reconstruction

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J’ai chaud, trop chaud, beaucoup trop chaud ! J’essaie d'ouvrir les yeux mais j’ai du mal. C’est comme s’ils ont été collé. Mon corps est comme engourdi et lorsque j’essaie de bouger, une vive douleurs venant de mon épaule me coupe le souffle. Une main fraîche se pose contre ma joue. Ce contacte me fait un bien fou et me rassure. Cette main aussi douce, je la reconnaîtrais entre mille ! J’ouvre enfin mes yeux pour confirmer mon ressenti. La lumière trop vive à mon goût m’ébloui mais rapidement, je m’habitue et je peux enfin découvrir le visage de ma maman penchée sur moi. Avec la lumière dans son dos on dirait une apparition divine.

- Maman ? dis-je faiblement.

- Chut ! m'intime-t-elle. Tu vas le réveiller ! dit-elle en me montrant Lucas endormi contre moi.

Voilà donc pourquoi j’ai si chaud ! Sa main est posée sur moi, comme s’il s’accrochait à moi. Soudain, les derniers événements me reviennent en mémoire. Alors c’est donc lui qui a été le plus rapide ! Il m’a sauvé ! Je regarde à nouveau ma mère pour qu’elle m’explique. Elle chuchote.

- Lucas est venu me chercher hier. Tu as été gravement blessé et il n’y a plus de médecin a bord. Heureusement, Madeleine avait fait ce qu’il fallait avant mon arrivée, mais tu as perdu tellement de sang... dit-elle en me caressant les cheveux tendrement.

Tout à coup, Lucas se met à bouger un peu. Je tourne la tête pour le regarder. Il ouvre les yeux tout doucement puis d’un coup, quand il voit que je le regarde, il se relève brusquement, me faisant bouger au passage ce qui m’arrache une grimace de douleur.

- Xélia, mon amour ! Pardon ! Il s’agenouille à côté du lit et se met à me caresser les cheveux tout en m’embrassant le front tendrement. Comment va-t-elle Helena ? demande-t-il a ma mère.

- Je suppose que ça va bien. Elle vient juste d’ouvrir les yeux, il y a à peine dix minutes. Elle a réussi à parler un peu mais je pense qu’elle est douloureuse. Je vais aller essayer de trouver Madeleine pour qu’on lui prépare un médicament anti-douleur. Tu restes avec elle ?

- Oui bien sûr ! Vous pouvez me faire confiance !

- Bien, alors j’y vais mais doucement sur les annonces...

Elle m'embrasse puis elle nous laisse tous les deux dans la chambre. Une fois seul, il s'installe à nouveau sur le lit. Il se couche délicatement contre moi en veillant à ne pas me faire mal.

- Qu’a-t-elle voulu dire par doucement sur les annonces ?

- Rien de spécial. Juste qu'il s'est passé tellement de chose ces dernières heures... Mais comment vas-tu ma belle ?

- J’ai un peu mal au bras et à la tête aussi. Ça fait longtemps que je dors ?

- Trop longtemps à mon goût si tu veux savoir ! Et j’en suis tellement désolé !

- Désolé de quoi ?

Lucas me regarde avec tellement d’amour. Soudain, il se met à pleurer. Les larmes sortent de ses yeux en un flot ininterrompue ! Je bouge mon bras valide pour venir essuyer ses joues à présent inondées de larmes.

- Lucas, calme toi ! Tout va bien ! Tu nous as tous sauvé !

- Oui ! Enfin non, j’ai pas fais grand-chose ! Je vous ai mis en danger en ne protégeant pas assez le vaisseau pour empêcher l’arrivée des envahisseurs. Je n'ai pas pu te protéger de ce connard de Miller. Je ne sais même pas ce qu’il t a fait? T’a-t-il...

Il n’arrive pas à finir sa phrase tellement les mots sont dur à prononcer.

- Lucas, tu ne pouvais pas prévoir que la machine à remonter le temps aller vous amener ces guerrier ! Vous faisiez parti d’une mission pacifiste ! Vous ne pouviez pas prévoir que le futur était tomber dans le cahot le plus total !

- Je sais, mais je m’en veux quand même. Et pour Miller si tu savais ! Que t'a-t-il fait ?

- J’ai eu de la chance ! J’ai faillis vivre le pire mais je m’en suis mieux sortie que Kyara si tu veux tout savoir.

- Alors ça veux dire qu’il ne t’a pas touché ?

- Je dirai qu’il n a pas pu aller jusqu’au...

Je cherche mes mots mais le seul qui me vient à l’esprit est: bout !

- Il a mit ses mains sur mon corps mais ça n’a pas été plus loin.

Lucas laisse échapper un ouf de soulagement. Il prend mon visage dans ses mains et m’embrasse doucement.

- Je suis soulagé mon amour. Bien sûr, il va payer pour ce qu’il a fait ! Je ne le laisserais pas s'en sortir si facilement.

- Tu vois, on s'en sort bien ! Et tout ça grâce à toi ! lui dis-je en l’embrassant à nouveau.

