Jeunes gens

52 3 0
                                    

J'arrive devant le rang des Premières S4. Je me positionne devant eux, avec mon plus beau sourire. Je commence :

"- Bonjour chers élèves, veuillez me suivre.

Je sentais leurs regards sur mon délicieux popotin. Et tournant la tête, j'en surpris plus d'un détourner le regard, quand moi je les zieutais.

- Alors, Judcouy, comme on se retrouve! Je vois que tu as gardé tes petites habitudes...

Je le fixai d'abord, puis je tournai mon regard sur mon arrière train, de fait à ce qu'il fasse le lien. Il devint écarlate.

- Héhé..., ricanais-je, tout en continuant de marcher en me dandinant.

Je m'arrêtai devant la porte de ma   salle de classe

- Nous sommes arrivés ! Je vous prie de bien vouloir me donner, en rentrant dans la salle, votre nom, prénom, classe sociale, métiers des parents, adresses, et situation amoureuse.

Ils me regardaient tous étrangement! 

- Mais non je Lol! Haha! je souris un instant puis reprends un air sérieux :

-Non je déconne pas, jeunes gens.  Allez Hop! Faites-moi ça Fissa! "

Et ils se mirent tous en avant, la tête basse, tandis que je m'apprêtai à tout retranscir dans mon bloc-note.

Au moment où le premier de la file allait passer, Judcouy s'interpose entre le garçon du devant (qui s'appelait Bousas, soit dit-en passant). Il ouvrit la bouche, pas très sûr de lui :

"- Madame Cheminette, je comprends bien que vous vouliez commencer l'année avec des renseignements sur nous, pour démarrer sur de bonnes bases ; mais je suppose que les élèves de cette classe ne souhaitent pas forcément que leurs informations, assez confidentielles, soient dites de telles façon à ce que tout le monde ici-présent, l'entende.

Prise de court, je ne pu me résoudre qu'à lui accorder sa demander.

- Hum...Oui Judcouy, c'est d'accord. Je comprends que vous ; je me mis à regarder l'assemblée tournée vers moi ; vous ne vouliez pas que vos camarades soient au courant de votre vie personelle...

Un soupir général se fit entendre.

-... c'est pourquoi je vous demanderai de l'écrire, une fois assis à votre place, sur une feuille de papier que vous me remettrez  à la fin de l'heure.

Le frustration qui émanait du rang était palpable.

- Allez! Cette fois vous rentrez pour de bon! Allez vous assoir où vous le souhaitez, je ne mets pas de contrainte la dessus. Sachez simplement que vous garderez cette place toute l'année, et que je pourrai vous déplacer si j'en ressens le besoin. "

Ils rentrèrent enfin. Judcouy passa en dernier, et je l'arretai pour lui glisser un mot :

- Mon garçon, tu es la première  personne à me tenir tête depuis que je suis dans l'enseignement...

Je le vis déglutir.

- ... mais ça me plaît, finis-je avec un regard des plus séduisants, tandis qu'il detournait les yeux et se dépêchait de rentrer dans la salle.

Je lui emboîtait le pas et fermai la porte.
J'avais hésité à lui donner une petite tape comme celle de Soulair, mais je m'étais ravisée au dernier moment, ce n'était pas autorisé dans l'enceinte du lycée.

***

   Je me place devant le tableau et fait taire le peu de bavardages qu'il y avait d'un simple geste de la main. Et oui, certains enseignants peinent à garder une pauvre minute de silence dans leur classe, alors que moi, j'impose le respect, j'ai une prestance que d'autres n'ont pas...c'est comme ça! La vie est ainsi faite.

"La grisaille de mes nuits" Où les histoires vivent. Découvrez maintenant