas pu le voir grandir, son enfant. La toute petite créature que lui et sa femme avaient créé. Il ne pouvait pas en plus la perdre elle. Catherine était la seule qui pouvait briser la parois de glace qui entourait son cœur.

-Tu es pathétique. Tu vas mourir aussi inutilement? Tu me dégoûte. Cracha-t-il à l'endormie.

Tout a coup il remarqua qu'il voyait flou. Il se frotta les yeux et resta choqué de voir ses mains humides. Il ne comprenait pas. Jusqu'à ce qu'une de ses larmes tombe sur le visage de sa femme. D'autre vinrent à la suite et il les laissa tomber, las de se battre.

Dans sa tête, Catherine revivait en boucle les événements tragiques qui s'étaient produits. Elle voyait sans cesse ses enfants tomber et mourir sans qu'elle ne puisse rien faire. Pourquoi n'avait-elle pas pu réagir? Elle était un soldat du bataillon d'exploration! Elle avait déjà tué des dizaines de titan auparavant! «Tu es pathétique.» Dit la voix de Livai sortant de nulle part. Catherine hurla qu'elle était désolée qu'elle aurait voulu faire quelque chose! Qu'elle était encore plus désolée de briser leur promesse... elle ne pourrai pas rester en vie... c'était un miracle qu'elle soit encore la... -Tu vas mourir aussi inutilement?

-Je ne peux pas faire autrement... je suis au bord de la mort... continua-t-elle.

-Tu me dégoûte.

Ces mot étaient trop pour Catherine. Elle allait mourir... Et son mari la haïssait. Le seul qu'elle n'ait jamais aimé. Elle était complètement brisée.

«Catherine... revient... je t'aime...»

Il sursauta quand il sentit des doigts froid frôler sa joue. Catherine tenta de parler mais aucun son ne sorti de sa bouche. Seules ses lèvres mimaient ce qu'elle voulait dire: Moi aussi. Elle se mit à pleurer à son tour.

-L... Li... Vai... Prononça-t-elle difficilement.

-Gaspille pas ta salive. Elle secoua la tête, toujours en pleurs.

-Isa... bel et... Fur... lan... sont... mort...

-Isabel et Furlan...? Elle acquiesça, le regard plein de douleur. Tu... attendais... des jumeaux...?

Il ne put dire autre chose et prit sa femme dans ses bras, faisant attention à ne pas lui causer plus de souffrances. Une nouvelle fois, il n'avait put sauver ni Furlan, ni Isabel.

-Et... je...

-N'ose pas.

-J-je vais...

-Ferme la! Lui ordonna-t-il les points serrés.

-Pa-pardonne... moi...

-Je ne peux pas te perdre abrutie.

L'infirmière arriva et fut extrêmement soulagée et inquiète de la voir réveillée. Elle se hâta de l'examiner, un air préoccupé sur le visage.

-Catherine comment avez-vous fait pour aller jusqu'au mur Maria dans votre état? C'était impossible à faire... C'était un miracle! Et je suis désolée mais... je ne pense pas que... Enfin... Elle fit une pause, détournant le regard. Vous avez très peu de chance de survi-

-Je vais... mourir. Interrompit Catherine, le regard déterminé, la voix cassée. Je le sais. Termina-t-elle en un souffle, la respiration lourde et lente.

-Eh bien je... L'infirmière ne trouva pas ses mots, le regard triste et terrifié.

-Dis pas de conneries. Reprit Livai.

-Je... t'aime...

-Arrête ça tout de suite.

-Par...don...

-Tch. Arrête... fini-t-il, ne pouvant plus soutenir le regard.

Catherine fit signe à Livai de s'approcher. Elle caressa sa joue pendant que l'infirmière se retirait. Les lèvres de son mari se posèrent sur les siennes et de nouvelles larmes coulèrent. Hanji arriva peu après, suivie d'Erwin.

-Catherine! Ne nous laisse pas!

-Hanji... nous sommes amies... ne l'oublie... jamais... une quinte de toux frappa Catherine qui se mit à cracher du sang. Quand elle put à nouveau respirer, elle offrit un sourire à ses visiteurs.

-Catherine... Je suis plus qu'heureux d'avoir fait ta connaissance. La salua Erwin, la main sur le cœur et l'autre dans le dos faisant le salut de l'armée.

-D-de même Major Erwin... Shinzou wo sasageyo... dit-elle en faisant le salut.

-L-Livai! Fait quelque chose! Elle doit survivre! Cria Hanji, secouant Livai. Mais elle fut stoppée en voyant son regard vide. Hanji se mit à pleurer. Erwin la fit sortir en s'en allât avec elle.

Livai se coucha dans le lit à coté de sa femme, la prit dans ses bras et attendit. Il attendit il ne sait combien d'heures. Ils n'avaient rien à se dire. Ou plutôt, ils se préservaient de parler. Livai caressait sans y prêter attention le dos de sa compagne. Il ne pouvait plus rien faire. Tous ceux qu'il aimait mouraient. C'était inéluctable. Il se moqua intérieurement de son titre de «soldat le plus fort de l'humanité». Un homme n'était rien s'il ne pouvait protéger les personnes chères à son cœur... Premièrement sa mère... Puis ses seuls amis, Isabel et Furlan... Ses enfants, Isabel et Furlan, qu'il n'avait jamais vu... et sa femme était là, mourante, dans ses bras. Ses bras, impuissant face à la mort. La faucheuse lui avait tout prit. Il voulait dire tellement de choses à celle qui avait dérobé son cœur...

-Ca-catherine... Il se tourna vers elle. Ses yeux fermés lui donnaient un magnifique air paisible et angélique et le sang offrait une magnifique couleur écarlate à ses lèvres. Salue les tous pour moi...

Il prit une grande inspiration, caressa tendrement ses cheveux châtains, l'embrassa avec tout l'amour que son cœur lui portait, sentant le goût de sang sur les lèvres de sa bien-aimée. Il huma son parfum. Parfum qu'il ne pourrait jamais oublier. Il se leva et abandonna son cœur auprès du corps sans vie de Catherine.

Tout était fini.

***

Je vous avoue que même moi j'ai eu les larmes aux yeux en écrivant ce chapitre... X'C Je pensais même pas le terminer comme ça... Mais bon...

Rendez-vous à l'épilogue...