- Oui, enfin à quel prix ! Tu as failli mourir ! Et tout ça par ma faute, j’ai mis ta vie et celle de notre enfant en danger !

- Quoi ? Qu’est ce que tu as dit ?

Il délire complètement ! Qu’est ce qu’il veut dire par là ?

- J’ai dit que je t’ai mis en danger en voulant tirer plus vite que Dylan. Alors oui, j’ai eu de la chance mais tu as quand même été blessé ! explique-t-il tout en restant dans ses pensées.

C’est comme s’il revivait la scène. Mais il ne répond pas à ma question alors j’insiste.

- Non Lucas, c’est pas ça que tu m’a dit. Tu as parlé de notre enfant mais nous n’avons pas d’enfant !

Cette phrase le ramène vers moi et il me regarde avec encore plus d’amour que je le croyais possible. Il me caresse la joue et sa main glisse ensuite doucement de ma joue jusqu'à mon ventre et c’est avec des étoiles dans les yeux qu’il m’annonce.

- Tu es enceinte Xélia !

- Quoi ? Mais comment est ce possible ? Comment peux-tu le savoir ? bredouillais-je.

Il sourit et se relève. D'une main, il essuie les larmes qui ont maintenant cessé de couler sur son visage, la porte s’œuvre, laissant passer ma mère accompagnée de Madeleine.

- Ma jolie ! Je suis si heureuse de te voir réveillée ! Comment te sens-tu ? demande Madeleine.

- J’ai un peu mal mais ça va ! répondis-je en lançant un faible sourire.

- Lucas va lui chercher à manger ! ordonne ma mère. Pendant ce temps, on va s’occuper d’elle !

Lucas se met au garde à vous des que ma mère lui adresse la parole. Cela me fait sourire. Le pauvre, on dirait qu’il ne sait plus quoi faire pour se rendre utile.

- J’y vais de ce pas madame ! dit-il en allant vers la porte. Puis il virevolte et revient vers moi et m’embrasse rapidement. Ne te rendort pas ma belle, il faut que tu manges pour donner des force à mon fils !

- Ton fils ? dis-je surprise.

- Bin oui ! il se met à rire puis il se redresse en se passant la main dans les cheveux. Aller, j’y vais.

La journée passe lentement et dans la douceur. Tout le monde est au petit soin avec moi. C’est agréable de se faire choyer après ce mois de calvaire à cause de Miller et sa bande. Lucas passe beaucoup de temps avec moi, il a du mal à me laisser. J’ai beau lui dire qu’il peut me laisser seule, il ne veut rien savoir. Ce n'est qu'en fin d’après-midi, quand je lui demande s’il a prit sa décision pour Miller qu'il se rend compte qu'il faut qu’il parte régler ce problème.

- J’y vais mais cela risque de me prendre du temps, dit-il gêné.

- Prend le temps qu'il te faut mon amour, je suis là, je ne bouge pas.

- Je suis désolée de vous interrompre, dit ma maman en rentrant dans la pièce. Mais maintenant que Xélia va mieux, il faut que je rentre chez moi. Tout le monde doit se faire du soucis en bas. Je suis partie si rapidement que je n’ai même pas laissé de message pour ne pas les inquiéter.

- Prenez le temps qu’il vous faut pour dire au revoir à Xélia. Je demanderai à Antoine de vous raccompagner ! Et encore merci d’avoir était là, sans vous je pense que le pire serait arrivé !

Lucas prends ma mère dans ses bras et l’embrasse sur les deux joues, la faisant rougir.

- Merci à toi Lucas d’être venu me chercher surtout ! Soyer heureux tous les deux et surtout, prend bien soin de ma fille et de ce futur bébé ! J’espère le voir quand il sera né ! dit-elle sur un ton de tristesse.

- Ça va de soit ! Il doit connaître ces origines ! il embrasse une dernière fois ma maman avant de quitter la pièce en m’envoyant un baiser du bout des doigts.

- Ce jeune homme est charmant ! me dit ma mère en se retournant vers moi. Un peu fougueux mais ça se calmera avec l’âge ! Je n’aurai jamais cru ça de lui le jour où nous l’avons vu pour la première fois sur la place du village !

Je me met à rire en repensant à ce premier jour ! Jamais je n’aurai cru qu'il serait un mari aimant et attentionné comme il l’est aujourd'hui. Et maintenant, je porte son enfant. De notre amour va naître un petit être et cela me fait frissonner de bonheur rien qu'à cette idée !

- Tu ne te sens pas bien ? demande rapidement maman en mettant automatiquement sa main sur mon front pour contrôler ma température. Non tu ne sembles pas avoir de fièvre.

- Je me sens bien maman, je te jure, lui dis-je en souriant.

- Bon alors pense bien à prendre les médicaments que je t’ai montré et surtout, s'il y a quoi que ce soit, n'hésitez pas à venir me chercher. Je serai toujours là pour toi ! Je suis désolée de partir si vite mais ton père va se faire du soucis.

- Je comprends maman, ne t’en fait pas. Embrasse tout le monde pour moi.

- Qu'allez-vous faire maintenant ? demande-t-elle.

- Je ne sais pas. J'avoue que je n'y ai pas encore penser mais j’en parlerais calmement avec Lucas.

- Madeleine te refera les pansements. Et sache que tout le monde pourrait être les bienvenues en bas... si jamais vous y songiez...

Elle m’embrasse tendrement et sort de la chambre sans plus de cérémonie. Antoine en profite pour passer la tête dans la pièce quelques secondes.

- Content de te voir la belle au bois dormant ! dit-il en souriant.

- Moi aussi ! Prend soin de maman pour moi. Et après, quand tu seras revenu, j’aimerai que tu reviennes me voir, j'ai un service à te demander !

Il fait signe que oui de la tête avant de refermer la porte. Je me retrouve enfin un peu seule et cela me fait du bien. J’ai besoin de réfléchir à tous les derniers événements. Les images de ce qui c’est passé dans le quartier des femmes me reviennent par moment et j’ai aussi encore certaines fois la sensation d’avoir encore le canon du revolver de Dylan sur ma tempe. Je revoie aussi le visage crispé de Lucas lorsqu’il a dû faire un choix entre tenter de me sauver ou celui de sauver le vaisseau entièrement. Il a fait le bon choix malgré ma blessure. Je vois bien dans ses yeux qu’il s'en veut. J'ai beau lui dire que ce n'est pas grave, qu'il a prit la bonne décision, je sens qu'il se torture l'esprit pour çà ! La peur de me perdre a décuplé ce ressenti à mon avis. Et puis, ce bébé qui s'est installé sans crier gare! Jamais je ne me serais douté pouvoir tomber enceinte si rapidement ! Je vais devenir maman et cela me plaît plus encore que je ne l'aurais imaginé.
Trois coups frappés doucement à la porte me sortent de mes pensées.

- Entrez !

- Je suis de retour ! annonce Antoine en entrant dans ma chambre.

Je lui tends la main en lui faisant signe d’approcher.

- Tu as fait vite !

- Tu connais ta mère... Une fois hors du vaisseau, elle a refusé que je la raccompagne jusqu'au village. Je l'ai laissé à la lisière de la forêt menant au village. Quand j’ai voulu faire un pas de plus, elle m’a dit : " J ai réussi à vivre ma vie dans ce village et cette forêt sans garde du corps, je crois que je pourrais m’en sortir Antoine !" Puis, elle a tourné les talons et m'a planté là comme un idiot !

- Cela ne m’étonne même pas ! dis-je en riant de bon cœur.

Mais les secousses provoquées par mon hilarité me rappelèrent à l'ordre en provoquant une douleur impressionnante ! Je dois changer de couleur car immédiatement, Antoine est à mes côtés, ne sachant quoi faire pour me soulager.

- Ça va Xélia ? s'inquiete-t-il.

- Oui ! Ça m'apprendra de me moquer ! dis-je en mettant ma main valide sur mon épaule pour calmer la đouleur.

- Tu voulais me voir pourquoi ?

- J'aimerai que tu me raccompagnes à mon appartement. Je ne compte pas passer une nuit de plus ici !

- Je ne suis pas sur que Lucas soit d'accord.

- Je ne lui demande pas son avis ! Je suis grande et je décide ce qui est bon pour moi ! Et j’ai décidé que je ne pouvais plus voir cette pièce en peinture. J’ai besoin d'espace et j’ai besoin d'air. J'étouffe ici ! Alors avec ou sans ton aide, je regagnerais mon appartement.
Sur ces mots, je rejette avec mes pieds les draps du lit puis, je commence à pivoter. Ma tête se met instantanément à tourner et je dois inspirer et expirer à plusieurs reprise avant d'arriver à calmer la douleur.

- Je t'ai dit que c'est pas raisonnable ! bougonne Antoine en rapprochant un fauteuil roulant de moi.

- Oui et bien il faudra un jour que je bouge d’ici et j'ai décidé que ce serait aujourd'hui ! répliquais-je en inspirant calmement.

- Tête de mule ! gronde-t-il.

- Je vais faire comme si je n'ai rien entendu ! dis-je en m'installant sur le fauteuil.

Il me couvre puis fait pivoter le fauteuil afin de me faire sortir de la pièce. Je regarde le spectacle qui s'offre à moi. Il y a des impactes de balles à plusieurs endroits et je trouve le vaisseau bien plus silencieux que d’habitude.

- Il y a eu beaucoup de mort ? demandais-je en chuchotant.

- Oui ! Nous ne sommes plus qu’une trentaine en tout et pour tout sur le vaisseau. Et il y a une majorité de vieux...

- Oh mon dieu ! laissais-je échapper, ne sachant quoi dire d’autre.

Quand on arrive dans le quartier supérieur, je demande a Antoine :

- Tu préviendra Lucas que je l’attends dans l’appartement pour ne pas qu’il s’inquié...

Je ne peux finir ma phrase car une voix que je connais très bien m'interrompt.

- Non mais dites moi que je rêve ?  hurle Lucas en avançant vers nous.

Xélia Et Les Futuriens  (Histoire Fini)bientôt En Réécriture Pour Correction Où les histoires vivent. Découvrez maintenant